54• Étreintes mortelles.

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- Et oui Ingrid, c'est bien moi, ricanne-t-il tandis que je pivote sur mes talons.


Arg, il a dû sentir ma culpabilité. Je tente de noyer le poisson en lui faisant mon plus beau sourire. Les jumeaux aussi. Mais nous n'avons clairement pas les mêmes intentions. Ils ont de nouveau arboré leurs dents tranchantes. Voilà qui ne va pas me faciliter la tâche.

- Vu tes résultats, dit Leindel en jetant un regard dédaigneux à la glace en train de fondre, soit malgré tous tes efforts tu es nulle, soit tu ne t'es pas entraînée.

Ah. Mince.

- En parlant de ça, dis-je mieleusement, j'ai eu comme qui dirait un petit problème. Mais, n'en parlons plus, c'est passé.

Je lui sers mon plus beau sourire pour l'amadouer. Sois j'ai de la salade entre les dents, soit j'ai aucun pouvoir de persuasion, parce qu'il fronce les sourcils. Un froncement qui veut dire " Ingrid, qu'as tu encore fais." Refroidie, je ferme la bouche et passe discrètement ma langue contre mes dents. Histoire d'être sûr.

- Ton problème ne serait-il pas un corbeau ?

Ah, raté, c'était le froncement de sourcils qui voulait dire : "je sais tout, n'essaie même pas de me mentir".

- Un corbeau ? tentais-je innocemment. Non ça ne me dit rien.

- Ingrid, grogne-t-il plus du tout calme. Cesseras-tu un jour de me mentir ?

- Mentir ? Quel mot intéressant, répondis-je pour toute explication.

- Ingrid, m'interpella-t-il pour la énième fois, une relation comme la nôtre ça repose sur la confiance. Comment veux-tu que je t'enseigne ce que je sais si je ne peux pas avoir confiance en tes actions. Qui me dis que tu n'iras pas semer le chao, continue-t-il en m'attrapant le bras, déclenchant les grognements menaçants des Furies, provoquer une guerre et même trahir le secret de la source. Tu en connais le lieu, seul ma confiance en toi me laisse te laisser parcourir librement ces terres. Elle peut très vite prendre fin. Surtout lorsque tu respires le mensonge.

Il me serre le bras, pour appuyer ces propos menaçants, ou de colère, que sais-je ? Ses yeux rivés sur les miens sont remplis d'intimidation, ses mâchoires crispées grincent de frustration et son aura empeste l'impuissance et la hargne refoulée. Quant à Lya et Vic, ils se sont rapprochés de moi, près à me défendre.

Contre toute attente, même de la mienne, j'explose de rire. Un rire incontrôlable, qui repart au galop des que je fais mine de me calmer. Pliée en deux, des larmes ne tardent pas à venir baigner mon visage. Et leurs expressions ahuries ne m'aident pas vraiment. Il me suffirait de ça pour rire pendant des heures.

À tous les coup effrayé, et vexé, le fauve relâche mon bras.

- Tu te moques ouvertement de moi ? J'étais sérieux.

Qu'est ce que je disais ? Le voilà vexé le pauvre chou.

- Oui... J... Moi...? tentais-je d'expliquer entre deux crises de rire.

- Ingrid ! Rugit-il.

- Oh, ça va, ralais-je, calmé. Quel trouble fête, murmurais-je pour moi même en me redressant.

Il me regarde sévèrement, les bras croisés, allant même jusqu'à taper du pied. S'il me croit sotte au point de ne pas avoir remarqué qu'il est légèrement agacé, c'est lui qu'il l'est. Même un pigeon ébloui par le soleil l'aurait constaté.

- Je me disais simplement que tu étais bien moins intelligent que je pensais, déclarais-je en balançant ma chevelure en arrière.

Oui, la folle qui agite un tissu rouge devant un lion de 400 kg sur les nerfs, c'est bien moi. Je vous signe un autographe ?

Le Murmure de l'Originelle T-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant