Chapitre 36-3

1.7K 148 1
                                    

Ian, Jessim et Soan m'attendaient dans le couloir. Une équipe de sécurité, chargée de la surveillance de Ronney, était postée à chaque étage de l'hôpital. La rangée d'hommes resta immobile lorsque je remontai l'allée avec mes gardes du corps. On n'entendait que le bruit de nos pas qui résonnaient contre les murs tant le silence était lourd, la tension forte. Une tempête terrible se préparait, tout le monde en était conscient.

Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le rez-de-chaussée, Amir m'attendait, l'air grave. Tout en continuant mon chemin vers le hall, je lui demandai :

— Avez-vous trouvé Nino ?

— Oui, boss, il est chez mon oncle.

Je m'arrêtai net et me tournai vers Amir, les yeux rétrécis. Le jeune homme poursuivit :

— Il a demandé un pourparler avec Hamza afin de trouver un accord. Il a justifié son acte en lui expliquant que vous l'aviez attaqué en premier et se dit maintenant à égalité avec vous.

— À égalité ? répétai-je avec un calme glacial.

Amir se sentait dans une position délicate, déchiré entre son oncle et moi. Je pouvais presque entendre le vacarme dans son esprit. Ses yeux grands ouverts étaient remplis d'un immense désarroi, mais aussi d'un profond respect à mon égard. Je tournai la tête, remis ma veste en place puis, d'un geste rigide, fis signe à mes hommes de me suivre.

Dans le hall, c'était la cohue. Toute la famille de Ronney était là ainsi que Bergamote et Alistair. Ils se bousculaient, tentaient de repousser les équipes de sécurité qui ne laissaient personne m'approcher.

— Yeraz, vous nous avez bien eus avec l'obscurité de vos mensonges ! rugit son père fou de colère.

Je continuai mon chemin sous les huées, le visage dénué d'émotions, imperturbable. Je n'écoutais personne, perdu dans mes sombres projets de vengeance.

— Vous l'avez tuée ! hurla Alistair. Je vous ferai la peau, Khan.

Mon regard se posa par hasard sur Elio. Les yeux rouges et gonflés, il se retenait d'entrer dans le conflit, tenant sa mère par les épaules. Je changeai ma trajectoire pour m'approcher de lui. Mes hommes se placèrent instantanément en position défensive, jouant des coudes afin que je reste inaccessible. Le jeune homme, incapable de m'affronter, baissa la tête.

— Je n'ai pas voulu tout ça, dis-je d'une voix aussi ferme que torturée. Je n'ai rien vu venir. Je suis tombé amoureux de ta sœur, Elio et je regrette tout ça. Je te jure que je regrette.

Il entrouvrit ses lèvres et lâcha sèchement, les yeux toujours baissés :

— Quand pourrai-je la voir ?

— Demain. C'est ma mère qui organisera les visites. Un de mes hommes viendra tout à l'heure vous donner de ses nouvelles.

Valentina continuait ses reproches et ses insultes d'une voix lugubre. Je n'eus aucune parole pour elle et repris ma marche vers les portes de sortie de l'hôpital.

Sur le parking, tout le monde vérifia son arme, moi y compris. Après l'avoir rangée à l'arrière de mon pantalon, je me dirigeai vers Amir qui tenait son flingue dans la main.

— Tu peux encore partir. Rien ne t'oblige à venir avec nous. Hamza est ton oncle, j'ai une profonde admiration pour lui malgré tous nos désaccords, mais rien ne le sauvera aujourd'hui s'il ose se mettre en travers de ma route.

Même si je m'étais penché pour me placer à la hauteur de ses yeux, lui ne voyait pas les miens. Il hocha la tête et respira profondément avant de tirer sur la glissière de son flingue qui était maintenant chargé.

— Je vous suis, boss.

La détermination dans sa voix et dans son regard me prouva que je pouvais lui faire confiance.

Le van quitta le parking de l'hôpital, suivi d'un convoi d'une dizaine de voitures.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant