Alors que la soirée touchait à sa fin, j'étais avec Nathanël dans sa chambre. Nous écoutions un peu de Chillwave en fumant un dernier joint.
« T'es belle.
— Tu me dragues ?
— J'essaie.
— Essaie mieux.
— C'est une invitation ou un simple encouragement ?
— Cela dépend de la personne à qui je le dis.
— Et si c'est moi ?
— C'est un refus.
— Je ne m'étais pas pris un râteau depuis le lycée.
— C'était quand le lycée pour toi ?
— Bah pile quand c'est sorti, j'avais kiffé le concept.
— Ah ouais ?
— Mais franchement en vrai c'est surcoté, c'est juste un établissement de plus qui te dit que t'es sur le bon chemin quand t'es ralenti par les cons.
— Du coup faudrait faire quoi ?
— Avoir des parents pédagogues. »
Il était incroyable quand il parlait, il répondait vite, il ne bégayait jamais, malgré la défonce il parlait clairement. Il s'est mis sous la couette et je fis de même, le joint provoquait une sensation de vague dans le crâne et Nath' me prenait contre lui en profitant de la détente. On était bien tous les deux, c'était ce genre de moments que je recherchais avec lui. Ses mains étaient abimées sur le dos, mais les doigts étaient encore doux. Alors que je fumais, sa main qui m'entourait vint me prendre celle qui était libre. Il s'apprêtait à me dire qu'il m'aimait, mais je l'ai coupé en plein milieu, car je n'avais pas envie qu'il me mente. Je le connaissais très bien et je n'avais pas envie de me retrouver peinée parce qu'il aura oublié ses mots. Mais l'idée qu'il ait voulu les dires me faisait plaisir tout de même.
Quelques minutes plus tard, le joint était fini, nous discutions un peu puis je relevai la tête et il m'embrassa. Je pris alors son visage et en douceur nous commencions à nous mélanger. Puis petit à petit, la douceur laissa place à la passion, nous avons brûlé ensemble. Dans une folie d'une nuit, nous avons fait ce que je n'avais pas fait avec un homme depuis si longtemps, je sentis une épée me trancher. Ce fut étrange, quelque peu horrible, et je me suis mise à pleurer. Avant même que la première larme ne coule, Nathanaël m'avait déjà prise dans ses bras pour me rassurer. Comme s'il avait vu dans mon regard... non. Comme s'il savait ce qu'il s'était passé. Comme s'il l'avait déjà entendu. Comme si son regard était si étrange, car il lisait dans l'esprit de celui qui le regarde. Il me consola avec amour et douceur, il savait quoi dire. Il m'endormit calmement.
Lorsque je me suis réveillée, j'étais toujours dans ses bras, au chaud. Je voulais en profiter, mais à peine ais-je ouvert les yeux qu'il enleva son bras pour se tourner en disant : « Votre temps est écoulé mademoiselle, bonne journée. » Et de se rendormir. Était-il resté éveillé toute la nuit jusqu'à ce que je me réveille ? Avait-il eu peur que je fasse des cauchemars ? Je ne sus jamais si c'était un fantasme de ma part où s'il était réellement resté éveillé. Il est toujours resté mystérieux à ce sujet.
En me levant, je croisai Laureline qui me regardait, surprise de me voir sortir de cette chambre. Elle me lança juste après un sourire que je lui rendis. Elle était mignonne au réveil. Je m'allongeai sur le canapé comme si j'allais me rendormir avant d'entendre quelqu'un toquer à la porte. Kvmo partit ouvrir. En ouvrant la porte, Kvmo se retourna, regarda Laureline qui de suite me regarda et me demanda de la suivre. Je ne sus quoi répondre alors j'acceptai de la suivre. Kvmo referma la porte, mais ne revint pas, il était donc sorti. Timer vint demander ce qu'il se passait et Laureline répondit seulement : « Préviens Lu', y a un code R ». Timer alla de suite rejoindre Nath', quel était ce code R ? C'était la question que je me posais.
Le Code R était en fait une manière pour eux de dire : « Tu vas te faire choper. ». Dans ce cas-là, Nathanaël allait avoir des comptes à rendre avec moi si je voyais la personne qui souhaitait entrer dans l'appartement. Je me doutais bien que c'était la fille de la dernière fois, la fameuse ex', mais je ne savais pas pourquoi l'on devait me la cacher. J'étais perdue dans leur manière de faire. Il ne voulait pas que je sache, mais ne cachait rien et me montrait pertinemment qu'ils étaient paniqués et qu'ils ne savaient pas comment gérer la situation, c'était ridicule et ça me faisait limite rire. Mais toute cette agitation me faisait stresser.
Après de longues minutes d'angoisse, Nathanaël se figeât un instant, puis regarda Laureline et dit : « C'est bon je suis prêt, ils arrivent. » Avant d'aller s'asseoir dans le salon. Je demandais à ce que l'on m'explique, mais Laureline ne me répondit que par un : « Désolée. » Ce qui m'angoissait encore plus.
Kvmo revint, je l'entendis à la porte. Il était accompagné de quelqu'un et la personne enlevait ses talons. Kvmo arriva dans le salon avec un grand sourire et me fixa un instant avant que Nathanaël ne soupire en lâchant un « Les problèmes. ».
Je levai les yeux et alors tout s'éclaira. La fameuse ex' avait l'air gênée. Je l'étais aussi, comment aurais-je pu deviner ce qui allait se passer ? C'était le genre de chose qu'on ne voyait que dans les films. La fameuse ex' de l'homme que j'aimais, celle qui apparemment le harcelait à cause de sa relation avec Laureline. Cette personne n'était autre que Belle Beriault, la charismatique, la narcissique, la mauvaise, ma petite-sœur. Mais s'il l'a fréquenté quand elle était déjà majeure, cela voulait dire que leur relation n'était pas si lointaine que ça. Je ne comprenais pas trop étant donné que ma sœur revenait d'un voyage en Australie et qu'elle était en couple avec un Asiatique depuis deux ans. J'avais du mal à comprendre et je voulais de réelles explications. Je tombais de trop haut pour me raccrocher à quoi que ce soit.
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Odeur de clope
Ficción GeneralJe n'ai jamais cessé d'être celle que vous attendiez que je sois. C'était ma seule condition pour accepter de me croire exister. Voilà comment se dépeint Mikaël, jeune fille d'un milieu aisé qui rêve d'art et de passion mais délaisse rapidement le c...