42 • Toujours.

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- Bien, dit-il dans un sourire, alors commençons. Que sais-tu des vampires ?

- Pas grand-chose, ce que les romans et films disent d'eux, répondis-je en haussant les épaules.

- C'est-à-dire ?

- Ils boivent du sang, ils sont immortels, enfin sauf si on leur plante un pieu dans le cœur, ils vont à une vitesse surhumaine et craignent le jour. Je continue ? Parce que y'en a vraiment pleins d'autres.

- Ça ira, me répond-il les bras croisés derrière le dos et toujours tournant autour de moi. Tout ce que tu sais est faux. Les vampires sont chez nous les Furanis. Littéralement "fur" et "animea" en latin soit voleur et âme.   Ils ne craignent ni le jour, ni les pieux ni rien de tout ce que tu as évoqués.

Je l'entends s'arrêter derrière moi. L'instant d'après je sens sa main se poser contre mes reins et me pousser légèrement. Je réussis à le contrer et ne glisse que très légèrement. Par contre la neige dans ma main est plus que glacée. Je la sens déjà s'engourdir.

- Les Furanis ne boivent pas de sang non plus. Ils absorbent l'énergie vitale. D'où leurs noms de "voleur d'âme".
Pour les reconnaître, rien de plus simple. Ils sont très grands et très, très squelettiques. Ils n'ont rien du canon de beauté que vous en faites. C'est même plutôt l'inverse. Leurs bras sont beaucoup plus longs que le reste de leur corps ; tellement qu'en réalité ils atteignent leurs genoux. Leur peau est très fine et pâle, ils n'ont pas de croc mais au contraire de minuscules dents et c'est une population à 99,9% masculine. Les femmes sont d'une rareté incroyable. 

Je digère les informations, plus qu'étonné de voir que la réalité est bien différente des fictions.

- Très bien, maintenant que tu es capable de les reconnaître, voyons plutôt leurs atouts. Première erreur à ne pas faire c'est que si en temps normal ils sont plutôt lents, dès qu'ils se mettent en mode attaques, ils sont encore plus rapide que nous deux réunis. Ils ont également des serres rétractables aux bouts des doigts et une superbe vision nocturne.
Concernant leurs faiblesses, ils ont une ouïe tellement développée qu'un simple bruit pour nous et insupportable pour eux. Si tu es en face de l'un d'entre eux, fais le plus de bruit possible pour le déstabiliser. Autres points faibles : leur odorat. Il est vraiment mauvais.

Il se penche pour ramasser un peu de neige. Je tente de la suivre des yeux, mais lorsqu'il passe derrière moi, je n'y parviens plus. Je me crispe redoutant ce qu'il pourrait me faire. Lorsque je sens un mouvement près de ma nuque, je panique et me crispe encore plus.

- Ne flanche pas Ingrid, me chuchote-t-il à l'oreille.

Je tente de tenir le coup quand je sens ses doigts écarter mon t-shirt pour  venir y glisser la glace. Je frissonne dans une brusque secousse et je me fais violence pour ne rien faire. Toujours en équilibre, la glace fondant et coulant le long de ma colonne vertébrale, je serre les dents. Je vais y arriver.

- Bien, très bien. Maintenant passons aux choses sérieuses, dit-il en reprenant ses tours autour de moi. Comment les tuer.

- Pourquoi voudrais-je les tuer, demandais-je en relevant un peu brusquement la tête.

Je vacille sur mon pauvre rocher pendant un instant mais je finis par me rattraper in-extremis.

- Ingrid, commence-t-il de sa voix grave, le temps de la paix est révolue depuis bien longtemps. Il arrive que nous nous battions contre les autres. Pour des raisons plus que stupide pour la plupart, explique-t-il avant que je ne puisse poser la question, mais cela dit, les hommes ne dérogent pas non plus à cette règle. Toujours est-il que je prépare tous mes élèves à toutes les éventualités.

Le Murmure de l'Originelle T-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant