CONNOR

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Alec avait fini de préparer ses affaires. Ça y est, il s'en allait de chez moi. Je sais que c'était le mieux pour lui mais je ressentais tout de même un pincement au coeur en pensant au fait qu'on avait passé de bons moments en vivant sous le même toit et qu'il allait me manquer. Malgré cela, j'étais extrêmement soulagé que cela se soit relativement bien passé avec ses parents. Alec avait l'air épanoui désormais et j'étais fier de lui.

-On se revoit vite, hein, m'a lancé mon copain en voyant la tristesse dans mon regard.

-Évidemment. J'espère que ça se passera bien avec tes parents et si tu as besoin de quelque chose, appelle-moi, je répondrais toujours.

Nous nous sommes embrassés une dernière fois avant qu'il ne franchisse le pas de mon domicile. J'ai poussé un soupir en refermant la porte. Cela avait été une parenthèse dans nos vies et qu'est-ce qu'elle avait été bien !

Je n'avais pas envie de rester dans cette maison vide, je décidais donc de sortir me balader. J'adorais me promener avec seulement des écouteurs dans les oreilles. C'était apaisant et je pouvais faire ce que je voulais. J'étais très sociable mais je chérissais ces moments de solitude.

Je fis le tour de la ville en pensant aux derniers mois de ma vie. J'étais chanceux d'avoir rencontré Alec et même si nous étions jeunes, je savais que ce serait à jamais une relation qui compterait pour moi, peu importe ce que nous réservait l'avenir. Il m'était si précieux.

Je me faisais également du souci pour Lena. Je savais que ce serait une période très dure pour elle et je craignais de ne pas pouvoir l'aider suffisamment. Je ne pouvais pas vraiment ressentir ce qu'elle traversait, je n'avais pas ce problème et, du coup, j'avais toujours peur de dire ce qu'il ne fallait pas. Cette maladie était si compliquée pour les gens extérieurs.

J'étais tellement perdu dans mes pensées que je ne réalisais pas que je m'aventurais dans des rues plus désertes. Un quartier que je ne connaissais que trop bien. Je fus brutalement ramené à la réalité lorsque je reconnus des visages qui firent immédiatement accélérer mon rythme cardiaque. Léo, Arthur et Thibaut. Les garçons qui me harcelaient étaient juste en face de moi. Ils trainaient toujours ensemble, j'étais seul. Il n'y avait personne à proximité. Je commençais à sentir la panique envahir tout mon corps et mon esprit. Je ne pus même pas penser à me cacher, ils m'avaient déjà repéré et avant que j'ai pu fuir, ils m'encerclaient.

-Tiens, quel hasard de te croiser par ici...

-Étonnant que tu reviennes après la dernière fois. On n'aurait jamais pensé te revoir dans notre quartier.

La dernière fois que j'étais venu ici par hasard, j'avais appris de la manière dure qu'ils habitaient dans le coin. Depuis, j'avais pris soin de ne jamais repasser par là. Je n'avais pas fait attention, j'avais été stupide aujourd'hui. J'avais baissé ma garde et j'allais le payer cher.

-Tu nous cherchais, hein, May ? Ça te manquait de te faire frapper, c'est ça ?

-Qu'est-ce que je vous ai fait ? Ai-je demandé, épuisé de vivre ces situations humiliantes.

-Rien. T'es juste toi.

Et sur ces mots, le premier m'a frappé au visage. Je suis tombé au sol par la force du choc. Ensuite, les coups ont suivi. Partout sur mon corps. J'essayais de me débattre mais un des trois me maintenait fermement. Ils étaient bien trop nombreux et plus musclés que moi, je n'avais aucune chance. Je finis par cesser de résister. A force, j'avais appris à accepter la douleur. Ce n'était pas si terrible mais je me sentais si impuissant. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient de moi et ça me donnait envie de vomir.

Destinées CroiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant