24 ○ Que la chasse commence !

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- Je vois que vous avez fini, dit Camille en surgissant de nul part. Tiens c'est pour toi, continue-t-il en me tendant un verre et un livre.

Je le regarde avec incompréhension attendant qu'il s'explique.

- Un simple verre de vitamine maison et.. eh bien disons que pour l'autre c'est plus compliqué. Je te conseillerais de commencer par le verre, dit-il voyant que je me penche vers le bouquin, tu en auras besoin. Et puis tes tours de passe passe t'épuisent.

- Ce qui m'épuise c'est ton côté maman poule, rallais-je en levant les yeux aux ciel d'exaspération, mais... merci quand même.

Je bois son verre avec rétissance, la couleur étant d'un marronâtre suspect, mais j'y passe outre lorsque je sens mon corps se revigorer dès la première gorgée. Comme quoi, l'habit ne fais pas le moine ! Quoique je me souviens très bien la fois où j'ai passé outre l'allure démoniaque d'une petite fille à mon primaire et pris sur moi pour manger mon goûté à côté d'elle. Je frisonne en repensant à son acte plus insensible que le diable lui même.

Je m'y revois encore, moi une jeune fillette encore bien trop innocente pour un monde aussi cruel, regardant avec désespoir la bouche de cette diablesse se refermer sur une coccinelle pour n'en faire qu'une bouchée. Mais le pire ce n'était pas la coccinelle elle même que là où elle se trouvait. Elle s'était posé sur une miette de pain, une de mes miettes de pain. Le voilà son acte démoniaque, elle m'avait volée mon goûté ! Je crois qu'après ça, j'ai toujours détesté cette gamine, les coccinelles et les personnes qui pensaient que les apparences pouvait être trompeuses.

Mais maintenant j'ai bien grandi et je ne pense plus pareil. Sinon se serait oublié...

- Brenda... chuchotais-je en même temps que je le pense, faisant sursauter brusquement Camille. 

- Quoi elle est là ? Je ne....

- Non, c'est juste que sa présence serait des plus apprécié, lui dis-je dans un sourire un peu triste.

Cette femme a été l'exemple même que j'avais tort.

- Tu la côtois toujours ? demande Leindel avec une désapprobation apparente.

- On as déjà parlé mon frère, trancha Camille d'une voix dure que je ne lui avait jamais connu. Maintenant arrêtons de retarder le moment, il est temps pour toi de savoir tout ce que ce monde de cache. Ouvre le.

Je m'assois sous leur regard attentif et pose le livre sur mes genoux. Un seul coup d'oeil me permets de voir qu'il est récent, sans histoire et d'une banalité ennuyante. Pourtant lorsque je pose ma main dessus, une vibration me parcours et je me mets à douter. Ne venais-je pas de voir que les apparences sont souvent bien trop simples et réductrices ?

Alors je ferme les yeux et soupire doucement. Je dois passer outre mes préjugés et ne me fier qu'à ce que je ressens. Alors je passe délicatement ma main sur la couverture et sens une matière rugueuse mais douce à la fois. En allant plus vers le centre, mes doigts touchent une pierre froide. Mais à mon contact elle se met à chauffer et je me plais à imaginer que c'est pour répondre à ma caresse. Puis soudain une évidence me frappe : j'ai fait une énorme erreur, ce livre semble être le plus extraordinaire de tous.

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Point de vue de Leindel :

Elle quitte la pierre avec regret mais elle ne semble pas pouvoir s'empêcher de parcourir le reste , dévorée par une curiosité infantine. Le sourire de son visage ne disparaît pas tandis qu'elle s'approche peu à peu de la reliure en os. Elle la parcourt avec autant de minutie que le reste, mais je sens qu'elle n'en peux plus, qu'elle meurt d'envie d'ouvrir les yeux. Elle cède enfin à son désir et révèle ces prunelles brillantes d'excitation. 

Le Murmure de l'Originelle T-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant