Un ballet incessant de limousines et de grosse cylindré se tenait dans la cour pleine à craquer, devant une foule de journalistes, amassée devant les portes de l'immense manoir, qui se trouvait en dehors de la ville. La nuit commençait à tomber, offrant un magnifique coucher de soleil qui se reflétait sur les nombreuses fenêtres de la demeure.
— Votre mère est déjà à l'intérieur, m'informa Isaac. Son chauffeur vient de me laisser un message.
— Très bien, je vous appelle tout à l'heure.
J'espérais ne pas être trop accaparé par les invités. Ashley était là pour me trouver un prétexte durant la soirée afin que je ne m'éternise pas trop longtemps. Elle savait exactement quoi faire.
Quelqu'un vint nous ouvrir la porte du 4X4. Miss Jimenez descendit la dernière. Elle avait fait l'effort de mettre un pantalon un peu moins large que celui de la veille, mais sa tenue restait cependant inadaptée pour le poste qu'elle occupait. Mon assistante feignait à chaque fois de ne pas entendre mes remarques comme si elle s'en moquait. Camilia serait bien obligée de constater un moment ou à un autre que cette pauvre fille n'était pas faite pour se fondre dans le décor dans lequel elle travaillait.
En marchant sur le tapis rouge, je jetai un coup d'œil à Ashley qui était au téléphone, en train de donner des directives à la personne chargée de la communication de ce soir. Je me retournai légèrement pour voir ce que pouvait bien fabriquer Jimenez pour être autant à la traine. Cette dernière regardait tout autour d'elle, les yeux remplis de fascination et d'émerveillement pour ce lieu d'exception. Mon Dieu, mais d'où sortait cette fille ? Miguel et Fares fermaient la marche, en regardant attentivement les alentours.
Au loin, les flashs des journalistes n'arrêtaient pas. Plus nous nous approchions, plus les flashs devenaient agressifs. Sans mes lunettes, j'étais sûr que je serais devenu aveugle avant même de franchir les portes de la bâtisse. Soudain, j'entendis un petit cri derrière moi. Je me retournai précipitamment, prêt à bondir sur tout et n'importe quoi. Je constatai, agacé, que mon assistante avait perdu une de ses converses rouges en chemin. Je levai les yeux au ciel et fis un petit signe à Ashley pour qu'elle continue à marcher sans moi. Jimenez, gênée, le teint écarlate, fit demi-tour pour aller chercher sa chaussure au milieu de l'allée. Tout naturellement, je partis la rejoindre, accompagné de mes gardes du corps. Je me campai devant elle pour la protéger du regard des autres invités et surtout de ceux des journalistes. Les mains derrière le dos, j'attendais qu'elle se remette de cette délicate situation dont n'importe quelle femme serait morte de honte. Accroupie, elle se rechaussa rapidement avant de lever les yeux vers moi. Une sensation douce et violente à la fois me figea. C'était la première fois que je voyais de la reconnaissance dans le regard de quelqu'un. J'avais l'habitude d'apercevoir des larmes dans celui de ma mère, de la colère dans ceux de mes sœurs et de la peur dans ceux des autres. À cet instant, la lueur d'un rayon de soleil caressa son visage faisant ressortir ses prunelles noisette qui se fondaient dans les miennes. Une décharge électrique traversa ma poitrine. Je relevai brutalement ma tête pour regarder ailleurs.
— Dépêchez-vous de vous relever ! ordonnai-je à mon assistante.
Elle se redressa gauchement et murmura de sa voix la plus douce :
— Merci.
Cette fois-ci, c'est moi qui feignis de ne pas entendre ses paroles. Les mots que ma mère me répétait depuis tout petit me revinrent en tête : règle numéro trois, ne jamais laisser une femme dans l'embarras. Un gentleman doit toujours l'aider à se tirer de tous mauvais pas ! Un grognement sourd résonna dans ma poitrine. Même à l'âge adulte, ces foutues règles continuaient de me poursuivre.
Nous partîmes rejoindre Ashley à l'intérieur du manoir. Je ne m'arrêtais pas pour répondre aux questions des journalistes ni pour poser devant les photographes comme tous les autres convives.
VOUS LISEZ
Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]
RomanceLa mafia et les gens normaux ne se mélangent pas à Sheryl Valley. Yeraz est le fils d'un des patrons du crime les plus brutaux des États-Unis. Il doit succéder à son père, assassiné quatre ans plus tôt, et prendre les rênes du royaume d'ici les six...