Destinées Croisées

ALEC

Une fois arrivé à la fête foraine en bus, je reçus un appel du frère d'Enzo.

-Rebonjour. Ma sœur est arrivée, elle vient vous rejoindre avec Enzo. Je lui ai donné ton numéro pour pouvoir vous appeler une fois là-bas.

-Ça marche, merci.

-Pas de quoi. Amusez-vous bien.

J'ai raccroché. J'étais content de voir Eleanor. C'est vrai qu'à part Lou, je ne connais pas grand-monde. On est tellement fourrés ensemble qu'on ne voit personne d'autre. Mais elle me suffit. C'est la seule personne qui me connait entièrement.

-Tu veux aller faire un tour de grande roue en attendant ? ai-je proposé à Summer.

-Non, moi, je veux faire le grand-huit !

-Ça, ce sera sans moi.

J'avais horreur des parcs d'attractions. Tant que c'était des petits manèges qui ne bougeaient pas trop, ça allait. Mais dès qu'il y avait une limite de taille, je paniquais. Oui, je suis une vraie tapette. Dans tous les sens du terme.

-Allez, Al ! S'il te plaît !

-Non. C'est catégorique.

-T'es trop peureux, a fait ma sœur en me faisant la gueule.

Pour cela, je suis d'accord avec toi ma petite sœur chérie.

-Boude pas. Eleanor et Enzo vont bientôt arriver, tu pourras en faire avec eux.

-Mais je veux en faire maintenant !

J'ai roulé des yeux.

-Je sais bien que papa et maman n'ont pas passé beaucoup de temps avec toi depuis que tu es née, enfin, ils auraient pu mieux t'élever, ai-je fait à moi-même.

Summer a soudain paru triste.

-Hé, qu'est-ce qu'il y a, ma puce ?

-J'aimerais bien que maman et papa soient là. On fait jamais rien ensemble.

Sa phrase m'a littéralement brisé le cœur.

Je me suis accroupi pour être à sa hauteur.

-Tu sais, ils aimeraient bien passer du temps avec nous aussi. Mais ils travaillent. On n'a pas beaucoup d'argent et s'ils restaient avec nous à la maison, on ne pourrait pas vivre. Moi aussi, des fois, j'aimerais les avoir auprès de moi. Mais, c'est comme ça. On ne peut pas changer cela.

-Heureusement que t'es là, toi.

Je lui adressé un grand sourire.

-Je serais toujours là pour toi, d'accord. Même si j'ai des problèmes avec nos parents, je serais là pour toi, je te le promets.

-Pourquoi tu aurais des problèmes avec eux ? a-t-elle demandé, perdue.

-Pour rien, princesse. Je veux juste que tu t'en souviennes.

Elle a hoché la tête lentement. Elle ne comprenait pas mais elle ne me poserait pas plus de questions.

Mon téléphone vibra dans ma poche. Un message :

On est arrivés. On vous retrouve à la grande roue, ça vous va ?

Eleanor

Je lui répondis rapidement par l'affirmative et entraîna ma sœur en direction de la seule attraction que j'aimais faire.

Nous les retrouvâmes facilement parmi l'immense foule composé à quatre-vingt-dix pour cent d'enfants et d'adolescents.

-Salut Eleanor ! Ou Len, si tu préfères. Salut Enzo, ça va mon pote ? les saluais-je tout en tapant dans la main du petit garçon.