Chapitre 8-2

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C'était peut-être une mauvaise idée, se dit-il. Et si sa soeur gisait quelque part alors qu'ils étaient là à la convaincre qu'elle allait bien ? Il n'était pas sûr que quiconque pourrait s'en remettre. 

— Ils comptent nous rejoindre, un de ces jours ? grommela Ethan en regardant dans la direction de Jennifer et Nathan qui demeuraient en retrait, les ignorant complètement. 

Adriel plissa les yeux. Il en avait plus que marre des sales types dans son genre, celui-là allait leur poser problème, il pouvait le sentir. Qu'est-ce-qu'il avait à le regarder comme ça ? Il montra les dents, rentrant dans son jeu, et ricana quand ce dernier hoqueta et détourna vivement le regard. 

Pas bien vaillant, songea-t-il en glissant un regard vers Ethan qui souriait tranquillement. 

— Ils ont perdu à la courte paille ou quoi ? ne put-il s'empêcher de demander.

Ethan pouffa, puis secoua la tête. 

— Quelque chose dans ce style, ouais. 

—  Laisse tomber, Ethan, je peux te parier tout ce que tu veux qu'ils ne bougeront pas de la nuit, intervint Ashley.

— Qu'ils fassent comme bon leur semble, mais c'est bien la dernière fois qu'ils viennent avec nous, répondit-il en leur jetant un regard glacial.

Surpris par le calme du jeune homme, une pointe d'intérêt le saisit. Peut-être n'était-il pas si bête que ça, pensa-t-il.

— De toute façon ils sont complètement inutiles, vous pourriez vous en passer, assena Adriel d'une voix forte pour compenser son envie soudaine de violence. 

S'attendant plutôt à ce qu'ils s'énervent, le rire cristallin d'Ashley le prit totalement au dépourvu. Ethan la suivit bientôt et Adriel, surprit, les regarda échanger un regard complice et rigoler comme s'il venait de faire une blague hilarante. 

Aurore souriait aussi, même s'il aurait été incapable d'avancer qu'elle riait à cause de son commentaire ou portée par l'hilarité générale. Peu importe. Il aurait pu s'énerver ; il aurait dû, même, mais cela le fatiguait d'avance. Pourquoi ne pas se laisser aller, pour une fois ? Il avait quitté son camp, failli mourir et s'apprêtait à rencontrer des gens qui, il y a encore une heure, n'étaient même pas censés exister. Il avait bien mérité de se détendre un peu. 

L'atmosphère, quelque peu euphorique, le gagna peu à peu et il laissa les traits de son visage se détendre. Personne ne fit aucun commentaire, ils étaient tous légèrement essoufflés d'avoir rigolé, mais Adriel voyait bien qu'ils étaient étonnés ; surtout Aurore qui s'attardait un peu plus que nécessaire sur son visage. 

— Bien joué, mec ! Je savais que tu ne pouvais pas être aussi ennuyant que ça, lança avec humeur Ethan en lui souriant d'un air entendu.

Adriel soupira, tenté de répliquer, mais se contenta de rester silencieux. 

— Sans vouloir vous interrompre, je crois que j'ai une histoire à terminer, intervint Ashley d'une voix soudain plus sérieuse, les yeux encore légèrement pétillants.

Aurore hocha la tête.

— J'aimerais beaucoup entendre ce récit, si cela ne te dérange pas.

Ashley fit un vaste geste de la main en secouant la tête.

— Je ne suis pas enchantée de me replonger dans mon passé de la sorte, mais il est important que tu saches comment j'ai atterri chez les délinquants, Aurore, et surtout, ce qui risque de menacer ta soeur un jour, rétorqua-t-elle d'une voix calme tout en adressant un sourire rassurant à son ami.

La Terre des oubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant