Chapitre 32-4

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Jimenez nous rejoignit avec Peter dans le hall. Inquiète, elle m'interrogea du regard. Camilia interpella son assistant :

— Peter, nous devrions les laisser seuls.

Elle s'adressa ensuite à Jimenez d'une voix étrangement calme :

— Ronney, je vous attends sur la terrasse du jardin. Nous aurons à parler toutes les deux.

Je ne pouvais pas en vouloir à ma mère d'être fâchée de la situation. Je l'impliquai malgré elle dans mes soucis alors qu'elle refusait depuis toujours d'être mêlée dans les histoires de la Mitaras Almawt.

Lorsque Peter et elle disparurent de notre champ de vision, Ronney se jeta sur moi :

— Suis-je virée ?

— Tu as toujours ton travail, mais tu ne seras plus à mon service.

Sentant la crise d'angoisse arriver chez mon assistante, je tentai de la rassurer :

— Ronney, tu restes dans la famille, ne t'en fais pas. Jamais je ne te laisserai aux mains de quelqu'un d'autre. Pas toi.

— Alors, qu'est-ce qui a été convenu avec ta mère ?

— L'échange d'employés se fera avec mes sœurs. Leur assistante part travailler pour les filles de Nino. Tu prendras donc sa place dès la semaine prochaine. Si tu veux continuer à travailler après pour elles, au-delà de ce qui était convenu, tu pourras.

Jimenez, le front plissé, analysait silencieusement la situation. Je savais qu'elle s'en voulait pour Paige.

— Quoi d'autre ?

Je réprimai une grimace avant de répondre d'un air ennuyé :

— J'ai tout raconté à ma mère.

Médusée, elle ouvrit de grands yeux.

— Tout ?

— Oui, j'étais obligé pour la convaincre d'arranger la situation. Elle sait pour l'attaque au restaurant, ma dispute avec Hamza et...

Je laissai ma phrase en suspens. Jimenez leva un sourcil. D'une voix hésitante, je poursuivis :

— Elle sait que nous avons couché ensemble.

Paniquée, elle attrapa son visage dans ses mains. Incapable de prononcer un mot, elle ferma les yeux de toutes ses forces puis, au bout de quelques secondes, s'exclama :

— OK, je vais devoir aller affronter ta mère qui doit penser maintenant que je suis une fille stupide, aux mœurs légères. Souhaite-moi bonne chance.

Je pris sa main pour la réconforter et l'attirais près de moi.

— Elle n'est pas furieuse contre toi, au contraire. C'est la première fois qu'elle me voit me soucier et me battre pour quelqu'un. Cet espoir dans ses yeux, ça m'a fait tout drôle.

Le corps de mon assistante se relâcha. Je l'attirais encore plus près jusqu'à sentir l'odeur de sa peau et son souffle sur mon visage. Lorsque sa main caressa ma joue, tout mon esprit s'engourdit.

— Merde, Ronney ! Qu'es-tu en train de faire de moi ? soufflai-je au creux de son oreille.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant