LOUISE

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On avait passé une super journée avec Alec. Sans rien prévoir. C'était comme partir à l'aventure en petit format. Partir, c'est mon rêve. J'ai peut-être l'air cliché en disant cela mais depuis que je suis petite, je pense à m'évader. Dans une autre ville, un autre pays ou pourquoi pas, un autre continent. Mais pour l'instant, ça restera une utopie.

On était installé à une table dans le café où j'avais emmené Eleanor l'autrefois.

-Tu sais, j'ai parlé à Eleanor, ai-je révélé.

-Ah oui ? a-t-il rétorqué, en souriant. Elle a l'air de beaucoup t'aimer. Elle s'inquiétait pour toi, hier.

-J'ai l'impression qu'elle cache quelque chose. Elle est partie brutalement après que j'aie fait une réflexion un peu débile, faut l'avouer...

-Moi, elle m'a semblé super gentille. Elle avait surement quelque chose en tête. On a tous des problèmes, tu te rappelles.

-Ouais, tu dois avoir raison... Enfin, j'espère que ce n'est pas trop grave. C'est vrai qu'elle est sympa.

-Si tu veux, on peut l'inviter une prochaine fois, a proposé mon meilleur ami.

-Seulement si tu me promets qu'on restera meilleurs amis tous les deux, ai-je dit en lui faisant un sourire moqueur.

-Evidemment, personne ne pourra jamais nous séparer.

-Alors, ça marche. En plus, tu peux lui dire de ramener son frère comme ça ils peuvent s'amuser ensemble, lui et Summer.

-Oui, ce serait bien. Tu sais, elle m'a dit que nos parents lui manquaient.

-Je parie que ça t'a brisé le cœur, petit sensible que tu es.

-Hé ! s'est-il exclamé en essayant de me faire tomber de ma chaise.

-Arrête ! ai-je crié en me défendant.

Résultat : nous sommes tous les deux tombés au plein milieu du café, sous les yeux ébahis d'une dizaine de clients. Et bien sûr, nous avons eu un fou rire après ça. Non mais vraiment, il fallait voir la tête de certaines personnes. Tout en essayant de nous ignorer, elles se moquaient de nous intérieurement. C'était étrange mais quand quelqu'un faisait quelque chose "d'inapproprié", les gens faisant semblant de ne pas les voir. Comme s'ils allaient disparaître. Au lieu de rire, ils prétendaient n'avoir rien vu. Et cela, ça m'attristait un peu.

Après nous être remis de cet événement, nous sommes sortis du café.

-Tu ne comptes pas aller te saouler, ce soir ? a demandé Alec, soucieux.

J'ai soupiré en lui répondant :

-J'aurais mieux fait de ne pas t'en parler.

-Lou ! Réponds-moi.

-Je ne sais pas, ok, Al ? Ça dépendra de mon humeur.

-Et quelle est ton humeur, en ce moment ?

-Fatiguée de tes questions.

-Je t'accompagne, alors.

-Quoi ? ai-je fait en lui adressant un regard intrigué.

-Si tu y vas, je viens avec toi, a-t-il répété.

J'ai pouffé de rire en l'imaginant dans un bar.

-Toi ? Avec moi ? Dans un bar ? En train de boire ? ai-je rigolé.

-C'est bon, te moque pas, sale gosse. Et j'ai pas dit que j'allais boire.

-Qu'est-ce que tu veux faire d'autre dans un bar ?

-Te tenir compagnie.

-Me surveiller, plutôt, ai-je rectifié d'un ton agacé.

-C'est vrai que ce serait plus simple de cette manière...

-Je n'ai pas besoin d'une baby-sitter.

-Je le sais, ça. Mais je me sentirais plus en confiance si j'étais avec toi.

-Alec, je t'en prie, ne t'en fais pas pour moi. J'ai survécu jusque-là, non ? Tu n'étais même pas au courant.

-Ben maintenant que je le suis, j'aimerais me rattraper.

-Tu n'as rien à te reprocher, je te l'ai déjà dit. Et que tu sois sur mon dos ne va pas m'aider. S'il-te-plaît, Al, tu sais comme j'aime ma liberté. Je ne supporterais pas que tu sois en permanence avec moi pour m'arrêter si je bois trop. Cela m'énerverait juste et tu t'en prendrais plein la figure.

Mon meilleur ami m'a fixé droit dans les yeux et a soupiré de découragement :

-D'accord, j'abandonne. Mais fais attention à toi, d'accord ?

-Toujours.

J'ai baissé les yeux quelques secondes et ai affirmé :

-Je n'irais pas ce soir.

-Hein ? a fait mon ami en me regardant.

-Je n'irais pas au bar ce soir. Pour te faire plaisir.

-Tu ne dois pas le faire pour moi, tu sais. Mais j'apprécie. Tu veux qu'on fasse quelque chose ce soir, à la place ?

-Pourquoi pas. A quoi tu penses ?

-Ça fait longtemps qu'on n'est pas allés à une fête tous les deux, pas vrai ?

-Alec, tu es au courant qu'à une fête, on boit ?

-On n'est pas obligé. Regarde-moi.

-Oui mais toi tu es le garçon le plus sage que je n'ai jamais vu. Tu es une exception.

-Je suis très bien comme je suis, merci, a ronchonné mon meilleur ami. Et je sais très bien que tu vas boire mais tant que je suis là pour te protéger, tout va bien.

J'ai souri à ses paroles.

-T'es mon ange gardien, tu sais ça ?

-L'ange Alec. Ouais, ça me plaît.

Nous nous sommes esclaffés en chœur.

Soudain, mon portable me prévenu que j'avais reçu un nouveau message.

J'ai écarquillé les yeux en prenant connaissance de son contenu. J'ai montré l'écran du téléphone à Alec qui en est resté bouche bée.

Hey Louise ! Comment tu vas ?

Je voulais juste te prévenir que mon frère organise une fête chez nous, ce soir. Si tu veux venir, n'hésites pas. Et Alec est évidemment invité aussi.

Len

Mon meilleur ami s'est exclamé en souriant grandement :

-Alors, ça, c'est le destin !

Destinées CroiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant