Vie et mort d'un acteur (B&B)

Chapitre 9 - 2

Je les salue chaleureusement et me prépare à partir. Marshall me court après et me rejoint.

« Alors, tes premières impressions ?

— C'était sympathique, ils sont prévenants.

— Oui, ce sont les deux meilleurs de notre studio. Je trouve du moins.

— Pourquoi les meilleurs ?

— Les meilleurs pour accueillir quelqu'un qui n'a jamais été confronté à cette situation. Nous recevons aussi des candidatures de mannequins, d'artistes ou d'acteurs déjà expérimentés. Auquel cas nul besoin de prendre autant de précautions. Même si, honnêtement, c'est toi qui as largement dominé ce shooting.

— Pour quelle raison ?

— C'est sans doute l'une des premières fois que je ne vois pas les coordinateurs intervenir pour corriger tes manières d'être ou de faire. Ils ont été immédiatement convaincus.

— Tant mieux, alors ».

Je me sens étrangement plus à l'aise avec la directrice qu'avec Marshall. Sans doute parce que, elle, je ne l'ai pas vue dans des positions qui me feraient saliver encore à cet instant.

« Les photos qui ont été prises vont maintenant être envoyées à une large majorité des acteurs de notre studio. Tu pourras choisir ensuite.

— Une large majorité ? Je pensais que vous sélectionniez ?

— Oui, mais tu nous facilites la tâche : tu es versatile et surtout tes photos ont montré que tu pouvais sans soucis t'adapter à plusieurs types de scènes.

— Je serai au courant de la scène proposée ?

— C'est une ouverture de casting, donc l'acteur cherchera à t'introduire, rien de bien surprenant.

— J'avais oublié, désolé ».

Il passe sa main dans mes cheveux et rigole. Je ne comprends pas pourquoi, mais ce n'est pas bien grave.

« Jolies photos sur Twitter sinon. Tu as raison de te lancer sur les réseaux sociaux. Et chez nous le contrat d'exclusivité n'inclut pas les plateformes d'acteurs, tu pourras y aller si tu veux ».

Je rigole intérieurement. S'il savait que l'une d'entre elles a été créée par mes soins. Je ne dis évidemment rien si ce n'est un grand sourire qu'il ne manque pas de remarquer.

« Tu as un joli sourire, tu sais. Il donne envie de te croquer.

— Alors fais-le ».

En disant cela, j'ai posé ma main sur son bras, lui montrant que j'étais parfaitement sérieux. Marshall, légèrement décontenancé, s'approche de moi tout en jetant un œil aux alentours. Sa bouche se pose sur mon cou et je sens juste ses dents s'arrêter dans leur élan.

« Je vais éviter de te faire un suçon dès maintenant, il ne faudrait pas que cela gâche ta scène ».

En effet.