Dans tes Rêves

Chapitre 58

Bon... Ma cruauté a des limites. Voici la suite un peu plus tôt que prévue... 😘

— Je suis en bas. Je peux monter?

La voix de Kyle me surprend alors que je me redresse sur mon lit. Une simple question peut-elle vraiment engendrer une telle succession d'émotions aux antipodes les unes des autres? Par ces quelques mots prononcés, je suis surprise tout en n'étant pas étonnée qu'il soit venu jusqu'ici, je suis en colère et déterminée à lui demander des explications sur son emportement au téléphone tout à l'heure, et à la fois prête à fondre sur lui sans préambule tant j'en éprouve le besoin. Besoin de ses mots, de son corps, de sentir tout ce qu'il ressent lorsqu'il me regarde. Lorsqu'il me regardait.

Alors que j'appuie sur le bouton de l'interphone et attends impatiemment son arrivée, un entrelacs de pensées, d'interrogations, d'appréhension m'empêche de choisir la réaction la plus appropriée à adopter lorsqu'il se trouvera enfin sur le pas de ma porte. Enfin! Après ces trois semaines qui nous ont, semble-t-il, éloignés de bien plus que les neuf mille kilomètres qui séparent Paris et Los Angeles.

Je n'attends pas son arrivée pour entrouvrir légèrement la porte. Et, tandis que celle-ci s'écarte enfin, voir Kyle devant moi me fait l'effet d'un électrochoc. Je suis incapable de parler. Lui non plus ne dit pas un mot. Nous restons là, quelques seconde à nous dévisager, emplissant nos pupilles de ce qui nous a tant manqué.

Ses cheveux sombres, un peu plus long que d'habitude, balaient son front, un léger duvet brun recouvre sa mâchoire masculine, camouflant à peine ses lèvres charnues ne demandant qu'à être embrassées, son teint est légèrement hâlé après ces trois semaines passées loin de Paris. Et ce bleu. Ce bleu translucide qui perce l'obscurité de ma chambre légèrement dévoilée par l'unique lueur provenant de la petite lampe de chevet.

Kyle finit par claquer la porte derrière lui et se jeter sur moi. Il m'attrape le visage de ses mains pour m'embrasser comme un condamné. Impossible de lui résister. Je n'en ai aucune envie de toute manière. C'est si bon d'être de nouveau dans ses bras, de sentir ses lèvres, le goût de sa langue, son parfum légèrement musqué aux notes d'agrume. Je me sens toute petite dans cette étreinte, et j'aime ça. Comme s'il était capable de m'envelopper toute entière, et me faire oublier qu'il y a un monde à l'extérieur de notre cocon.

Je le sens si hâtif, presque désespéré. Je dois l'être autant que lui. A ce moment, tout ce qui compte est de l'avoir retrouvé. De sentir qu'il me veut encore. Il s'écarte l'espace d'un instant pour me regarder, plantant ses yeux de cette couleur cristalline dont je me délecte dans mes iris dorés. Et je suis surprise d'y déceler cette lueur emplie de paradoxes, reflet du chaos de mes propres émotions: à la fois pleine d'espoir et de trouble, sereine et électrique, désolée et fulminante.

Je me jette sur ses lèvres comme une assoiffée. Nous ne pouvons pas parler. Nos corps ont bien trop besoin de se reconquérir, bien plus que la nécessité de s'expliquer qui va encore tout compliquer. Juste là, j'ai envie qu'il se perde en moi, de moi-même me noyer avec lui, de répondre à l'appel organique de notre corps à corps.

C'est seulement lorsque mes mollets rencontrent le bord du lit que je m'aperçois que nous nous sommes dirigés vers ce dernier. Je commence à attraper les pans de la veste en cuir de Kyle pour la lui enlever hâtivement. Il la laisse tomber au sol puis retire d'un geste rapide son sweat et son t-shirt, se retrouvant torse nu. Je ne peux que jubiler de pouvoir de nouveau admirer son corps parfait de basketteur. A la fois sec et musclé.

Je retrouve sa bouche un court instant avant de l'imiter et me déshabiller à la hâte, me retrouvant en soutien-gorge. Je vois ses yeux perçants se poser sur moi, et je ne peux que me sentir belle alors qu'il m'embrasse de son regard incisif. Je m'écarte un peu du lit afin qu'il s'assoie et en profite pour me défaire de mon pantalon de pyjama. Je le chevauche alors et reprends possession de ses lèvres généreuses, mes mains encerclant son visage, les siennes partant à la rencontre de mes fines courbes.