Je laissai ma voiture sur le bord du chemin. Miguel, Fares et Soan m'attendaient devant l'immense portail gris. Mes yeux glissèrent sur la droite et je constatai, étonné, qu'Amir était avec eux. Hamza m'avait mis dans les pattes son neveu pour me chaperonner et s'en servir comme moyen de pression afin de m'obliger à négocier avec Percy.
Je détachai ma ceinture, Jimenez m'imita. Je lui intimai aussitôt l'ordre de rester à l'intérieur.
— Quoi ? s'exclama-t-elle en ouvrant de grands yeux effrayés. Mais je ne vais pas rester ici, toute seule. L'endroit fait froid dans le dos.
— Crois-moi, c'est pire à l'intérieur !
Sans lui laisser le temps de me répondre, j'ouvris ma portière et la claquai derrière moi. Mes hommes se redressèrent et attendaient que je les rejoigne. La température de ce début d'après-midi ne descendait pas. Un souffle tiède, pénible, n'apportait aucune fraicheur. Je regardai autour de moi. Mon assistante avait raison, cet endroit était lugubre. Abandonné au milieu de nulle part et entouré de ruines, il aurait été parfait pour tourner une scène digne d'un grand film d'horreur.
Je fis le tour de la voiture et me postai devant la vitre baissée de Jimenez.
— Je n'en ai pas pour longtemps. Surtout, tu ne sors pas d'ici. Soan restera devant l'entrée pour te surveiller.
Sans me regarder, mon assistante hocha imperceptiblement la tête. Je tirai sur ma veste pour la remettre en place et me tournai vers mes hommes en leur lançant un regard pesant qui indiquait que j'étais prêt. Je plaçai mes lunettes sur le nez, puis partis en direction de la maison sans me retourner.
Le succès de l'éleveur avait dépassé toutes ses attentes. Son terrain était immense, jonchait de détritus et d'objets plus inquiétants les uns que les autres. Des animaux étaient enfermés dans des cages minuscules, entreposées un peu partout, sous un soleil de plomb sans eau ni nourriture. Mes hommes, Amir et moi marchions lentement en regardant, impuissants, cette scène de désolation. Au détour du chemin, nous tombâmes sur un ours, retenu par une chaine à un arbre. L'animal défiguré, la peau arrachée à de nombreux endroits, nous menaçait en ouvrant sa grande gueule tout en poussant des grognements glaçants.
— C'est une femelle, nous indiqua Amir, la voix chevrotante. Elle veut juste protéger son petit.
En effet, derrière elle, un ourson apeuré de quelques semaines se blottissait contre sa mère.
Au loin, des aboiements de chiens ainsi que d'autres cris étranges troublaient le silence profond de ce lieu. Tout était macabre. L'odeur de la mort qui flottait dans l'air accentuait mes envies de meurtre.
— Il y a une grange là-haut, nous indiqua Miguel avec son doigt. Percy se trouve peut-être à l'intérieur.
Je jetai un dernier coup d'œil sur l'ourson au regard criant de détresse avant de me diriger vers la grange, suivis par mes hommes.
VOUS LISEZ
Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]
RomanceLa mafia et les gens normaux ne se mélangent pas à Sheryl Valley. Yeraz est le fils d'un des patrons du crime les plus brutaux des États-Unis. Il doit succéder à son père, assassiné quatre ans plus tôt, et prendre les rênes du royaume d'ici les six...