Livaï
La panique se lit sûrement dans mon regard alors que la binoclarde tient toujours le téléphone contre mon oreille.
- Livaï ?
J'essayais encore une fois de me décoller de l'appareil quand sa voix mit un terme à ma vaine tentative de fuite.
Le regard ferme d'Hanji braqué sur moi m'incitant à prendre le téléphone et à me lever, virant cette dernière de mes genoux.
- Ouais euh...salut
Aucuns mots ne me venaient, je ne savais que dire. Après tout, c'est lui qui m'avait mis un vent par message !
- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande mon étudiant d'une voix étrange.
J'avais comme l'impression de le déranger, j'ignore cependant cette désagréable sensation et reprend la parole en sortant de la maison, me rendant sur la terrasse au calme, regardant au loin afin de peut-être retrouver contenance et calmer mon foutu cœur qui tambourine douloureusement dans ma poitrine.
- Alors, comment ça se passe chez toi ?
Silence au bout du fil, puis j'entendis une respiration irrégulière.
- Eren?
Au bout du fil, je l'entendis éclater en sanglot. Et cela me déchire le cœur.
- Eren ?? Qu'est-ce qu'il se passe ??
- Je leur ai tout dit Livaï, j'ai tout gâché, dit-il entre deux sanglots.
Mon cerveau tourne à cent à l'heure. Dire quoi ? Il ne peut s'agir de moi, je lui ai déjà dit de ne rien cacher à sa famille.
- Eren, ehhh, calme toi et explique moi tout d'accord ? Tout va bien calme toi, je lui susurre doucement.
Je continue ainsi durant presque une minutes avant qu'il ne se calme.
- Je leur ai dit... Que je suis gay, j'ai lâché ça en plein repas Livaï je suis horrible...j'ai tout gâché.
- Eh eh tu n'as rien d'horrible ok ? Tu es un garçon incroyable ok ?
- M-mais Livaï i-imagine qu'ils...
- J'imagine que rien, s'ils te rejettent pour ça c'est que ce sont des cons d'accord Eren ? Raconte moi tout.
À l'autre bout du fil, le stagiaire opina et se lança dans son récit. Nous sommes désormais bien loin de notre petit froid du matin. Non, maintenant je suis la pour lui, pour son bien, car cela me fait mal de le savoir en peine.
J'écoute donc patiemment son récit, et le console maladroitement comme je le peux.
- Tu te fais des idées Eren, ils ont été surpris c'est tout, laisse leur le temps.
- Comme à toi c'est ça hein ?
- Je... Non, moi je suis un crétin fini c'est tout.
Je l'entends soupirer.
- Écoute gamin... J'suis pas doué pour les discours ou les paroles comme t'as pu le voir mais...
- Mais ?
- Mais j'aimerais vraiment... Etre avec toi... Mais je veux le faire normalement, alors, quand tu reviendras, ça te dis qu'on passe une après-midi ensemble ? On pourrais sortir trainer tout les deux quelque part ? Tu veux bien?
Au bout du fil, j'entendis la respiration d'Eren trembler.
- Je... Oui, oui volontiers.
- Bien, cool alors, je répond. Et... Ton voyage s'est bien passé ? Tu ne m'avais pas répondu alors...
- Oui oui, c'était interminable mais j'en ai profité pour prendre de l'avance sur mon boulot.
- D'accord d'accord
Une idée me vient, j'hésite un instant puis lui demande.
- Tu voudrais que je vienne te chercher ?
- C'est loin Livaï tu sais et-
- Tu n'as qu'a prendre le train jusqu'à Strasbourg ou Nancy et je te récupère à la gare ? Ça te dis ?
- Eh bien j'y réfléchis et je te redis ça, ok ?
- Ok, j'approuve. Et hésite pas à m'appeler si t'as un problème gamin.
- D'accord... Merci Livaï.
- De rien mon gamin.
- Mhh... À plus tard ?
- À plus tard Eren.
Il mit fin à notre appel, me laissant seul, moi et la tonalité du téléphone, à contempler l'horizon quelques instants avant de me retourner pour tomber nez à nez avec une saloperie de binoclarde collée à ma vitre avec un grand blond.
- C'était...wow
- Livaï tu pleures ?
Je passa une main sous un de mes yeux et y constate effectivement une larme.
- Fermez vos putains de grandes gueules de merde, lâchais-je rageusement en l'essuyant.
Putain Eren. Mais qu'est-ce que tu fais de moi.
~ ~ ~
Plus de cinq heures se sont écoulées depuis notre conversation téléphonique et je n'ai toujours aucune nouvelle d'Eren. Après une séance de « remontage de morale » comme disait Hanji (bien que je n'en ai pas vraiment l'utilité), mes deux amis sont rentrés chez eux, me laissant seul dans l'immense maison/QG de No Name.
Mon regard s'attarde une fois de plus sur l'horloge murale au dessus de la TV constatant une nouvelle fois qu'il est tard et que la logique voudrait qu'à trois heures du matin, je dorme.
Une chose cependant m'en empêche. Je suis inquiet pour ce sale putain de gosse de merde.
Un soupir passe mes lèvres, je saisis mon téléphone.
"Hey euh j'espère que j'te réveille pas... Tout se passe bien avec ta famille ?"
Jäger m'obsède. Foutu gamin.
Notre première fois (oui j'ai bon espoir qu'il y en ai d'autres) avait été incroyable. Un débordement d'envie et de désirs incontrôlables entre lui et moi. Et j'ai compris maintenant, j'assume.
Je l'aime.
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No Name [SnK:EreRiren]
FanfictionEren est étudiant en photographie sans aucune expérience professionnelle. Ses passes temps ? Photographier les choses qui lui tiennent à cœur: l'art et la musique, qui parviennent à lui faire oublier le poids de la vie. Livaï est un chanteur plus q...