Chapitre 9-1

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Déjà réveillé dans mon lit, j'attendais que l'alarme de mon réveil se déclenche. Dans quatre minutes, il serait six heures. Ma journée de samedi promettait d'être chargée. Je devais m'occuper du cas Jimenez. Ce soir, elle me donnerait sa démission. En effet, j'avais prévu de négocier directement avec elle le prix de son départ. Avec son frère malade, mon assistante ne pourrait pas refuser mon offre.

Mackenzie paraissait toujours aussi hypnotisée par mon charisme que la veille. Elle m'accueillit avec un sourire plein d'attente. Ma nièce absente, elle s'autorisa des gestes plus familiers à mon égard.

Installé dans son bureau, je consultais le dossier qu'elle avait préparé pour m'exposer la situation financière de Red Chanel ainsi que les coûts des travaux de rénovation. Je serais ensuite propriétaire d'une partie de ces murs.

La directrice artistique se rapprochait toujours un peu plus de moi pendant notre entretien. Changeant soudain de ton, elle se pencha en avant afin de me dévoiler un décolleté qui aurait fait flancher n'importe quel homme ordinaire.

— Nous serons amenés à nous voir régulièrement, monsieur Cucitore. Peut-être devrions-nous dès à présent faire connaissance d'une autre manière ? murmura-t-elle à mon oreille avec l'assurance d'une femme habituée à voir tout plier devant elle.

Je fis pivoter mon siège vers elle et la détaillai de haut en bas. Elle attendait que je la baise sur le bureau. Sa main vint se promener sur ma cuisse et remonta doucement vers mon entrejambe où mon sexe commençait à durcir. Je l'aurais bien encouragé à continuer si je n'avais pas cet objectif obsessionnel en tête.

— J'aimerais beaucoup voir votre meilleure équipe en session d'enregistrement. Il est important que je sache où va mon argent.

Gênée, Mackenzie se redressa. Avec un sourire forcé, elle fit mine de remettre ses cheveux en place. L'air déçu, elle m'invita à la suivre.

La directrice artistique frappa deux coups à une porte et rentra directement. Je soignai mon entrée et c'est avec impatience que je croisai le regard de Jimenez qui ouvrit de grands yeux ronds de surprise. Tétanisée, elle était incapable de prononcer un seul mot. Pendant que Mackenzie faisait les présentations, je lui lançai un regard orgueilleux et un sourire qui en disait long.

Mon assistante et moi fîmes abstraction des applaudissements qui fusaient dans la pièce à l'annonce de mon projet à racheter Red Chanel. Nous étions trop occupés à nous défier du regard. Les épaules de mon assistante se soulevaient à chaque respiration. Elle contenait difficilement sa fureur. C'était à mon tour de me délecter de la situation. Les rôles venaient de s'inverser.

La voix du type installé en retrait, derrière Jimenez et son collègue, me parvint de très loin, tel un écho :

— Bienvenue dans cette famille, monsieur Cucitore ! Vous êtes donc notre nouveau boss.

— Ronney, ça va ? demanda Mackenzie, inquiète de ne pas voir la jeune femme réagir à la nouvelle. On dirait que tu as vu un fantôme.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre, je créai une diversion opportune :

— J'aimerais rester ici, le temps de la séance d'enregistrement. J'ai toujours été fasciné par les coulisses de ce métier.

La directrice artistique, enchantée par ma demande, accepta sans hésiter et m'invita à m'asseoir un peu plus loin, derrière, avec le chef opérateur.

Jimenez m'envoya un regard meurtrier lorsque je passai à côté d'elle. De mon côté, je ne laissais rien paraître même si je savourais, au fond de moi, ma victoire.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant