Chapitre 24-1

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Après avoir consulté mes emails, j'allais sortir de mon bureau pour me rendre chez Hamza quand la sonnerie de mon portable m'arrêta. Je me rassis dans mon fauteuil et décrochai :

— Oui, maman.

— Bonjour chéri. Ton séjour à Los Cabos s'est-il bien passé ? Nous ne t'avons pas vu hier. Ghita et Cyliane sont passées à la maison.

Je jetai un coup d'œil rapide sur ma montre.

— Je me suis reposé. Le séjour m'avait fatigué.

— Ronney n'est pas la seule à avoir besoin d'une semaine de vacances, alors, déclara ma mère avec une ironie dans la voix.

Je me redressai pour prêter soudain plus attention à ce qu'elle me disait. Son ton faussement enjoué m'arracha une grimace. La suite n'allait pas me plaire.

— Pourquoi m'appelles-tu de si bonne heure ?

— Écoute, j'ai accordé quelques jours de vacances à ton assistante. Je te propose l'aide de Peter si tu as besoin de quoi que ce soit pendant...

Je fermai les yeux et exhalai lentement sans écouter la fin de sa phrase. Je desserrai ma cravate avant de répondre d'une voix coupante :

— Ronney ne prendra aucun jour de congé tout simplement parce que je ne l'y autorise pas !

Je raccrochai précipitamment en marmonnant un juron. Nous étions lundi matin et Jimenez avait déjà réussi à me mettre dans une colère noire. Je me pris la tête à deux mains et m'écoutai inspirer puis expirer en tentant d'ignorer cette impression d'oppression dans ma poitrine.

Je descendis les marches à pas de course, croisai le chef de cuisine dans le hall et m'arrêtai à l'entrée du salon pour écouter Ronney annoncer son départ. Ashley venait de lui demander si Camilia avait donné son accord.

— Oui, elle est au courant, répondit mon assistante d'une voix pressante.

— Et monsieur Khan ?

J'enfouis mes mains dans les poches, impatient d'entendre sa réponse. Ronney avait raison d'être nerveuse, elle avait raison d'appréhender ma réaction.

— Pas encore.

Cooper insista en évitant de la bousculer :

— Bien. Comptez-vous lui annoncer maintenant ? Ou le faire par message ?

Timothy et Ashley s'aperçurent à cet instant de ma présence. Ils se figèrent sans arriver à prononcer quoi que ce soit. Jimenez s'arrêta soudainement de parler, devinant à la détresse des regards de ses assistants que j'étais dans la pièce.

— Il est là, c'est ça ? murmura-t-elle avec une pointe d'angoisse.

Elle se toucha le front avant de se décider à se retourner lentement vers moi. En me voyant, elle resta sans voix, les yeux écarquillés. J'inclinai légèrement ma tête en continuant d'appuyer plus fort mon regard sur elle.

— Ma mère vient de m'appeler. Vous prenez des vacances, miss Jimenez ? Pourquoi n'ai-je pas été informé avant elle ?

Sentant l'orage approcher, elle déglutit difficilement. Ses doux yeux noisette s'emplirent d'inquiétude. Cette fois, il n'y avait personne pour venir l'aider. Ashley et Timothy avaient bien trop peur de mes réactions pour s'interposer entre nous deux.

— J'ai pris beaucoup de retard au studio. Nous devons absolument boucler cette fin de saison.

Ses fausses excuses provoquèrent immédiatement ma colère.

— Vos vacances sont refusées ! Vous les prendrez après le gala si j'en conviens.

Jimenez me regardait les joues gonflées comme si elle s'apprêtait à me dire quelque chose d'important, puis se ravisa pour finalement s'adresser à ses deux assistants :

— Donc, comme je vous l'ai dit, je serai joignable sur mon téléphone.

Comment osait-elle ignorer ce que je venais de lui dire ? Mon envie de l'étrangler s'accentua.

— Jimenez, je veux vous voir dans mon bureau, MAIN-TE-NANT !

Après une seconde d'hésitation, Ronney m'écouta et se dirigea vers moi pour me suivre. Au moment où elle allait sortir du salon, je la bousculai contre le mur, fou de rage.

— Qu'est-ce que tu fous ? grognai-je entre mes dents, tout près de son visage.

Elle tentait de se dégager en répondant, les sourcils froncés :

— Laisse-moi prendre mes jours de congé.

J'agitai mon index sous son nez.

— Si tu pars maintenant, Ronney, je te le ferai regretter.

— Va te faire soigner !

Elle me repoussa avec ses mains, mais je la bousculai violemment une nouvelle fois. Le feu au fond de mes prunelles l'avertissait de ne jamais recommencer ce geste. Personne ne me touchait ! J'articulai chaque mot, mon visage à quelques centimètres du sien :

— Ne m'oblige pas à me répéter. Je déteste ça.

Je la relâchai aussi brutalement que je l'avais empoigné puis remontai à l'étage pour l'attendre dans mon bureau.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant