•61. Seconde famille•

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Livaï

J'avoue avoir été inquiet de prime abord en m'enfonçant dans le cœur de l'Allemagne, dans des endroits plus perdus que je ne le croyais possible. Mais la maison de famille de mon copain dégage un certain calme auquel je suis étrangement très sensible.

Je suis donc plutôt à l'aise, contrairement à tout ce que j'aurais pu croire et imaginer avant de venir. Dans le calme, j'ai revus Carla, avec qui j'avais déjà discuté de banalités lorsqu'elle était venue à Paris.

De façon fluide et sans questionnement, j'ai fait la connaissance de Sieg, l'espiègle demi-frère d'Eren.

J'ai brièvement vu sa femme, Yelena, enceinte de six mois. Épuisée par le voyage, elle s'est contentée de faire la bise à tout le monde avant d'aller se coucher quelques heures dans la chambre de son mari.

Puis enfin, j'a vu Grisha Jäger. Le père des deux garçons. Un homme grand, fort et droit dans ses pompes bien qu'il ait un petit côté plein de malice d'après sa femme.

Comme dans un film, il m'avait serré la main de façon assez puissante en me fixant droit dans les yeux. Comme une sorte de test. C'était assez déroutant, mais j'avais tenu.

Eren, étranger à ce détail, nous regardait en souriant. Imbécile heureux qu'il est.

Et étrangement, le courant était bien passé. À mon plus grand soulagement, cela s'était fait naturellement.

Nous étions désormais assis entre hommes à l'extérieur de la maison, sur une petite terrasse meublée d'une table de pic-nic en bois blanc toute simple, à partager une banale bière.

- La calme d'ici m'avait manqué, confie Eren en portant la canette à ses lèvres.

- À moi aussi, c'est lourd chez nous en ce moment, emboîte Sieg.

- Les préparations pour le bébé hein, ris Grisha. Ah ça ne me rends pas tout jeune ça j'vous jure.

- T'étais jeune quand tu m'as eu, vous aviez vu sa comment avec ma mère ?

- On voyait pas grands choses avec ta mère. Ce n'est pas comparable, il élude. On a très mal géré ton arrivée Dinah et moi, ta naissance n'est pas un exemple Sieg.

La franchise des mots du père de famille est tranchante. On y sent qu'il assume le poids de ses erreurs passées.

Eren m'a déjà expliqué que la mère de Sieg était morte en couche très (trop) jeune. Ce n'était pas sans me rappeler le vécu de mon oncle, au détail prêt que lui était marié depuis plus de six ans avant d'avoir envisagé l'enfant. Et qu'ici, Sieg avait survécu, alors que mon cousin était mort né.

Mais les situation n'en restaient pas moins atroces, l'une autant que l'autre.

- Eren tu peux venir m'aider s'il te plaît ? demande Carla en passant sa tête par la baie vitrée.

Mon brun pose sa canette et file la rejoindre, me laissant avec son père et son frère.

- Les parents de Yelena aimeraient bien que ce soit une fille, annonce Sieg en buvant.

 No Name [SnK:EreRiren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant