Jusqu'à ce que la mort nous sépare. TOME 1

Jusqu'à ce que la mort nous sépare - Partie 83

Je ne sais toujours pas quelle heure il est mais le soleil est plus bas maintenant. Je l'ai remarqué grâce à cette grande bande jaune qui glissait lentement le long de cette porte toujours close.

Peut être qu'il est 16h chepa. 

En tout cas ça fait bien trop longtemps que je ne connais pas l'état de Jin. 

Je baisse la tête vers mes mains jointent. Je tiens toujours la canette de coca que Jane m'a achetée y a un moment maintenant. Elle est même pas ouverte. C'est vrai que ma gorge est sèche et que mon ventre cri famine depuis un moment, mais je n'ai pas la force de calmer mes envies. 

Je préfère attendre. 

Rose, Mary et Elio nous ont rejoint. Elio n'est pas venu sur moi cette fois. Je crois que Mary le retient parce qu'elle ne veut pas m'embêter plus que ça. Mais j'avoue ne pas être très présent avec eux, depuis qu'on est là, je n'ai pas décroché un mot. Ma gorge est serrée et mon estomac me fait mal.

 J'ai envie de vomir en fait. 

Mon regard se pose de nouveau sur la porte. Je suis sur le siège le plus ne face d'elle. Mais je n'ose pas me lever, même pour aller vomir tout ce stress qui me ronge. 

De temps en temps, la douce main de Jane me caresse lentement le dos de haut en bas. Je lui répond en tournant un peu la tête pour étirer comme je peux mes lèvres. Elle sait que ce faux sourire n'est là que pour la remercier, et qu'en vérité j'ai plutôt envie envie de hurler. 

La bande de lumière s'est encore baissée sur la porte. 

J'en peux plus. J'ai vraiment envie de vomir. J'appelle Jane sans avoir la force de prononcer trop fort son prénom :
-Jane ?
Elle se tourne tout de suite et demande tendrement :
-Qu'est ce qui a mon grand ?
-Je vais aux toilettes, tu veux bien m'appeler si il sort ?
-Oui ne t'inquiètes pas, on t'attendra pour aller le voir.
-Merci Jane.
Je me lève et marche vers le panneau des toilettes que j'avais repéré depuis un moment. 

Putain, de me lever c'est comme si ça m'avait secoué l'estomac. J'accélère le pas et entre dans la première cabine libre. A peine je fais claquer le verrou, que je crache tout ce que je peux dans la cuvette des chiottes. 

Quand j'ai enfin l'impression que je n'ai plus rien à vomir je m'assoie contre la porte. Vidé de mes forces. Je soupire en regardant le tuyau de la chasse d'eau, il entre dans le plafond et disparaît dans le blanc du crépis. Mes idées se remettent enfin en place. Les larmes aux yeux je réalise que j'ai faillit perdre celui que j'aime. Et que malheureusement...ça risque de se reproduire. Si ça se trouve, la prochaine fois il n'aura pas autant de chance... 

Je croise les bras sur mes genoux et enfoui mon visage entre eux. Jin... Putain si tu meurt je t'en voudrais toute ma vie. Épuisé et en colère d'avoir de telles pensées j'éclate en sanglot.

Je sais pas combien de temps chui resté là. Assis par terre, à chialer comme un gosse. Mais une voix qui me réveille d'un coup m'appelle :
-Nam ! Jin est réveillé ! Viens !
Je me lève d'un coup, me passe de l'eau sur la figure et je cours vers la chambre que m'a indiqué Jane. Je découvre enfin Jin et son doux sourire. Il rit avec Elio qui est assis sur ses jambes. De revoir son visage si joyeux me rend si ému... Les larmes aux yeux, je me rend compte que Jane me pousse doucement vers le lit :
-Allez Nam, va voir ton amoureux.
Jin lève les yeux vers moi. Son sourire disparaît. Il a le même regard qu'à la maison, avant qu'il ne ferme les yeux : il est désolé. Je déglutit difficilement et je me met enfin à marcher. Mary prend Elio et tout le monde sort. 

Les yeux de Jin sont aussi plein que les miens. 

Mon cœur se serre et avant d'éclater de nouveau en sanglot je pose ma main sur ma bouche. Mon amant s'excuse puis tend sa main vers moi. Je la prend et je m'assoie près de lui pour passer mes bras dans son dos. Les siens entourent mon cou et chacun d'entre nous tire l'autre à lui. Je me remet à chialer bruyamment en essayant de baragouiner des trucs. Putain je fais pitié quand chui dans cet état.
-J-Jin... J'ai cru que...t'allais...mourir...
Mon amant sanglote avec moi en caressant doucement mes cheveux.
-J'ai tellement peur...qu-que ça recommence ! Je je veux pas te perdre Jin !! Surtout pas comme ça, c'était affreux!
Je dois l'étouffer en fait à force de le serrer comme ça contre moi, mais j'ai l'impression que quelqu'un va de nouveau venir le prendre. Qu'on va me l'enlever, ce bonheur que je pensais acquis. 

Je me recule enfin, désireux de sentir de nouveau ses lèvres contre les miennes. Nos bouches s'entrouvrent et nos langues se lient pour danser et se frotter. Poussé par mon besoin vitale de le sentir contre moi, je monte complètement sur le matelas et je m'allonge sur Jin. Ses mains maintiennent et tirent mes cheveux pour qu'on puisse s'embrasser plus langoureusement. Mes mains passent, inconsciemment, sous sa tunique d'hôpital pour toucher sa peau qui se réchauffe lentement. 

C'est comme si j'étais mort de faim et que son corps était la seule chose qui pouvait calmer cette faim. 

Sans m'en rendre compte j'avais fait un mouvement de bassin pour me rapprocher de lui, et Jin a lâché un petit gémissement absolument adorable... Mais n'allons pas trop loin pour l'instant. Jin doit être épuisé. 

Nos corps s'immobilisent enfin, comme si ils étaient maintenant sûr que rien ne pourrais les séparer. Je pose mon front contre celui de Jin pour chuchoter :
-Tu m'as manqué...
Il glousse doucement en caressant mes joues qui sont toujours inondées de larmes. Je rajoute sans le lâcher une seule fois du regard :
-Je t'aime Jin.
Ses petites lèvres s'étirent encore et ses yeux se mettent à pétiller de joie. Tout mon corps et mon esprit se détendent et retrouvent leur joie de vivre. Je chuchote en collant encore mon visage au sien :
-Tu pense qu'on appelle ta famille ou on a le temps pour se faire un petit plaisir ?
Il rit et fait non de la tête. Je prend un air dévasté et rajoute :
-Mais Jin ! Je veux toucher tes feeesseuuuu !
Je me met à le chatouiller et lui pincer les fesses, ce qui le fait beaucoup rire ! Je me stop et lui chuchote avant de me relever :
-Vous êtes vraiment très beau chère Jin...
Il rougis un peu et me lâche pour me laisser me lever. Je pose un baiser sur son front et me dirige vers la porte.
-Bon on va quand même les laisser entrer, ils s'inquiètent et toi pense qu'à me toucher les fesses, c'est pas très bien Jin !
Il rit encore et j'ouvre la porte. 

Elio entre en courant et saute de nouveau sur le lit de Jin en criant :
-Tonton Jiiin !
Il s'installe de nouveau contre lui. Je m'avance et m'assoie à côté d'eux sur le matelas. Elio me demande plus calmement :
-Ça va mieux tonton Nam ?
Je souris à pleine dent et lui répond en lui frictionnant les cheveux :
-Oui mon petit Elio ! Maintenant que je suis sûr que Jin va bien, je me sens mieux.
Le petit bonhomme me sourit et se penche vers moi. Je m'approche et il pose un petit bisous sur ma joue. Olala il est vraiment trop mignon ce petit... Il se redresse et dit tout joyeux à Jin :
-Tu sais, quand t'étais pas là, tonton Nam il a beaucoup pleuré. Il avait très peur pour toi ! Il voulait que te voir toi. Maman m'a dit que c'est parce que il t'aime de tout son cœur!
Jin me regarde. Ses yeux dorés brillent avec les derniers rayons du soleil qui disparaissent à l'horizon. 

Il est magnifique...