Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]

Chapitre 22-2

Une sonnerie insistante me parvenait de très loin. Les paupière clauses, je me reconnectai peu à peu à la réalité. Le corps engourdi, l'esprit brumeux, je mis un certain temps à émerger de mon sommeil. Lorsque je reconnus la sonnerie de mon portable, j'ouvris grand les yeux et me redressai brusquement. Je me dégageai de l'étreinte de Ronney pour décrocher mon téléphone qui était resté dans la poche de ma veste.

Al Jasser à l'autre bout du fil m'invitait avec Jimenez sur son Yatch pour une promenade qui allait durer toute la journée. Si je voulais signer au plus vite les accords commerciaux avec cet homme, je n'avais pas d'autres choix que d'accepter son invitation.

— Oui, le tournoi Bisbee black and Blue. Très bien, nous serons là, indiquai-je à mon interlocuteur.

Je raccrochai en regardant l'heure. En effet, nous étions en retard. C'était la première fois que je dormais avec une femme et ça ne me réussissait pas. Pourtant, une partie de moi aurait voulu rester plus longtemps contre elle.

Je tournai ma tête vers mon assistante. Elle s'assit sur le lit en tirant la couverture sur elle pour se cacher de moi. Une bretelle de son débardeur avait glissé de son épaule dénudant un peu plus le haut de son corps. Je passai une main sur mon visage pour remettre mes idées en ordre avant de partir m'asseoir sur le bord du lit. Ses longs cheveux épais, décoiffé, encadrés son visage en faisant ressortir davantage ses yeux noisette. J'avais l'impression qu'une autre Ronney était assise là. Elle cligna plusieurs fois des yeux, je savais que d'ici, elle ne me voyait pratiquement pas.

— Où allons-nous ? Demanda-t-elle d'une voix douce et profonde

— À la pêche.

Ronney, étonnée par ma réponse, ajouta :

— Je m'attendais à tout sauf à ça.

— C'est une religion sur cette île. On vient du monde entier pour participer à ce tournoi. Il est devenu le concours de pêche le plus richement doté de la planète.

Mon assistante hocha la tête. Soudain, des flashs de cette nuit me revinrent. J'avais besoins de connaître la vérité, de savoir ce que Bryan lui avait fait. J'avais une idée, mais j'espérai avoir tort.

— Ronney, te souviens-tu de ton cauchemar cette nuit ?

Ses joues s'empourprèrent de honte. Jimenez remonta un peu plus sa couverture avant de lancer un regard paniqué tout autour d'elle.

— Tu m'as entendue ? C'est pour ça que tu es venu dans ma chambre ?

Non, j'étais là, car je n'arrive pas à rester loin de toi.

— J'étais déjà dans ta chambre, sur le fauteuil. J'avais peur que tu te sauves en pleine nuit.

Je m'arrêtai un instant, ne sachant pas comment aborder le sujet. Je me pinçai les lèvres et m'obligeai à poursuivre :

— Tes cris m'ont complètement fait paniquer.

Un silence bizarre prit place entre nous. Visiblement Ronney n'avait aucune envie de me parler signe que quelque chose de grave c'était bien passé. Une colère sourde monta en moi. Bryan qui ? Le regard de Ronney devint vague, elle paraissait absente. Je sais que je réveillai en elle une douloureuse blessure. La vie ne pouvait lui réserver pire épreuve.

Décidant d'en rester là, je me levai en prenant avec moi un peu de sa peine et de sa douleur.

— Je vais prendre une douche et me changer. Je t'attends dans le hall.

Je partis vers la porte, tous les muscles contractés au possible. Des idées noires envahirent mes pensées. J'avais envie de tout démolir autour de moi. Ma main se posa sur la poigné de la porte, mais refusa de l'ouvrir. Merde, je dois savoir ! Je me retournai vers Ronney qui me suppliait de partir. Je me raccrochai de toutes mes forces aux prunelles immenses de cette femme qui n'étaient que bonté pour ne pas sombrer dans une haine profonde.

— Est-ce... est-ce qu'ils t'ont...

Jimenez ouvrit la bouche avant de la refermer puis finit par ajouter avec une supplique dans la voix :

— Tu vas être en retard. Tu dois te préparer.

— Dis-moi !

Mon cœur s'affola et mes yeux se rétrécirent. Les poings serrés, j'attendais la réponse que je trouvais longue à venir.

— Non, j'ai réussi à partir. Le lendemain, j'ai arrêté le lycée.

Un soupir libérateur s'échappa de moi. Je savais qu'elle n'en dirait pas plus, mais de mon côté je ne comptais pas en rester là.