CONNOR

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Je me sentais extrêmement coupable. J'espérais qu'Alec ne regretterait pas ce qu'il avait fait parce que c'était ce qu'il y avait de mieux pour lui. Mais peut-être qu'il n'était pas tout à fait prêt, peut-être que je l'avais trop pressé. Je savais bien qu'il m'avait juré qu'il le faisait pour lui mais l'ultimatum injuste que j'avais formulé avait forcement eu un impact sur sa décision.

Il se faisait tard et Alec n'avait plus dit un mot depuis un moment. Nous étions toujours au même endroit, tous les trois, personne n'osant briser le silence bien installé. Alec ne pleurait plus mais je sentais que si je disais un mot de travers, cela pourrait le briser une nouvelle fois.

-Tu peux rester dormir ici, si tu veux, ai-je proposé à mon copain d'une voix douce.

Il m'a lancé un regard si triste que je n'ai pas pu le soutenir.

-Merci... je ne veux pas abuser.

-Ne dis pas n'importe quoi. Tu peux rester autant de temps que tu veux. Je mentionnerais un peu la situation à mes parents... ils comprendront.

-Je vais vous laisser, alors ? Est intervenue Louise. Sauf si tu préfères que je reste encore, Al ?

-Non, ne t'en fais pas, je suis bien entouré. Merci, Lou. Merci d'être là, tous les deux.

-Je serais toujours là. Prends soin de toi, ne pense pas trop, ça va aller, d'accord ? Je t'aime.

-Je t'aime aussi, rentre bien.

Louise est donc partie, nous laissant seuls, Alec et moi. Le silence me pesait de plus en plus, je ne savais pas ce que je pouvais dire ou pas. Je ne savais pas ce qu'il ressentait, je n'avais pas vécu cette expérience comme lui. En plus, la situation était en partie de ma faute et je ne savais vraiment plus comment réagir.

-Alec, je suis vraiment désolé...

-Je sais. Je te l'ai dit, tu n'y es pour rien et je ne t'en veux pas.

-Je n'avais vraiment pas le droit de te dire ces mots. S'il y a bien quelqu'un qui ne mérite pas l'autre, c'est moi.

-Ne dis pas de bêtises. Nous sommes faits l'un pour l'autre, de toute façon.

Mon coeur a fait un bond dans ma poitrine en entendant cela. J'ai souri bêtement.

-Tu le penses vraiment ?

-Pas toi ?

-Si, si. Je pense qu'on va vraiment bien ensemble. Je suis fier de toi et j'espère que tu l'es aussi.

-C'était la chose la plus dure que j'ai eu à faire de ma vie.

-Et tu l'a faite avec énormément de courage. Tes parents reviendront à la raison, laisse-leur du temps.

-J'espère... Tu imagines qu'on peut sortir en public sans avoir peur, maintenant. Je pense que ça risque d'être toujours compliqué, je veux dire, je n'ai pas forcément envie que tout le lycée soit au courant. Mais on n'a plus besoin de se cacher.

-Ça me fait plaisir. En plus, si tu vis ici un moment, tu vas bien connaitre mes parents.

-Arrête, je suis toujours gêné en leur présence. J'ai tout le temps peur de dire quelque chose de mal...

-Oh, tu sais, ils sont cool. Tu n'as pas à avoir peur de faire une gaffe, eux, ils en font tout le temps.

Il a rit.

-Merci encore de m'accueillir chez toi.

-Oh, c'est le moins que je puisse faire. Ne te pose pas trop de questions. On est ensemble, c'est le plus important, non ?

-Probablement. Après, tu es en couple avec quelqu'un qui ne cesse jamais de réfléchir donc je te souhaite bien du courage.

-Du courage ? C'est vraiment pas une corvée d'être avec quelqu'un de si gentil, mignon, beau, attentionné... tu veux que je continue ?

-Je ne suis pas si facile à vivre, tu vas vite t'en rendre compte.

-Je t'aime donc je serais prêt à en supporter beaucoup. Tout ce que tu n'aimes pas chez toi, je l'adore. Tes défauts font partie de toi et j'en aime chaque partie.

-Qui aurait cru que tu serais aussi romantique ? Pas moi, en tout cas.

-Écoute, j'essaye de me rattraper comme je peux...

-Tout va bien entre nous, Connor. Vraiment. Je comprends ce que tu as voulu dire et je ne veux pas que tu te tortures l'esprit à ce sujet.

-D'accord. Mais tu as une faculté à pardonner si rapidement, je veux simplement être sûr que...

-Peut-être que c'est la situation qui veut ça mais je n'ai vraiment pas envie de me prendre la tête avec ce qu'il s'est passé. Ni maintenant, ni plus tard. Cette histoire, c'est terminé, d'accord ?

-Ok, ok. N'en parlons plus, alors.

-Oui, j'en ai marre de parler.

Après avoir dit cela, Alec s'est penché vers moi pour m'embrasser. Nous avons vite fini par nous enflammer et enlever nos vêtements. De jours en jours, je m'attachais davantage à Alec. Cela m'aurait effrayé, avant. Mais j'avais confiance en lui et en nous. Notre relation durerait longtemps. Je ne sais pas pourquoi je disais cela étant donné que c'était encore assez récent, mais je le pensais sincèrement. Je le sentais. Et ça me réchauffait le coeur.

Destinées CroiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant