Jusqu'à ce que la mort nous sépare - Partie 135

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Mon réveil sonne. 

J'ouvre les yeux et regarde mon salon. J'ai pas fermé les volets hier soir, il est plongé dans une lumière orange très douce. Je soupire et m'étire. J'ai bien dormi pour une fois! 

Je me lève et envoie tout de suite un texto à mon Jin :
Moi : Bonjour mon amour ! Je serais là vers 9h je pense...chui trop impatient ! A toute à l'heure, je t'aime.

Je laisse mon téléphone sur le canapé et me prépare un p'tit dèj rapide. Une fois près, je prends mon skate, mon ballon de basket et je sors. 

En fait c'est agréable de sortir tôt de chez soit le week end. Il n'y a personne dans les rues, il fait bon, et en plus il y a un très beau ciel dégagé aujourd'hui ! 

Une fois arrivé à l'hôpital je garde mon skate à la main et monte les marches de quatre en quatre. Vite vite ! J'ai envie de le serrer dans mes bras ! Mais quand je pousse la porte je vois mon amant endormi. Ah. Merde. Bon tant pis pour le câlin... Je pose délicatement mon skate près de la porte avec mon sac, et je retire mon sweat. Il est allongé sur le flan, alors je le glisse entre ses bras. Je pose un léger baiser sur sa joue et le laisse dormir. 

Il doit être encore tôt en fait... Bon... Je fais quoi moi ? Je vais aller faire un tour en bas, pour voir le terrain tient. 

Je prends mon ballon et jette un dernier coup d'œil sur mon homme avant de descendre. J'espère qu'il comprendra que je suis en bas si il se réveille avant que j'arrive. Bon en même temps j'ai laissé mon sac à dos, il est pas con. 

J'arrive enfin à un petit terrain grillagé. Personne. Parfait. Je me place sous un panier et fait rebondir une fois mon ballon. Merde attends j'ai un lacet défait. Je me plie en deux et pose un genoux à terre pour refaire mon lacet. En me relevant je vois un garçon entrer sur le terrain. Il est un peu plus petit que moi et a des cheveux blond et court. Ses doigts très fins tiennent un ballon et une grande chemise noire flotte autour de lui. Il me lance un sourire un peu forcé et se dirige vers le deuxième panier. Je n'ai pas eu le temps de lui rendre son sourire. J'avoue que j'ai été un peu troublé. 

Je ne sais pas trop par quoi mais je ne m'attendais pas à voir quelqu'un tout simplement. 

Je me met dos à lui et tire dans mon panier. Mais je me sens bizarre.

Qu'est ce qui ce passe ? J'ai une envie étrange de me tourner pour le regarder de nouveau. Comme si je l'avais pas assez bien regardé. Je prends de l'élan et dunk une ou deux fois. Je marque sans y penser. J'enchaîne les paniers en me repassant son visage dans ma tête. Il avait un visage mignon pour un mec je trouve. Et puis de très grands et beaux yeux marron. Ils semblaient briller...

Bordel mais qu'est ce qui me prends ?! 

Je me stop. Soudain terrifier à l'idée de revoir son visage. Il faut que je parte, c'est pas normal. J'ai l'impression qui si je reste trop longtemps près de ce mec je vais faire une connerie. 

Je ramasse mon ballon, mais je m'arrête net. Le jeune s'avance vers moi. Il me salut un peu gêné :
-Salut ! Je t'avais jamais vu ici.
Je rougis un peu. En fait il est très mignon. Bordel Nam barre toi vite ! Il y a un mec dix mille fois mieux qui t'attend là haut! Je lui répond un peu sèchement :
-Ouais c'est la première fois que je viens.
-Tu shoot super bien.
-Merci.

Il hésite un instant et se présente enfin, toujours souriant :
-Je m'appelle Léo et toi?
-Nam.
-Ok... Tu attends quelqu'un qui est hospitalisé ?

On dirait qu'il est obligé de puisé dans tout son courage pour aligner chaque mot. C'est moi qui lui fait ça ? Je lui répond toujours en essayant de rester ferme :
-Oui mon petit ami.
Là il lâche un « Ah oui ? » assez étrange. Il a l'air surpris en fait. Mais genre surpris rassuré. Est ce qu'il a utilisé la même technique que le fleuriste de la dernière fois pour savoir si j'étais gay ? Un peu perdu je lui répond « Oui. » et je rajoute :
-Bon je dois y retourner.
Il me répond avec un petit sourire timide :
-D'accord, à bientôt peut être !
-Mh.

J'ai les mains moites. Je tourne les talons et passe le petit portail. Un groupe de mecs me dépassent et rejoignent le petit blond. Ce dernier lance d'ailleurs un dernier regard vers moi, puis il baisse les yeux. Est ce qu'il comptais me draguer ? J'avoue que j'aurais aimé savoir en fait...

Je monte les escaliers la tête pleine. 

Bordel il m'a beaucoup trop troublé ce mec. Il est dangereux, faudra que je l'évite. Il était bizarre quand même de m'aborder comme ça sans me connaître. Et puis ce sourire qu'il arborais... Il semblait si timide mais en même temps si désireux de me parler. A moi. Je lui plaît?

J'entre enfin dans la chambre de Jin. Il est entrain de s'asseoir pendant qu'un infirmier prépare une seringue. J'avance, toujours dans un état second. Mon amant me sourit à pleine dents et me salue :
-Salut ! Il est tôt, tu est arrivé à quelle heure dit moi ?
Je vais m'asseoir près de lui et lui répond en caressant doucement ses cheveux :
-Vers 9h je crois.
-Mais il est 9h !
-Ah...j'ai dû arriver beaucoup trop tôt...

Il glousse et l'infirmier rajoute :
-Il devait vraiment être impatient de te voir !
Jin répond :
-Oui ! J'ai de la chance hein ?
-Il s'occupe bien de toi !
-Oui !

L'infirmier s'adresse soudainement à moi :
-Vous attendiez en bas ?
Je réagis enfin :
-Heu oui, je suis allez faire un peu de basket.
Jin dit en regardant l'horrible aiguille entrer dans sa peau :
-Je l'ai vu, il est vraiment très doué au basket...
La façon dont il a prononcé cette phrase... On aurait dit un soupire. Quelque chose le gêne ça s'entend. L'infirmier répond enjoué :
-Ah oui ? La classe ! Bon je vous laisse les amoureux ! A demain Jin !
-A demain.

L'homme sort et Jin pose sa main sur la mienne. Je le regarde enfin. Il sourit mais ses yeux semblent si triste. Est ce qu'il m'a vu parler à ce Léo ? Mais je me reconcentre, car il me demande :
-Tu as bien dormi mon amour ?
Bordel comment il fait pour rester si calme ? Moi j'aurais péter un câble... Je lui répond en souriant comme je peux, je n'aime pas du tout cette situation :
-Très bien pour une fois !
-Tant mieux...
-Et toi ?
-Oui ! Et maintenant que j'ai ton sweat je dormirais encore mieux !

Pourquoi je sens toujours une pointe de douleur dans sa voix ? J'ai peur de lui demander. Est ce qu'il vaut mieux ne pas en parler et laisser couler? Après tout je n'ai rien fait de mal... 

J'esquive et lui dit en me levant :
-Bon je vais prendre une douche ok ?
-Tu t'es tant dépenser que ça ?

Et là je me raidis. 

Ça. C'était un reproche...



Jusqu'à ce que la mort nous sépare.  TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant