Scène 50

2.9K 187 5
                                    


Maelys se réveilla avec une légère migraine. Elle ouvrit les yeux et se rendit compte que Sad dormait encore, lové dans ses bras. Elle avait passé une jambe entre ses cuisses, il la serrait contre lui, elle avait refermé ses bras sur lui, ils étaient comme noués ensemble. Cela l'amusa.

Elle observa un instant la chambre, puis tendit la main pour attraper son sac échoué sur le sol avec leurs vêtements. Elle avait un message de Rion.

- Il faut que j'y aille, souffla-t-elle.
- C'est obligé ? murmura-t-il sans faire mine de la relâcher.
- J'ai une audition, ce matin. Et j'ai par la même occasion l'opportunité d'approcher Ismael. Il faut que j'y aille. Je ne sais même pas où on est, je dis quoi pour commander un taxi ?
- Je vais dire à mon chauffeur de passer te prendre, souffla-t-il. J'ai pas envie que tu partes...

Elle sentit son cœur s'emballer à ces mots. Elle se rapprocha de lui pour lui déposer un baiser sur la tempe.

- Tu te souviens de notre marché d'hier soir ? demanda-t-elle. Et bien j'ai envie que tu m'embrasses.

Il sourit, les yeux mi-clos.

- Bon... D'accord... dit-il en la relâchant.
- Je file à cette audition, je règle la situation puis je te donne des nouvelles.

Elle enfila sa robe et réajusta ses cheveux.

- On se revoit quand tu veux, conclut-elle en laçant ses sandales.
- Ça marche...

Il se leva péniblement et la raccompagna à la sortie.

- Bon courage, lui dit-il avant de lui ouvrir la porte.

Il se figea net en tombant nez à nez avec une grande blonde. Elle arborait un rouge à lèvres écarlate assorti à sa robe ajustée sur un corps souple et fin. Maelys recula aussitôt, admirant la jeune femme magnifique qui lui rendait son regard.

- Anna... souffla Sad dans le silence qui s'était soudain imposé.
- Bonjour Sad, répondit-elle sans quitter Maelys du regard. Alors c'est elle, ta pétasse ?
- Ferme-la ! gronda-t-il. Tu n'as rien à faire là. Tu as demandé une injonction pour que je ne t'approche plus, mais c'est valable dans les deux sens.

Elle balaya la remarque d'un geste agacé.

- Il fallait que je te parle avant l'audience. Ça dure depuis combien de temps avec elle ?
- C'est pas ton problème et j'ai rien à te dire. Vas-y, Maé. Ne te mets pas en retard.
- À plus tard, fit Maelys.

Anna faisait barrage. Maelys fit comme si elle ne s'en rendait pas compte et au dernier moment, esquiva un coup d'épaule avant de s'éloigner. Hors de question qu'elle ait le moindre bleu à exhiber au procès.
Sad fit mine de refermer la porte, mais Anna s'interposa et passa de force.

- Dégage, Anna ! gronda Sad. Tu n'as pas à être ici !

Elle fouilla dans son sac et en sortit un magazine qu'elle lui jeta à la figure.

- Comment as-tu osé faire ça ! cria-t-elle hystérique. Déballer à la presse que je te battais ! C'est le monde à l'envers, connard !
- Sors d'ici, Anna... Je te préviens...
- Sinon quoi ? ricana-t-elle. Tu vas rappeler ta pétasse pour te cacher derrière elle ? Pauvre petit Sad battu...

L'acteur serra les poings et l'attrapa par le bras pour la pousser vers la porte.

- Dégage ! Je ne veux plus jamais te revoir.

Anna se débattit violemment. Sad ne la tenait pas très fort, sans doute parce que ces histoires de violences conjugales lui avaient donné à réfléchir. Elle le frappa sans retenue au visage.

- Lâche-moi ! hurla-t-elle. Lâche-moi, ne me touche pas ! Je te préviens je vais voir les flics !
- C'est ça ! Vas-y ! Dépêche-toi et ne reviens pas !
- Lâche-moi ! répéta-t-elle alors qu'il tentait de la repousser vers la porte. C'est cette pute qui a raconté ça dans la presse, c'est ça ? C'est elle que tu protèges ? Je vous le ferai regretter ! Je te le jure ! Je vais te faire cracher tout ce que tu as et après, je m'occuperai d'elle.

Elle le martelait de ses poings de mouche, tandis qu'il la repoussait tant bien que mal vers la porte. Il ouvrit et la mit dehors.

- Va t'en, Anna. Dans une semaine, j'en aurai fini avec toi et je n'aurai plus jamais à te supporter. Tu n'imagines pas comme j'ai hâte. Et si tu t'approches de Maelys de près ou de loin, je te le ferai payer très cher.

Il claqua la porte et la verrouilla. Sa femme frappa le battant en hurlant et il ferma les yeux, adossé contre en écoutant le chapelet d'injures qu'elle lui servait. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Où est-ce qu'il avait foiré sa vie pour que cette femme qu'il avait tant aimée en vienne à le haïr de la sorte ?

Fake ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant