Le Murmure de l'Originelle T-1

48 • Mais que m'arrive-t-il ?

- On va s'entrainer sur les arbres ? demandais-je à Leindel.

Après que je me sois levée, ou plutôt qu'il m'ait fait tomber du lit pour me forcer à me réveiller, et après un déjeuné rapide, là aussi Leindel y a fortement était pour quelques chose, nous sommes allés en forêt pour ce fameux entraînement de lancer de poignard.

- Oui, sur quoi d'autre ? répond-t-il comme si c'était évident.

- Justement, il va falloir que ce soit sur autre chose.

Je le vois froncer les sourcils et entrouvrir la bouche.
Je ne sais pas pourquoi, durant l'instant qui suit, je me prends à le fixer. Une vague de chaleur me traverse de part en part tandis que j'essaie de détourner les yeux.

- Parce que, repris-je en devançant sa question et en essayant de retrouver pieds, je ne souhaite pas leur faire du mal une seule seconde.

Je le fixe avec force pour appuyer mes propos. Il ne semble pas avoir remarqué mon trouble passagé, il se contente de souffler bruyamment.

- Très bien, attends ici.

Non seulement je vais attendre mais en plus je vais me reprendre. Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Si je me mets à fantasmer alors qu'il ne s'est strictement rien passé, je suis bonne pour l'asile. Non sérieusement, ses lèvres vont me mener à ma perte. Et ses épaules, son dos aussi, sans parler des ses incroyables fesses rebondies, musclées et... Et voilà, je suis encore repartie, faut vraiment que cela cesse.

C'est mon entraîneur, on est en plein conteste de catastrophes magiques et je suis incapable de réfrainer mon désir.

- J'ai tout ce qu'il nous faut, on va pouvoir reprendre, dit l'objet de mes tourments en surgissant de nul part.

Mon cœur bat comme un fou. Parce qu'il m'a fait peur ? Pas du tout, c'est parce qu'il a cet incroyable sourire en coin si sexy.

Mais je reviens à la réalité lorsque je le vois prendre un immense clou pour accrocher une planche de bois sur le tronc de l'arbre.

- Arrête, m'exclamais-je en attrapant son marteau.

- Qu'est qu'il y a encore ? râle-t-il en levant les yeux au ciel.

- Tu comptes pas réellement accrocher cette planche ?

- C'est toi qui ne voulais pas t'entraîner sur les arbres !

- Oui pour ne pas les faires souffrir. Mais c'est sûr que cet immense clou, qui ressemble davantage à un pieu, ne lui fera rien. Mais oui, vas-y je t'en pris.

Il souffle bruyamment et abandonne.

- Très bien, je vais chercher autre chose.

Je souris, satisfaite et attends son retour. Cette fois je ne pense pas une seule seconde à lui. Enfin, peut-être que j'ai admiré son verso lorsqu'il est partit mais c'est à peu près tout. Promis. Comment ça on ne me croit pas ?

- Voilà, madame est-elle satisfaite ?

Je le regarde placer une énorme cible en bois, la portant sans difficultés malgré son poids. Je hausse les épaules pour lui faire comprendre que ça me va. Il la place à 7 mètres de nous et revient à mes côtés en me tendant un poignard.

- Très bien, alors voilà les règles de bases pour lancer correctement, commence-t-il à expliquer.

Je prends mon mal en patience. Pas à cause de ses explications, mais parce que j'attends le moment où mon stupide corps voudra bien arrêter de se courber vers mon compagnon. C'est imperceptible, mais pourtant, c'était comme si chaques cellules de mon corps tendaient vers lui. Mais que m'arrive-t-il aujourd'hui ?