LOUISE

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Moi c'est Louise. Louise Parker. Ou Lou comme tout le monde m'appelle.
J'ai seize ans, un frère jumeau et un meilleur ami gay.
Ma vie était à peu près normale jusqu'à ce que mes parents divorcent. A partir de ce moment, c'est devenu un bordel complet.
Pour moi comme pour les personnes qui m'entourent.

Il faut savoir que je vivais très mal ce divorce. Bien sûr je préférais cela aux disputes incessantes que mes parents avaient depuis bientôt un an.
Mon père avait trompé ma mère. Ce qui expliquait ma constante colère contre lui.
C'était à cause de lui tout ce qui arrivait.


Notre maison lui appartenait légalement. Nous avons dû déménager dans un petit appartement. Heureusement nous avons pu rester dans la même ville, on a juste changé de quartier. Et je suis restée dans le même lycée.
Le problème, c'était qu'on pouvait facilement tomber sur mon père. Quand c'était mon frère et moi, on l'évitait, c'était facile. Quand c'était ma mère, c'était une autre histoire. Elle n'acceptait toujours pas la tromperie de mon père. Elle l'aimait toujours et n'avait pas voulu divorcer. Enfin, au début, si, elle avait eu envie de le tuer. Mais maintenant ma mère se rendait compte qu'il comptait trop pour elle. Et, quand, après l'avoir aperçu entre deux rayons de supermarché, nous rentrions à la maison, elle s'enfermait dans sa chambre et pleurait pendant le reste de la journée.

Le pire que j'ai dû affronter était la fois où nous l'avions croisé. Avec une autre femme. Ma mère a complètement disjoncté à ce moment-là. Je crois qu'elle est restée toute une semaine sans sortir de sa chambre. Sauf pour manger, enfin, pour emmener un plateau repas.

Mon frère et moi, on ne savait plus quoi faire. On est même allés voir mon père pour lui demander de faire quelque chose. Sans surprise, il nous a claqué la porte au nez et nous sommes retournés, confus et déçus, à notre appartement.

Notre vie est comme ça depuis maintenant trois mois.

Rien n'a vraiment changé.

Ma mère est toujours en dépression. Mon frère continue de bousiller sa vie. Mon père n'a pas réapparu depuis ces trois mois. Je crois bien qu'il a déménagé. Ce qui est vraiment dégueulasse si c'était pour vendre notre maison, il aurait pu nous la laisser. C'est horrible de devoir se partager un minuscule appartement après avoir habité depuis toujours dans une luxueuse maison. Je dors même avec mon frère. Enfin, quand il dort à la maison et qu'il est assez sobre pour arriver à son lit.

Moi, ce serait mentir de dire que je vais bien. Quelquefois je me sens tellement triste que j'enfonce mes ongles dans la peau de mes poignets pour me retenir de pleurer. Et j'ai beaucoup d'anxiété. D'un coup, j'y pense et je sens le stress m'envahir. Des fois, ça n'a aucune logique, je peux me sentir très bien et après avoir envie de m'enfuir de l'endroit où je suis et de retourner dans mon lit. Je fais comme si tout allait bien. Parce qu'en fait, tout va bien, n'est-ce pas ? Ça se passe juste dans mon esprit. Chaque jour je me dis que cette fois, c'est fini. Je vais bien. Mais chaque jour, j'y repense et c'est reparti. Enfin, ça n'arrive pas tous les jours.

Alors on peut dire que je suis la seule à ne pas être encore totalement brisée.

Destinées CroiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant