Je rangeai mon portable, l'air soucieux. Si ma sœur finissait plus tôt, elle rentrerait directement chez elle pour s'occuper de Jalen et libérer Jimenez. Plus rien ne l'empêcherait de rejoindre ensuite Caleb. Les sourcils froncés, je me remémorai la conversation de la veille avec Cyliane. Elle m'avait demandé de rester loin de mon assistante et je savais qu'elle avait raison. Pourquoi n'y arrivai-je pas ? Ma vie avait pris une tournure si étrange depuis quelque temps, je devais absolument me reprendre et remettre les choses en place. Mes pensées tournoyaient à toute vitesse dans ma tête. Tout mon esprit était accaparé par son visage de petit lutin éclairé d'immenses yeux noisette.
La voix d'Hamza me ramena brutalement à la réalité :
— Yeraz ? Il y a un souci ?
Mal à l'aise, je changeai de position dans mon siège puis touchai ma cravate pour la remettre à sa place.
— Non, aucun. Je repensai à notre première discussion.
Hamza me regarda, suspicieux.
— Amir vous accompagnera à Los Cabos. Il restera en retrait avec vos hommes et me préviendra si les choses se passent mal. Je garde Alexander et Merwan avec moi, nous avons une soirée importante avec les investisseurs, vendredi soir.
Je ne ripostai pas même si j'en avais envie. Il poursuivit :
— Ashley ira aussi avec vous à Los Cabos. Elle maîtrise bien l'espagnol et j'ai toute confiance en elle.
Nerveux, je me grattai l'arrière du crâne et cherchai mes mots :
— Je ne sais pas. Ce n'est pas mon assistante personnelle. Peut-être devrions-nous revoir ça ?
La déception se peignit sur le visage de mon ancienne assistante. Elle ne disait rien, mais je sentais qu'elle était blessée par ma remarque.
— Et à qui pensez-vous ? demanda Hamza qui me fixait avec un regard réprobateur comme s'il lisait dans mes pensées.
Le ton de sa voix était calme, mais menaçant :
— Ne foutez pas tout en l'air, Khan. Pas maintenant. L'affaire Percy nous a suffi !
Pour l'instant, je devais accomplir les tâches comme Hamza me les imposait. Je n'avais pas mon mot à dire sur ce voyage.
Merwan et Alexander recevaient les ordres du régent ainsi que toute l'organisation à mettre en place avant et pendant le séjour. Ashley prenait des notes, l'air toujours contrarié.
Après une bonne heure de discussions, Miguel et Fares raccompagnèrent les trois hommes à l'entrée. Seule Cooper resta dans le bureau avec moi. Elle comblait le silence avec une tonne d'information à me transmettre qui n'était en réalité que des choses inutiles. En réalité, elle avait envie d'autres choses. Je le voyais dans ses gestes et sa façon de parler, elle avait envie de moi. Peut-être que c'était ce qu'il me fallait : baiser Ashley pour arrêter de penser à Ronney. Assise près de moi, je la regardais sans la voir, je l'entendais sans l'entendre. Pourquoi n'arrivai-je pas à ressentir le plaisir de sa compagnie ? Ashley était pourtant plus agréable à regarder que Jimenez. Il n'y avait pas de strabisme chez elle ni un fil dentaire pour gâcher son sourire. C'était quoi mon problème ? Sentant que je m'enfonçai, je me relevai brutalement puis agrippai le bras de Cooper pour lui faire traverser la pièce jusqu'à mon bureau.
Nous passâmes derrière. Ashley se laissait volontiers faire. Je mis la jeune femme face à moi, le bas de son dos collé au meuble. Penché vers elle, mon souffle effleurait sa peau. Mes mains se posèrent sur ses joues et j'observais chaque trait, chaque contour de son visage. Dans ses yeux régnait une fièvre brûlante. Ashley était belle, parfaite, sans aucun défaut, mais comme toutes les autres, elle ne dégageait rien. J'avais beau chercher à cet instant dans son regard, je ne trouvais pas cette étrange lueur que Ronney avait souvent au fond de ses prunelles aux reflets d'or, celle qui me transperçait et me consumait tout entier, celle qui me rendait furieux. Je devais oublier son absence qui devenait insupportable au fil des minutes et des heures qui s'étiraient.
**
J'écartai les cuisses de Cooper avec mon genou et me mis à lui embrasser fougueusement les seins tout en les pétrissant avec mes mains. Le bas de son ventre se colla au mien puis elle se frotta doucement contre mon sexe. Elle gémissait déjà doucement. Discrètement, j'ouvris le tiroir du bureau et rangeai mon arme à l'intérieur tout en continuant mes préliminaires. Avant de le refermer, j'attrapai un préservatif. Le visage levé vers le ciel, elle se laissait embrasser dans le cou. Je sentais son cœur battre à toute allure sous sa poitrine.
— Déshabillez-vous, souffla-t-elle.
— On n'a pas le temps !
Je fis glisser son string le long de ses jambes puis défis les boutons de mon pantalon pour libérer mon sexe bien droit. Elle le prit dans sa main et commença à me masturber, je l'arrêtai.
— Retournez-vous !
Je sentais qu'Ashley aurait voulu que les caresses durent plus longtemps, mais j'avais juste envie de décharger. La faire jouir n'était pas mon but. Elle obéit et se retourna pour se faire baiser.
Le préservatif en place, je la sodomisai. Cooper aimait ça. Je commençai à la marteler avec des coups de rein violent tout en lui plaquant le visage sur le bureau. Des flashs de Jimenez vinrent soudain court-circuiter mon cerveau. Je secouai la tête pour les chasser. Est-ce comme ça que Caleb l'avait baisé ? Lui avait-elle aussi donné son cul ? Une rage folle montait en moi. Combien d'hommes l'avaient touché ? Merde, je perdais le contrôle de la situation. Je devais me reprendre.
J'allais encore plus loin, encore plus fort au fond d'Ashley. C'était bestial. Son cul s'écrasait contre moi à chacun de mes assauts. Des gouttes de sueur perlaient sur mon visage. Absorbé par mes folles pensées, je ne voyais plus Cooper en dessous de moi, c'était Ronney. Ses mains s'agrippaient au bureau et elle criait "encore". Elle était là, son corps m'appartenait. Je la retournai brusquement et la soulevai sur le bureau en enfonçant ma queue dans sa fente humide. Les yeux clos, j'embrassai son cou en me rappelant du parfum de sa peau. Mes doigts passèrent dans ses cheveux épais et je collai son corps contre le mien. J'éparpillai des baisers un peu partout sur sa joue en m'approchant dangereusement de ses lèvres qui gémissaient de plaisir.
— Ronney, soufflai-je.
Je rouvris brusquement les yeux en réalisant trop tard ce que je venais de dire. Tremblante, Ashley me repoussa avec sa main pour se dégager de mon emprise. Un silence lourd et gênant s'abattit dans la pièce. Effondrée sous sa peine, elle accrocha mon regard pour tenter de surprendre une éventuelle réaction de regret, une simple malheureuse erreur de prénom. Elle attendait un semblant d'explication, mais rien ne vint, il n'y en avait pas. Ce n'était pas elle que je voulais. En comprenant, elle se figea sur place, la main sur la bouche, terrassée par l'horreur de la situation.
— Oh, mon Dieu, s'effondra-t-elle en sanglot. Oh, non, mon Dieu.
Avec une grimace, je fermai les yeux de toutes mes forces et remontai mon pantalon.
— Vous pensiez à Ronney pendant que...vous alliez m'embrasser. Je comprends mieux votre déception quand monsieur Saleh a dit que vous partiriez avec moi à Los Cabos.
Ashley déglutit entre deux hoquets avant de poursuivre :
— Avez-vous déjà couché avec miss Jimenez ?
— Non ! Elle n'est pas comme ça, répondis-je, agacé, en rentrant ma chemise dans mon pantalon.
Ma réponse parut l'offusquer. Ashley descendit du bureau pour remettre ses sous-vêtements.
— Ma relation avec mon assistante ne vous regarde pas, Cooper.
Sentant une certaine menace dans mes paroles, la jeune femme s'empressa de répondre :
— Je ne compte pas m'immiscer dans votre vie ni dans celle de Ronney. Je vous promets de ne rien dire de tout ça. J'ai trop besoin de ce poste et...de vous.
Je soupirai profondément avant de planter mes yeux au fond de son regard désespéré.
— Il n'y aura plus rien entre nous, Ashley. C'est fini. Je ne peux plus.
La jeune femme hocha lentement la tête, les joues noircies de mascara et mouillées de larmes. Sans lui laisser le temps de se remettre, je lui demandai froidement de me laisser seul. Ashley, avec un aimable au revoir, fit demi-tour et quitta la pièce. Elle était brisée.
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Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]
RomanceLa mafia et les gens normaux ne se mélangent pas à Sheryl Valley. Yeraz est le fils d'un des patrons du crime les plus brutaux des États-Unis. Il doit succéder à son père, assassiné quatre ans plus tôt, et prendre les rênes du royaume d'ici les six...