Le Murmure de l'Originelle T-1

26 ○ J'y étais Camille, je l'ai vu...

Mes souvenirs se mélangent, s'entremêlent et fusionnent pour m'apporter la vérité. Une vérité étonnante. Ce ne sont pas de quelconque croyances, et plus incroyable encore, je les ai vécues en rêve. Je ne sais pas pourquoi, ni comment cela est possible. Mais malheureusement ce ne sont pas les seules, beaucoup d'autres questions pullulent dans mon esprit. Des vertiges me prennent lorsque je vois la foule d'interrogation qui se presse à mes pieds. J'ai beau essayer de tenir le coup, depuis mon anniversaire il s'est passé tellement de choses anormales, que mon esprit sature. 

Alors je me relève et sentant le besoin de me défouler, je marche le long du salon. Des fourmis me parcourent le corps, je me gratte frénétiquement la peau et cligne beaucoup trop rapidement des yeux. Je crois que je fais une crise de panique. Merde, ça me panique encore plus. Et lorsque j'essaye de me concentrer sur ma respiration, elle se dérègle soudain et mon cœur s'emballe dans la foulée. 

- Ingrid ! m'interpelle Camille autoritairement.

Je lève un regard troublé vers lui et me demande depuis quand il est en face de moi, depuis quand il m'agrippe férocement les bras, au point de m'en faire mal et depuis quand ses prunelles remplies d'inquiétude sont fixées sur moi. 

- Mais qu'est ce qui te prends ? Tu vas bien? Je t'ai appelée plus d'une dizaine de fois ! 

- Je- j...J'ai du mal à retenir le tremblement de mes mains, bredouillais-je en déglutissant difficilement, ma respiration de plus en plus saccadée et mon cœur il va, il va explo...

Je m'interrompe, à cours d'air et au bord du gouffre. Je baisse la tête précipitamment et tente de réfléchir à quoi faire pour me reprendre. Mais Camille choisit pour moi et je sursaute vivement lorsque je sens sa main froide contre mon front. Il me relève le menton et fixe ses yeux rassurant, aux miens. 

- Ne te cache pas Ingrid. Tu es forte mais tu as tout à fait le droit de flancher après tant d'émotions, ok ? me dit-il en me caressant doucement le front. Respire calmement, comme le jour où tu as dû te retenir de frapper cet idiot de boulanger qui refusait de te vendre un beignet ! Sourit-il malicieusement.

- J'étais persuadée qu'il en avait pourtant, riais-je en pleurant à moitié. 

- T'étais sacrement bourrée ce jour là ! T'aurais vu la tête de ce pauvre homme, à mourir de rire ! 

- Dis pas n'importe quoi, toi aussi tu étais bien fait, tu n'as pas pu t'en souvenir ! Protestais-je en riant franchement cette fois. 

Tandis qu'on se moque l'un de l'autre,  la fatigue se rappelle à moi et me fait vaciller. 

Camille me stabilise, puis après une légère indécision, il finit par me porter dans ses bras telle une princesse. 

- Où est-ce que tu m'amène ? Bredouillais-je faiblement. 

- Te coucher petite maligne, se moque-t-il, ta transformation n'est pas complète et toutes ces révélations bousculeraient n'importe qui. 

- Ma transformation ? marmonnais-je, déjà à moitié endormie.  Qu'est ce que tu racontes ?

- Il faut que tu te reposes et que tu laisses ton cerveau un peu en paix, dit-il en passant le pas de la porte d'une chambre. 

- Tu as ignoré ma question Camille, protestais-je en tentant de le frapper mais sans succès. 

- Et toi tu réfléchis trop, murmura-t-il en me posant délicatement sur le lit. Bonne nuit, dit-il en m'embrassant sur le front. 

Déjà, je sens le sommeil m'envelopper, aussi doux qu'une couverture chaude en hiver. Il chasse tous mes problèmes et me plonge vers un monde d'apaisement. 

Mais soudain, brisant quelques instants ce bien-être et m'arrachant de cette enveloppe délicieuse, j'agrippe la manche de mon meilleur ami et lui murmure :

- J'y étais Camille, je l'ai vu... 

- De quoi ? Qu'as-tu vu Ingrid ? me demande-t-il, perdu.

Mais c'était trop tard, aussi vite que je m'étais arrachée du sommeil, j'y retournais aussi rapidement. Déjà mon esprit n'était plus avec Camille, loin de ses interrogations et ses doutes, il volait librement vers des terres plus sereines.  

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Bon, il est pas bien gros, mais il reste mimi, non ? ^^
Promis je me rattraperai pour la semaine prochaine :D

Bisous mes grenouilles ❤️