21 ○ Une chrysanthème

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Lorsque je recouvre la vue, je me sens étrange, aussi légère qu'une plume, je dirais même, vide. Mais j'oublie vite cette étrange sensation face à la vue qui s'offre à moi. Je reste subjuguée devant la beauté des lieux si magiques, que je me crois dans un rêve. Le souffle coupé je laisse les rayons de lumière frapper ma peau et mes yeux parcourir les cieux enchantés dotés de nuages aux délicates couleurs. Et dans ces cieux extraordinaires, une immense citadelle se dresse dans toute sa splendeur. Semblable à du verre, elle brille sous la lumière réfléchie par les impressionnantes cascades qui semblent s'échapper du château pour s'évaporer dans les cieux. Je regarde avec émerveillement l'harmonie qui se dégage de cette endroit et la paix que cette vision m'apporte.


Soudain, j'entends des cris au dessus et, relevant la tête, j'ai tout juste le temps de voir de magnifiques oiseaux. Je remarque que leurs ailes s'accordent parfaitement aux cieux. Mais ils sont également aussi agiles que le vent, tournoyant dans les airs et poussant une mélodie joyeuse et insouciante.

J'entends un rire et je me retourne. Légèrement déstabiliser, car pensant être seule, qu'elle fut ma surprise de voir que je ne l'étais pas.

Mais la personne qui se tient là, même si ce terme ne peut la représenter, et encore plus surprenante. Ses cheveux pareils à des fils d'argent purs, sa peau diaffane et son port royale est si époustouflant que je n'ose même pas le regarder, de peur de la salir. Mais comme un fruit défendu, je ne peux empêcher mon regard de dériver vers elle et de l'admirer. 

Je l'observe tendre la main et ramener l'oiseau, s'étant posé dessus, vers elle. Elle l'approche de son oreille et semble écouter les petits gazouillements. Je regarde avec fascination son visage, sans la moindre imperfection, se froisser sous le mécontentement.

Elle amorce un geste mais soudain comme la peinture d'un tableau qui se mélange, la scène se brouille en nuages de couleurs qui s'entrelacent pour en former d'autres. Je regarde avec fascination cet alliage de teintes qui se déroule sous mes yeux. Mais tout plaisir à une fin, et je regarde presque avec tristesse les nuances de ces mille et une couleurs se stabiliser pour former un nouveau un tableau dans un nouveau lieu. 

Aussi magique que le précédent et toujours avec cette femme surnaturelle. Son visage semble aussi mécontent que l'instant d'avant et elle marche avec détermination mais non sans grâce. Son pas me paraît presque fantomatique comme si elle volait à quelques millimètres du sol.

En regardant autour de moi, je constate que je suis dans ce qui me semble être la structure de verre brillante de mille feux de tout à l'heure. Cette matière me permet d'admirer le délicieux spectacle des nuages tandis que je marche.

Mais..... maintenant que j'y pense comment ça se fait que je me déplace ? Je ne pensais pas avoir bougé... En me concentrant plus précisément sur le reflet, que devrait m'offrir la vitre, que sur le paysage, je remarque avec horreur.... et bien en fait, je ne remarque rien. Je n'existe pas, aussi transparente que l'air.

Mon esprit affolé ne trouve que deux solutions:

Petit un : je suis morte et je me trouve au paradis avec un ange plutôt contrarié. Peut-être même qu'il est contrarié parce que c'est mon ange et qu'il vient de comprendre que je suis morte. Dans ce cas, je crois que je peux même me plaindre au service après-vente. Je sais même ce que je dirais: "Oui allô, service après-vente Ange pour une grenouille terrienne ? Je réclame un remboursement, mon ange a été le dernier au courant de ma mort ...."

OU

Petit deux : Je rêve.

Oui je sais, c'est assez décevant, mais soyons clair, j'opte largement pour le petit un. D'autant plus que, vu toutes les choses étranges qui m'arrivent en ce moment, je ne vois pas pourquoi cela serait si impossible que ça.

Le Murmure de l'Originelle T-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant