Scène 75

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- Tu as l'air plutôt bien remis de ta cuite d'hier, remarqua Maelys en montant dans la voiture.

- J'ai dormi, j'ai travaillé. Je m'en voulais d'être beurré alors que tu étais venue jusque là. Je ne suis pas un très bel exemple de la nature humaine... soupira-t-il en se passant une main dans les cheveux.

- Tu caches des choses magnifiques derrière ta façade de badboy et sous une grosse couche d'alcool, remarqua-t-elle. J'en viens à me demander pourquoi tu t'obstines autant à cacher que tu es un type bien.

- Ça colle pas à mon image, plaisanta-t-il avec une petite moue.

- Peut-être bien.

Puis après un silence, elle ajouta.

- Comment ça se passe, le travail ?

À nouveau il fit la moue.

- Je voulais vraiment m'investir dans ce projet, souffla-t-il les yeux dans le vide. Et dans les premiers temps, je l'ai fait. Mais je... Je n'étais pas prêt à passer à autre chose, en fait. Je croyais... Je croyais que j'avais tiré un trait sur le passé, sur mon mariage. Mais...

Il pinça les lèvres et lui adressa un demi-sourire.

- Tu sais Maé. Je ne suis pas un mec bien. C'est toi et toi seul qui fait de moi... Autre chose qu'un petit con égocentrique.

- Tu te trompes. Quand on gratte un peu sous la surface, on se rend compte que tu n'es pas ce que tu prétends être. Tu es doux, gentil, avec des principes, tu es loyal, attentif et audacieux. On ne tombe pas amoureux comme ça par hasard, et je sais très bien ce qui m'a plus chez toi. C'est l'homme qui ne trompe pas sa femme jusqu'au jour du divorce, c'est l'homme qui accepte une séance de tai-chi alors qu'il aurait préféré aller en boite, et qui en plus est bon, ajouta-t-elle avec un petit rire. Tu te sous-estimes. Et si tu avais passé ton temps à autre chose qu'à te détruire, dernièrement, tu aurais continué à t'investir dans ton projet. J'en suis persuadée. Mais sans que je comprenne pourquoi, tu as... préféré le chaos.

Il se renversa en arrière, pensif.

- Je suis venu en me disant que j'allais tout te dire. Mes craintes, mes angoisses, écouter les tiennes mais...

Il lui sourit, tendre.

- Mais ce n'est pas encore le moment. Je me rends compte que j'ai des choses à régler. Des choses que j'aurais dû faire depuis longtemps. Alors je vais les faire ces choses. Pour une fois, je vais faire les choses bien. Et quand ce sera fini, je t'expliquerai tout. Je te le promets, mais en attendant, je veux que tu me fasses confiance, d'accord ?

- D'accord. Je vais te laisser le temps qu'il te faudra. Mais promets-moi que si ça ne va pas, tu viendras vers moi.

Il hocha la tête.

- Je vais essayer. Mais ça ira, ne t'en fais pas. Et puis...

Il lui sourit.

- Je t'appellerai tous les jours, promit-il.

La voiture s'arrêta devant leur villa, alors il en sortit et l'aida à faire de même.

- Je te souhaite d'y arriver, dit-elle en le serrant contre elle. Tu restes avec moi, ce soir ?

Il acquiesça.

- Je reste jusqu'à demain. Je t'accompagne au studio pour clouer le bec à cette garce avec qui tu bosses puis je rentre.

Il la souleva dans ses bras et se dirigea vers la porte avec un petit sourire malicieux.

- Mais avant ça... Je suis parfaitement sobre et j'ai un mois d'abstinence à compenser...

- Moi aussi ! Quelle coïncidence ! plaisanta-t-elle en s'agrippant à lui.

- Vraiment ? C'est bien ça... mais tu dois être épuisée. Il vaudrait mieux que tu dormes...

- Je crois qu'il me reste encore juste assez d'énergie pour graver dans ta peau mille délices de volupté, susurra-t-elle. Alors vite, ne perdons pas une seule seconde de plus.

- Bien, madame, acquiesça-t-il d'une voix chaude.

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