Jusqu'à ce que la mort nous sépare. TOME 1

Jusqu'à ce que la mort nous sépare - Partie 114

Ma mère s'agace :

-Et tu le fait quand même !!
-Oui, je l'aime.
-H-hein ?! Mais c'est pas la question ! Tu ne peux pas nous faire ça ! Surtout pour un parfait inconnu !
Je tique mais lui répond quand même :
-C'est comme ça, on s'aime.
Je continue en l'a regardant droit dans les yeux :
-Et si vous ne m'acceptez pas comme je suis c'est que vous ne m'aimez pas vraiment.
Elle pose sa main sur sa bouche, atterrée par ce que je venais de dire. Elle semble paralysée. J'y suis allé trop fort? Mais, il ne faut pas qu'elle m'en veuille! 

Je me lève et m'avance lentement vers elle en parlant doucement :
-Maman...je suis désolé...mais je l'aime. On fait rien de mal, c'est de l'amour rien de plus...
Son regard se pose enfin sur moi. Ses yeux sont remplie de larmes d'où semblent déborder tant d'émotions en même temps : de la colère, de l'amour, de la rage,...mais surtout de la peur. Elle à l'air terrorisée. Par moi ? Je lui fais peur... ? Moi ? La voix brisée je la supplie :
-M-maman je t'aime... Ne...ne m'abandonne pas s'il te plaît. Pas toi...
Elle sort un mouchoir et essuie ses larmes en sanglotant. Elle souffle un bon coup et me dit sans vraiment y croire elle même :
-P-pardon...je peux pas...excuse moi.
Elle tourne les talons et sort.
-M-maman... ?

La porte claque et mon cœur se brise. 

Je...je pensais qu'elle serait la seule à m'accepter comme je suis. 

Nam tu es trop naïf. Je renifle bruyamment sans pouvoir me retourner. Je n'ose pas...je ne veux pas voir leurs regards de pitié sur moi. J'ai tellement honte! 

Jane se lève et vient poser doucement sa main sur mon épaule. Je chuchote en sanglotant :
-Elle...elle me déteste !
Rose nous dépasse et fonce vers la porte en aboyant :
-PERSONNE NE PARLE COMME CA A MON GENDRE ET PERSONNE NE PARLE COMME CA DE MON NEVEU !
Oh non, ça va empirer ! Je cri :
-Rose attends !!
Mais la porte s'ouvre avant que Rose ai pu la toucher. Ma mère entre. Tout le monde s'immobilise et l'écoute parler :
-Nam, je peux te parler s'il te plaît ?
Jane presse mon épaule et dit avant de sortir avec sa sœur :
-Allez y, on vous attendra à la cafet' pour déjeuner.
Ma mère la remercie, pendant que Rose lui lance un regard plein de haine. 

Je suis si anxieux quand ma mère avance vers moi, que je me raidit comme un piquet. J'ai tellement peur de ce qu'elle va dire... Elle pose son sac à main et met deux chaises, l'une en face de l'autre. Elle s'assoie et d'un geste presque gracieux elle m'invite à en faire autant. J'obéis et la regarde silencieusement. 

Elle soupire, et regarde Jin. 

Elle chuchote :
-Nam, tu l'aimes vraiment ?
Je répond presque tout de suite :
-Oui maman.
Elle me regarde maintenant. Ses beaux yeux noirs sont toujours mouillés. Elle passe sa main sur son visage et souffle un bon coup. Son regard s'ancre dans le mien et elle lâche :
-Mon chéri, je suis ta mère et je t'aime...
Mon cœur s'emballe. Sa voix profonde continue :
-...alors si tu veux vivre ta vie avec un homme je ne m'y opposerais pas, c'est une promesse.
Je sourit à travers mes larmes. Ma mère ne m'en veut pas?? Elle ravale les siennes et continue :
-Mais il faut que tu comprenne qu'à part moi, personne ne l'acceptera, du moins dans la famille.
-Je suis près.
Elle me regarde d'abord surprise. Puis un sourire se dessine sur ses lèvres rosées :
-Tu es plus fort que ta mère...
Je m'avance sur mon siège et lui dit en tenant ses mains froides :
-Maman dis pas ça ! Du plus loin que je me souvienne, tu m'a toujours protégé ! Même quand je faisais de conneries à l'é-...
-Pas de grossièretés chéri...
Je ris :
-Pardon !
-Non pardon de t'avoir coupé, qu'est ce que tu voulais dire mon ange ?
-Même quand je faisais des bêtises à l'école, et que c'était ma faute, tu me défendais toujours ! Je me souviens que tu n'avais pas peur de dire aux gens ce que tu pensais. Flics, prof, parents d'élève, boulangère,...tu les remettais tous à leur place ! Y en a qu'un que tu n'as su affronter que dans l'ombre...
Elle baisse la tête et soupire :
-Oui...
Je serre ses mains et lui souris à pleine dent :
-Maman je suis tellement heureux que tu ne m'en veuille pas !
Elle s'énerve :
-Comment tu veux que je t'en veuille pour ça ?!
-Hahaa c'est que tu avais l'air terrifié toute à l'heure !
-C'est normal ! Tu sais tout ce qui arrive aux gens qui osent affirmer leur homosexualité ?? Tu ne regarde jamais les infos ou quoi ?! Combien de gays ou de lesbiennes ont été torturer psychologiquement ET physiquement juste pour avoir dit ça ?! Je refuse que quelqu'un te fasse du mal !
Je la regarde, surpris de toute l'énergie qu'elle à mis dans ses mots. L'instant d'après, elle me tire vers elle et me prends dans ses bras. Elle chuchote :
-Personne n'a le droit de faire du mal à mon bébé...
Je souris et lâche mes dernières larmes de joie en  soupirant :
-Maman je t'aime...merci...
-Moi aussi mon cœur, moi aussi...