LOUISE

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Après cette journée passée en compagnie de mon meilleur ami et de sa sœur, j'étais rentrée chez moi en appréhendant ce que j'allais trouver là-bas.

Heureusement, cette fois, ma mère n'était pas descendue de sa chambre. Je préférais la trouver endormie qu'en train de se saouler jusqu'à l'évanouissement. Encore heureux qu'elle n'ait pas trouvé la drogue de mon frère.

En parlant de celui-là, il était dans la cuisine. Il n'avait pas l'air défoncé, pour une fois. Cela devenait de plus en plus rare.

-Hey, Lou, a-t-il fait en me souriant.

Je ne savais même plus quoi lui dire. Tous les sujets de conversation habituels paraissaient dérisoires avec lui.

-Ça... va ? ai-je demandé, d'un air hésitant.

Malgré la haine que j'éprouvais pour cette question, je continuais de la poser. Je détestais devoir y répondre. Après tout, les gens qui la posaient en général ne souhaitaient entendre qu'une réponse. Et quand ça n'allait pas, eh ben, tu devais garder tout pour toi.

-Ouais, a-t-il répondu, les yeux dans le vague. Et toi, petite sœur ?

Et voilà, la question en retour inévitable.

Non, je ne vais pas bien, Noah. Pas bien du tout. Et ça me tue que tu ne le voie pas et que tu ne fasses rien pour m'aider.

-Pareil, ai-je dit, à la place.

-Ouah.

-Quoi ?

-C'est la première fois que tu ne me reprends pas en disant que nous sommes jumeaux. Même si, concrètement, je suis plus âgé que toi de quelques minutes.

Je n'avais même pas fait attention. Ces paroles m'ont brisées le cœur.

Comment avions-nous pu en arriver là ?

Après cette intéressante discussion, je montais dans ma chambre.

Là, je m'effondrais en larmes. J'essayais de rester forte la journée, mais le soir, c'était juste trop. Je n'en pouvais plus.

J'entendais mon frère monter les marches et me stoppais immédiatement de sangloter. Je ne supportais pas que quelqu'un me voie en train de pleurer.

Il rentra dans notre chambre et me jeta un regard attristé.

Malgré cela, il ne fit rien. Il n'essaya même pas de me réconforter, de me prendre dans ses bras. Non, au lieu de ça, il s'écroula sur son lit et s'endormit quelques minutes après.

Mes larmes recommencèrent à couler, silencieusement cette fois-ci.

Le pire, ce n'était pas d'aller mal. C'était d'aller mal et que personne ne s'en préoccupe.


En me réveillant ce matin, je ne savais pas quoi faire. J'étais comme vide à l'intérieur. Sans aucune joie de vivre. Aussi triste que cela puisse paraître.

J'eus une soudaine envie. J'allais appeler mon ancienne amie que j'avais revue hier et dont j'avais pris le numéro.

-Allo ? a répondu Eleanor après la seconde sonnerie.

-Salut, c'est Louise.

-Oh, comment ça va ?

-Bien et toi ? ai-je répondu, toujours avec cette même réponse, à l'opposé complet de mes sentiments actuellement.

-Ça va aussi. Tu m'appelais pour quelque chose de particulier ?

-Oui, si ça ne te dérange pas, on pourrait se voir ?

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