Chapitre 22-4

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Je posai mes lunettes sur le rebord du jacuzzi puis offris mon visage aux milliers d'étoiles qui scintillaient sur le voile sombre. Installé dans l'eau chaude, au milieu de l'océan, sans rien d'autre que le bruit des vagues qui venaient cogner contre la coque du Yacht, je pouvais enfin respirer. Une quiétude s'immisça en moi me faisant oublier, l'espace d'un instant, qui j'étais.

Je baissai mon visage pour regarder Jimenez, debout, sur le pont. Elle tenait un verre de vin rouge qu'elle avait à peine touché. Je plongeai mes mains dans l'eau chaude avant de les ramener sur le visage. Tous mes muscles se détendirent. Le dos collé contre le bassin, je posai mes bras sur les rebords et firent courir mes yeux sur mon assistante. Je devinai en elle, une nette tension intérieure. Je levai mon menton dans sa direction, le moment était arrivé.

— Enlève ça !

Jimenez savait que je parlai de son pantalon. Elle ne parut pas étonnée par mes paroles, seule la présence du pilote dans la cabine au-dessus de nous paraissait la déranger.

— Ne t'en fais pas. Nos employés préfèrent ne rien voir ni rien entendre de ce qui se passe autour d'eux. Je veux que tu viennes me rejoindre.

Mon assistante pouvait refuser, elle m'avait prouvé ces dernières semaines que je ne pouvais pas la contraindre à quoi que ce soit. Une partie de moi priait pour qu'elle m'obéisse.

Mon souffle commença à s'accélérer quand elle posa son verre au bord du bassin et que ses doigts défirent les premiers boutons de son pantalon. Putain, c'est vraiment en train d'arriver. J'arrêtais de respirer lorsque son pantalon glissa le long de ses hanches jusqu'en bas de ses jambes. Des picotements parcoururent tous mon corps tandis que mon sexe dans mon caleçon ne cessait de se tendre. J'avais chaud, très chaud. Avec un mouvement de tête je lui demandais de retirer son haut. C'est alors que j'aperçus pour la première fois ses seins dans son haut de maillot de bain. Son corps, très mince, était aux antipodes des femmes avec lesquelles je couchais habituellement et pourtant, il était tout ce que je voulais, elle était tout ce que je voulais. Je me retenais de lui sauter dessus. Mon cœur tambourinait si fort qu'elle devait voir chacun de ses battements dans ma poitrine. Les picotements s'intensifièrent jusqu'à devenir douloureux. Je devais la toucher, assouvir ce désir qui me torturait depuis des jours.

— Viens-là !

Sans aucune résistance, Jimenez rentra dans l'eau pour venir me rejoindre, les yeux accrochés au miens. Ma tête fourmillait, je n'arrivais plus à réfléchir. Mon esprit était en roue libre.

Ronney hésita à s'approcher davantage de moi pourtant je voyais du désir au fond de son regard. A cet instant, la tentation fut trop forte. Mon bras alla chercher sa taille pour la ramener contre moi. Ses seins, son ventre, ses cuisses vinrent se cogner contre mon corps. Le contact de sa peau sur la mienne était si troublant, si nouveau. Sans réfléchir, mes lèvres allèrent s'écraser sur les sienne. Elle tenta de résister avant de se laisser aller. Je l'embrassai férocement, fou de désir et de colère. De colère parce qu'elle me faisait ressentir quelque chose que je n'avais encore jamais ressentis. De colère, car Caleb avait déjà posé les mains sur elle.

Un gémissement étouffé sortit de sa bouche ce qui m'excita encore un peu plus. Je la pressai contre moi, contre mon érection. Ma main descendit le long de son cou et allait venir caressait sa poitrine gonflée quand elle me repoussa pour se dégager de mon étreinte pressante. Je me reculai pour respecter sa décision sans vraiment la comprendre. Le souffle court, elle déclara :

— Je suis désolée. C'est un peu précipité.

Je sentais qu'il y avait autre chose. Avais-je été trop loin ou trop brusque ?

— Que se passe-t-il ?

Sentant la tension dans ma voix, elle bafouilla :

— Nous nous déconnectons de la réalité sur cette île. Écoute, il y a tellement de femmes autour de toi, Yeraz. Je ne peux pas me donner comme ça et faire comme si rien ne s'était passé le jour d'après.

Je fronçai les sourcils. Elle n'aurait pas pu s'en rendre compte avant d'enlever ses fringues ? Merde, elle cherchait quoi, là ? Caleb devait encore la retenir ! C'est avec lui qu'elle voulait baiser. Un sentiment désagréable de déceptions m'étreignit. Je demandai d'une voix glaciale :

— Et tu veux quoi ? Tu t'attendais à quoi ? Prendre du plaisir ne te suffit pas ?

Ronney resta bouche bée face à mon brusque changement d'humeur. Livide, elle me dévisageait désespérée. Je cherchais à la blesser, car elle se refusait à moi. Je n'étais pas le genre d'hommes à qui on disait non, mais Ronney l'avait fait. Perdue, elle regardait partout sauf dans mes yeux. Impatient, je tapai ma main à la surface de l'eau pour la faire réagir. Elle tressaillit :

— Non, ça ne me suffit pas, bien sûr que non ! Je travaille avec toi, mais aussi avec toutes ces femmes que tu te tapes. C'est n'importe quoi.

Alors c'était ça son excuse pourrie ? Les femmes autour de moi la dérangeait soudain. Quelque chose en moi m'obligea à m'expliquer :

— Elles ne comptent pas et pour Ashley, j'ai été clair depuis le début. Les règles ont été établies dès le départ.

— Et quelles sont les règles que tu as établies avec moi ?

Elle était furieuse, je ne savais pas pourquoi. Sa question me désarma. Je détournai le regard et fermai les yeux en espérant que les battements de mon cœur se calment rapidement. Comment lui dire qu'avec elle, il n'y en avait pas et que c'était bien ça le problème. Elle revint à la charge :

— Tu m'échangeras avec ton frère quand ton caprice sera passé pour t'excuser d'avoir couché avec sa fiancée ?

Ses paroles me piquèrent au vif. Elle dépassait les limites. Je tournai ma tête vers elle, la haine avait repris sa place. Je me retenais de ne pas lui enfoncer la tête dans l'eau.

— Tu ne sais rien de cette histoire ! C'est vrai, tu es comme les autres, Ronney, à écouter les commérages et juger les gens sur de simples propos rapportés.

Au bord des larmes, elle tapa rageusement ses poings dans l'eau avant de grogner :

— Ce que je sais, c'est que je ne veux pas espérer. Caleb m'a brisé le cœur et je ne veux plus m'attacher comme ça à quelqu'un. Non, je ne veux pas espérer que tu puisses changer pour moi. Je ne veux pas espérer quoi que ce soit !

On en revenait toujours à lui, Caleb. Je ne pourrais jamais réparer son cœur comme elle ne pourrait jamais réparer le mien. Ronney n'était pas le genre à être la fille d'un soir et il était hors de question que je m'engage un jour avec une femme. Il n'y aurait donc jamais rien entre nous.

— Ni pour toi ni pour aucune autre, je ne renoncerai un jour à cette vie. Je ne regrette rien, Ronney. Ni crime, ni souffrance, ni chagrin que j'aurais pu causer. Rien !

Choquée, son regard vacilla, une déception absolue se peignit sur son visage. Maintenant c'était clair. Mon cœur se serra, mais je ne laissai rien paraître. Je récupérai mes lunettes et me hissai à la force de mes bras en dehors du jacuzzi. Sans me retourner, je déclarai d'une voix remplie d'un immense dédain :

— Rhabille-toi ! Nous rentrons. Demain, nous partons à l'aube.

Arrivés à l'hôtel, je n'avais toujours pas décoléré. J'ordonnai à Amir et à mes hommes de conduire Jimenez jusqu'à sa chambre et de veiller à sa sécurité. Mon assistante s'en alla sans m'adresser un mot ni un regard.

De mon côté, je rejoignis le salon privé de l'hôtel pour boire quelque chose d'assez fort afin d'oublier cette lamentable soirée.

Une heure plus tard, je repartais avec deux escortes avec qui je passerais une partie de la nuit.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant