35 • mourir en paix

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Oh mon dieu, mon dieu, mais qu'est-ce que j'ai fait !


- Leindel ? Au mon dieu, Leindel ! Dis moi tout sauf que tu es mort !

- Bes justement je pourrais même pas mourir en paix après avoir sauvé tes fesses ! grogne-t-il sans trop de conviction.

- Mais pourquoi tu as fait ça aussi ?

Il tente de lever les épaules, mais vu sa grimace, c'était vraiment douloureux. Je souffle bruyamment et jette un coup d'oeil pour m'assurer que l'ombre n'est plus la. Mais aucune noirceur en vue. Alors je me rapproche de lui et insiste en fixant ses yeux.

- Pourquoi ? j'exige d'une voix dure.

Il me regarde un instant en silence, mais il finit par capituler en expirant son souffle chaud sur mon visage.

- Tu allais te briser tous les os et on ne sait pas si la régénération fait partit de tes pouvoirs. Alors que moi si.

- C'était l'occasion rêvée pour le découvrir, plaisantais-je doucement.

Il fronce les sourcils, mais il n'a pas l'air très crédible, en étoile dans la neige, incapable de bouger un petit doigt. Toute cette souffrance par ma faute. Je souffle encore de dépit et me maudit en silence.

- J-je... Je suis désolée, et... Vraiment, merci, dis-je légèrement embarrassée en passant une mèche rebelle derrière mon oreille.

- Pour t'avoir appris à courir, dit-il en me taquinant pour détendre l'atmosphère.

- Oui, concédais-je en riant légèrement, ça, et tout le reste, ajoutais-je en montrant son corps d'un vague geste de la main.

Il reste silencieux et ferme à nouveau les yeux. Son calme est impressionnant, à sa place je serais en train de hurler sous la douleur et je réclamerais un...

- Mais oui, c'est ça, m'exclamais-je soudain en frappant ma main de mon point.

Il ouvert un œil sur deux et regarde m'agiter avec curiosité. Je tente de me concentrer comme la dernière fois et imagine les plantes qui me seraient nécessaires pour soulager sa douleur. Pourtant, aucune chaleur ne me gagne, rien ne pousse, pas même une tige d'herbes.

Je jette un mauvais œil sur mes mains, mais Leindel m'interrompt.

- Ça ira, tu es aussi épuisée que moi, ne t'en veux pas.

Mais alors que je m'apprêtais à lui répondre, j'entends une voix au loin nous appeler. Je relève la tête pour apercevoir Camille.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ici, on ne peut pas vous laisser cinq minutes sans casse ! s'égosille-t-il en s'agenouillant au côté de son frère.

Je me mors la lèvre, me sentant bien trop coupable pour répondre quelque chose.
J'espère qu'il s'en remettra...

•°•

- Que fais-tu dehors par se temps ?

Je  ne me retourne pas, trop occupée pour lui répondre. Mais Camille a l'habitude et il s'assoit simplement à mes côtés en posant un plaid sur mes épaules.

- Tu ne devrais être en train de te reposer ? m'interroge-t-il doucement en fixant la neige tomber furieusement au pied de la terrasse protégée.

J'abandonne un instant mon petit bout de terre à l'abri de la glace gelée, et me tourne vers lui, le fixant intensément.

- Mais c'est de ma faute, je déclare avec force, et je ne suis pas du genre à fuir devant mes responsabilités !

Le Murmure de l'Originelle T-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant