39• 20 autres !

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- Ne ralentis pas Ingrid, m'ordonne mon bourreau d'une voix tranchante. 

Bourreau qui se trouve être nul autre que Leindel. Ce matin, vers 5 heure, il a débarqué sans prévenir dans ma chambre et m'a inhumainement réveillée. Il m'a ensuite traînée dans le froid de l'extérieur, à peine habillée d'une brassière, d'un t-shirt et d'un short. 

J'ai d'abord refusé de sortir, " devenir un glaçon n'est pas dans mes projets, avais-je déclaré". Il m'avait simplement répondu, mais d'une voix  aussi mordante que la neige dehors,   " avec tout ce que je prévois pour toi, tu vas vite te réchauffer " 

Et me voilà, depuis plusieurs heures à  subir son courroux. Il m'a fait courir pendant plus de deux heures à travers la forêt et comme si c'était trop facile je devais éviter des attaques. Parfois c'était juste une jambe glissée par-ci et par-là, avec la plupart du temps une subite rencontre avec le sol pour ma part. Mais quelque fois c'était bien de réelles attaques ou même des projectiles. 

Un moment il m'a même jetée un cheval. Oui, un cheval, vos oreilles fonctionnent. Enfin, j'ai douté des miennes et de mes yeux pendant un instant... J'en reviens toujours pas, comment a-t-il pu trouver un cheval en plein milieu de la forêt ? Et quelle idée ? Qui pourrait avoir le cœur de jeter un pauvre mammifère aussi beau et innocent que lui ? Et puis on pense une minute à moi ? Comment j'aurais fait si j'avais pas pu me baisser à temps ? 

Enfin, ça n'as pas été sa seule folie, il a aussi voulu que je saute de cime d'arbre en cime d'arbre. Il me prend pour quoi hein ? Un putain d'oiseau ? Parce que franchement, à part de perdre l'intégralité de mon poids, je ne vois pas comment c'est possible autrement. Et pour cause, je suis tombée à chaque essais. J'avais de la chance quand je tombais sans me prendre des millions de branches aussi épaisses que des troncs d'arbres. C'est pour dire à quel point je suis désespérée.

Ensuite nous avons simplement - si je puis dire - fais des corps à corps. Enfin des corps à point. Malgré mes nombreuses heures de boxe intensive je n'ai même pas réussi à le toucher. Lui par contre, s'est donné à coeur joie. Un peu trop d'ailleurs au goût de mon estomac et mes avant bras.

Comme je pensais, Leindel n'est pas du genre à faire des cadeaux. Mais en même temps, il est très appliqué dans son rôle. Il me rappelle sans cesse de boire alors que j'ai tendance à l'oublier. L'hydratation c'est la clé de la santé a-t-il répété des millions de fois depuis cette matinée.  

- Ingrid, on se concentre, me rappelle-t-il à l'ordre de sa voix autoritaire. 

Je grimace avec difficulté, même les muscles de mon visage n'en peuvent plus, et tentent de faire un abdo de plus. Car après notre corps à "corps" il a déclaré que mes muscles n'étaient pas assez endurcis. Alors j'ai eu le droit à une séance complète de muscu. Je souffle comme un bœuf en essayant de continuer. 

Ma nouvelle force et ma nouvelle vitesse semblent encore assez instable. Il me dit que c'est normal et que c'est le temps nécessaire à mon corps de s'y faire. Et quoi de mieux pour ça que l'entraînement le plus hardcore qui soit. Bien-sûr, j'ai conscience qu'avant, je n'aurai pas pu faire un quart de ce qu'il me force à faire, donc je suppose qu'elles sont quand même là, mais pas à leur niveau optimal. 

Mais là, j'avoue que j'en peux vraiment plus. Je réussis un dernier mouvement et m'éffondre par terre, incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt. 

- J'en peux plus, avouais-je dans un souffle d'agonie ultime. 

Il lève un sourcil dubitatif, mais finit par céder. 

- Ok aller, debout. 

Il reste immobile et attend que je me lève. Mais comment dire, c'est physiquement, mathématiquement, chimiquement, mondialement  impossible ! 

Le Murmure de l'Originelle T-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant