Jusqu'à ce que la mort nous sépare- Partie 22

31 3 4
                                    


Je suis resté là bien une heure juste à le regarder. J'avoue que j'aimerais bien l'embrasser. En fait juste le voir sourire me soulagerais. Cet environnement aseptisé, ces couleurs pâles,...j'aime pas vraiment le voir là.

 Je m'approche un peu en faisait glisser mes fesses sur la chaise. Je prends sa main et la met sur ma bouche. Elle est toute douce... Il respire à peine... Faites qu'il se réveille vite, c'est insupportable de le voir comme ça! 

Je pose mon front sur la petite barrière du lit. Quelques minutes plus tard je le sens bouger. Je me redresse d'un coup et le regarde intensément. Ses yeux s'ouvrent lentement. Il tourne sa tête directement de mon côté. Il lui faut un instant pour se rendre compte que c'est moi. Mais d'un coup il a l'air de paniquer.
-Jin tout va bien, tu es à l'hôpital!
Il regarde autour de lui et cette fois je vois bien son abdomen se soulever. Il pose ensuite ses yeux sur moi en rougissant. Je me met debout et me penche au dessus de lui.
-Qu'est ce qui a? Tu as mal?
Il fait non de la tête et mime ensuite un carnet pour écrire.
-Ah ton carnet? Attend il est peut être dans ton sac là...
Je lâche sa main et vais vers la porte. Son sac de cours et par terre. Je fouille et trouve son carnet. Je reviens vers lui et lui demande en lui donnant :
-Tu étais sur le chemin du lycée quand tu as fait ta crise d'asthme?
Il me fait oui de la tête et commence à écrire. Son visage semble crispé par...la peur en fait. Je baisse la petite barrière du lit et m'assoie à côté de lui. Il se décale un peu pour me laisser de la place. Je passe mon bras derrière sa tête et je lis en posant ma tête sur la sienne : "Désolé de pas t'avoir prévenue...".
-C'est vrai que tu m'as vraiment fait peur... J'ai cru que tu avais eu un accident ou pire...
Il me regarde comme si j'étais... mignon.
-Quoi? Me regarde pas comme ça moi chui un gros parano quand je m'inquiète!
Il sourit légèrement. Je lui demande plus sérieux :
-Mais...normalement quand on fait une crise d'asthme c'est qu'il s'est passé un truc non?
Il perd son sourire et se remet à écrire : "J'ai croisé Tao et sa bande.". Mon sang ne fait qu'un tour et je cri presque :
-Quoi?! Qu'est ce qui c'est passé??
Il ne me regarde toujours pas. Ses poings se serrent et il reprend son écriture : "Ils ont compris que nous aussi on était ensemble.". J'avais l'impression que tous les mots qu'il écrivait le blessé profondément. "Ils m'ont dit que j'étais dégueulasse. Que je méritais pas de vivre. Que de toute façon je finirais poignardé dans une ruelle par l'un d'entre eux.". De ses yeux vide coulent des larmes de douleur. Je suis complètement bouleversé alors je ne peux pas m'empêcher de bégayer :
-E-est ce qu'ils t'ont...touché?
Son stylo reprend : "Cette fois ils étaient au moins six, alors y en a deux qui m'ont tenu et les autres commençaient à me déshabiller.". Je lâche terrifié :
-Qu-quoi...?
"Ils m'ont frappé. Tao restait en arrière et leurs disait où frapper. L'un d'entre eux s'est arrêté et a commencé à me défendre. Mais Tao a dit que tant que je criais pas à l'aide c'est que j'avais pas vraiment mal...".
-Comment on peut être aussi cruel...
"Ils ne se sont arrêté que quand ils ont compris que je faisait une crise d'asthme. J'arrivais à peine à trouver de l'air. Ils m'ont lâcher et sont partit. Je pouvais demander de l'aide à personne... Alors j'ai appelé ma mère et j'ai mis le micro près de ma bouche. Elle a tout de suite compris qu'il y avait un problème. Ensuite je sais pas trop. Je respirais tellement vite et fort que mon cerveau était embrumé. Je crois que les pompiers m'ont trouvé et amené à l'hôpital tout simplement...". Je regarde dans le vague. Incapable de bouger. J'ai l'impression qu'ont ma tiré une balle dans le cœur et que la douleur est si violente que mon cerveau a coupé toute communication avec mon corps. Je sens Jin trésailler contre moi. Il pleure. Moi j'y arrive pas. Je suis...horrifié. Si seulement j'étais sortit de l'école ce matin quand je l'ai pas vu arriver. Si seulement j'étais allé le chercher le matin. Je colle mon visage au sien. Je sens ses larmes sur ma peau. Je caresse doucement mes cheveux et murmure :
-Jin...je suis tellement désolé...j'aurais dû être là..
Jin s'agrippe à mon torse. Ses sanglots ont redoublés de violence. Je le serre contre moi. Je continue d'une voix brisée :
-Je suis désolé! Si je m'était bougé le cul ce matin et que j'étais venu te chercher, ça serait jamais arrivé! Bordel, si je les attrape, école ou pas école, je les tue je te jure!!
Il me serre plus fort en faisant non de la tête contre ma poitrine.
-Si! Je veux plus jamais que quelqu'un te touche!
Et soudain une larme m'échappe :
-Pardon putain pardon...
S'en est trop pour moi. Il devait avoir tellement peur! Tout seul... Personne ne l'entendais souffrir... Et moi...j'étais pas là pour l'aider! Tao...comment on peut être si horrible?! Je refuse de laisser passer ça. Si sa mère ou lui ne porte pas plainte j'irais moi même leur faire comprendre qu'on touche pas à mon petit ami! Jin se lève. Il retire son masque en plastique. Je panique :
-A-attends, Jin si tu l'enlève...!
Il me regarde droit dans les yeux. J'observe son doux visage quand ses lèvres se mettent à bouger. Comme je vois rien avec mes yeux trempés, je les essuie avec ma manche et lui demande en lui tenant les joues :
-Q-quoi? Qu'est ce que tu as dit??
Avec ses mains il se montre.
-Toi?
Il hoche la tête, puis ses lèvres s'animent et il me montre ensuite.
-Tu...m'aimes?
Il fait oui de la tête. Je ne peux m'empêcher de sourire à travers mes larmes. Il l'a "dit"... Il m'aime!
-Moi aussi je t'aime Jin!
Il sourit à son tour et écrit sous mes yeux : "Alors ne te bat plus. Je porterais plainte contre eux et j'irais voir le proviseur d'accord?". Je baisse la tête un instant. Putain ça va être dur de me retenir bordel. Il pose son front sur le haut de ma tête et y pose un baiser. Je lève finalement mes yeux vers lui. Il me regarde intensément. Sans réfléchir je lui attrape la nuque et l'embrasse langoureusement. Nos bouches s'ouvrent grand et nos langues se mettent à danser. Ses doigts fins se posent sur mes cuisses pour s'approcher encore de moi. Le rouge monte à nos joues. J'ai l'impression que ça fait des années que je l'avais pas embrasser... Nous nous arrêtons pour reprendre notre souffle. Mon dieu ce regard...ce regard qu'il me lance et qui demande qu'une chose c'est plus et toujours plus. Je lui caresse doucement la joue avec mon pouce et je dis à voix basse en souriant :
-Bon bah c'est mort pour ce soir... Mais demain tu viens dormir à la maison hein?
Il hoche la tête, tout sourire.

Je m'en vais vers 20h, quand les visites se terminent... L'infirmière a pas voulu que je reste. J'ai donc embrassé une dernière fois Jin et je suis rentré.


Jusqu'à ce que la mort nous sépare.  TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant