•49. Folie furieuse•

2.2K 214 100
                                    

Livaï

Je pense pouvoir dire que j'ai une gestion de l'ennui plutôt élevée. Mais en ce vendredi après-midi midi, en pleine interview, je m'ennuie comme un rat mort. Et le fait que j'ai très hâte de partir pour aller rejoindre Eren n'arrange rien à mes impressions de longueurs.

La journaliste (une grande cruche qui ne cesse de tripoter ses cheveux châtains tout en me reluquant de façon excessivement intéressée) ne pose que des question inintéressante et ne cesse de bagayer. Chose qui m'exaspère au plus haut point.

Alors quand enfin elle me salue, je m'empresse de fuir le plateau et rejoins vite ma voiture et mon très joyeux chauffeur.

Erwin n'a vraiment pas l'air dans son assiette, encore pire que d'habitude. Mais inutile de demander: je me suis déjà pris beaucoup trop de vent de sa part. Je ne vais pas le supplier de m'exposer ses problèmes personnels.

- Nous rentrons chez vous ou nous allons au studio ? me demande t-il d'une voix morne et monotone.

- Studio. Je récupère mes affaires et tu m'emmènes à la gare.

Il marmonne un vague d'accord et démarre le véhicule. Je le dévisage un instant dans le rétroviseur. Il fait peine a voir avec ses cernes profondes. Ses cheveux, autrefois aussi radieux que ses yeux bleus, étant désormais plats, pas forcément bien coiffés et ternes. Reflétant surement un déséquilibre alimentaire.

Je soupir une énième fois. Décidément je n'arrête pas aujourd'hui.

Notre « erreur » d'un soir, à Erwin et moi, remonte à il y a presque deux ans. J'avais énormément bu, beaucoup trop bu même.

Je rentrais de la soirée d'anniversaire du groupe.

J'étais ivre mort et le travail d'Erwin Smith était de me ramener chez moi (c'est uniquement pour ça que je le paie !).

Aussi, une fois arrivé à la villa, je me souvient vaguement qu'il avait insisté pour m'aider à marcher. Chose que je n'était pas en mesure de refuser au vu de mon état de délabrement.

Puis nous étions entrés. Il m'avait enlevé ma veste. Et s'était avancé vers moi pour m'embrasser. Ivre, je ne l'avais pas repousser.

La suite était assez limpide.

Il m'avait allumé et nous avions couché ensemble.

Mais à notre réveil (après un presque coma éthylique de ma part), j'avais affiché un certain désintérêt pour la situation. Ce n'était que du sexe.

Sexe que j'aurais refusé si j'avais été sobre soit dit en passant. Mais rien de plus que du plaisir charnel.

J'en avais discuté avec le blond, calmement. Mais le résultat était ainsi. Il l'avait très mal pris. D'ou sa froideur envers moi.

Pourquoi je ne le vire pas ? Parce que je sais qu'il compte sur son travail pour voir sa fille dont il n'a pas la garde. Je suis humain, je compte pas ruiner sa vie non plus.

Doucement, le blond mets son clignotant et s'engage dans le flot de voiture en circulation. Notre interview avait eu lieu dans une petite ville de banlieue a deux heures de Paris, et il nous fallait désormais regagner notre très chère Ville Lumière.

 No Name [SnK:EreRiren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant