Jusqu'à ce jour qui me paraissait parfaitement normal. En ce maudit jour de septembre, qui sonne le glas des merveilleuses vacances d'été, la journée semblait toute tracée : une journée pourrie. Et c'était malheureusement la première d'une longue date.
Mais je crois que je devrais travailler sur mon pessimisme. Parce que ce jour là, il est arrivé, le nouveau. Petit mais musclé, châtain avec de beaux yeux marron chocolat et des traits assez féminins. Pas un canon de beauté, mais plein de charisme. Il dégage une sorte d'aura chaleureuse qui pousse les gens à se rassembler autour de lui. Un leader né, un charmeur, un beau parleur et une personnalité multiface. Ce genre de personne qui s'adapte, voire se transforme totalement en présence d'autres gens.
Et même si je sais que j'ai l'air de détester tout le monde, ce genre de personne m'indiffère vraiment. Je n'aime pas l'hypocrisie, mais il ne me dérange pas et surtout il me laisse en paix.
Et donc j'étais affalée sur ma table, en train d'essayer de rattraper ma nuit passée, quand il a frappé à la porte du cours de notre prof principale.
Dans un premier temps, j'avoue peut être avoir remerciée le ciel, les fleurs et tout ce que l'on peut remercier qu'il ait stoppé la prof dans son énième et interminable explication du règlement du lycée. Mais ça c'était avant la seconde impression.
- Bonjour, désolé de mon retard je me.... avait-il commencé avec un air avenant.
- Ne m'enquiquinez pas avec ça, M.Rove, allez vous asseoir, avait-elle répondu avec sécheresse.
Il ne s'était pas formalisé du caractère revêche de la prof et avait embrassé la salle du regard. Je ne m'étais même pas fait toute petite ou même lancé des regards démoniaques "made by me", ayant trop l'habitude que les gens fuient mon contact. Et ce, qu'ils me connaissent ou non. Que voulez vous, je parlais d'aura tout à l'heure, la mienne doit sacrément faire flipper les autres.
C'est pas plus mal, me disais-je dans un bâillement disgracieux.
Mais je m'arrêtais en plein milieu, le voyant avec effroi poser ses yeux sur la place à côté de moi.
Non, c'est un gag ! Je n'y crois pas une seconde ! m'horrifiais-je intérieurement. Pourtant le voilà, s'assaillant directement à mes côtés. J'avais décalé mes affaires sans grande conviction pour lui faire de la place, le cœur pesant. Franchement fallait-il que le pire des idiots soit mon voisin ? Nan sérieux, qui d'autre n'aurait pas pu voir les signes évidents. Genre mon regard glacial, ma bouche plissée de colère et de frustration et mes sourcils froncés d'un mécontentement palpable.
Mais pourtant, le voilà qui s'installe sans gêne.
Sainte Marie, saint Etienne et tous les autres, donnez moi la patience ! avais-je soupiré avec un profond désespoir.
Je vous arrête, je ne suis pas croyante pour un sous, mais...
Je m'arrêtais brusquement, le corps figé et baissais lentement ma tête vers son pied qui écrasait sans ménagement le mien. Il ne semblait même pas s'en rendre compte et continuait de fixer le tableau.
Excédée, je retirais mon pied violemment en lui jetant une œillade meurtrière. Comprenant enfin mon manège, il s'excusa brièvement.
Je l'ignorais de la plus superbe des manières qu'il soit, rejetant mes cheveux en arrière.
Par la suite, il resta calme, mais à peine quelques minutes après, il se mit à gigoter sur sa chaise, incapable de rester en place. Je soupirais silencieusement. Non seulement ma paisible solitude est brisée, mais en plus par un hyperactif. Génial ! Je vous parie tout ce que vous voulez que dans quelques minutes il va essayer de me faire la conversation, m'étais-je dis. Et bien malheureusement, deux minutes plus tard il me prouva que, encore une fois, j'avais raison.
- Salut, moi c'est Camille. Et toi ?
Je levai discrètement les yeux au ciel et en réponse je lui jetai un regard vide. Espérons qu'il me foutra la paix, priais-je. D'autant plus qu'il n'y avait pas manière plus banale de m'aborder.
- Je viens du Canada. Enfin, je suis parti là bas pendant les vacances. Tu as fait quelque chose toi, pendant les vacances ? me demanda t'il sans s'avouer vaincu par mon manque de réactivité.
Je l'ignorais toujours mais le monologue sembla lui convenir.
- Alors ce prof comment est-il ?
Je m'appliquais à rester parfaitement immobile.
- Et la classe ? Vous sortez souvent en groupe ?
À ton avis idiot, j'ai l'air d'être sociable ?
- Tu crois que tu pourrais me présenter à des gens.
Si seulement, comme ça tu me foutras la paix !
Mais cette fois, il semblait avoir compris mon arrière pensée et il resta silencieux.
Enfin, le retour du silence !
- En fait, je crois que rester avec toi serait suffisant.
Mais c'est pas vrai ! Il va lâcher l'affaire oui ?! grognais-je.
Et qu'est-ce qu'il me marmonne là, rester avec moi ?! Et puis quoi encore ?! hurlais-je au beau diable, toujours intérieurement.
Cette fois je lui jetais mon regard le plus noir en espérant lui faire peur. Ça fonctionne toujours d'habitude. Mais faut croire qu'il fait partie d'une espèce particulièrement coriace. Et pour cause, le seul effet que ça lui fait c'est de rire aux éclats. Nan sérieux, rigoler ?! Faut croire qu'il aime l'humour noir parce que la sentence de mort était clairement présente dans mes yeux.
- T'aimes pas parler toi hein ?
Quelle perspicacité, bravo !
- Tu veux que je me mette autre part la prochaine fois ?
Ah mais c'est que dieu existe enfin de compte!
J'hochais vivement la tête, et il détourna la sienne avec un petit sourire en coin. Oh ça ! Ça, je n'aime pas ! Je trouve que c'est mauvais signe. Qu'est-ce qu'il me manigance...
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Et voici le deuxième chapitre ! N'hésitez pas à laisser des commentaires, j'adore voir comment vous réagissez ^^
Bisous mes lecteurs assidus et je vous embrasse foooort !!; )
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Le Murmure de l'Originelle T-1
ParanormalUne jeune femme muette mais pourtant sarcastique, ça c'était moi avant que tout ne soit chamboulée. Ça c'était la normalité ennuyeuse de mon autre vie. Mais aujourd'hui, qui suis-je ? Apparemment une femme dotée de pouvoirs étranges capables de cont...