Jimenez, méfiante, m'observait. Elle paraissait attendre quelque chose. Je soulevai les épaules et d'un signe de main, je lui demandais ce qu'elle voulait. Elle leva son visage au plafond avant de revenir sur moi, les yeux remplis d'une immense déception.
— Je suis déjà la risée de ma famille avec Caleb, si tu veux coucher avec Carolina, attends au moins que j'aie quitté ta vie.
Elle se retourna pour partir, mais je m'élançai vers elle et lui attrapai le bras en la forçant à me faire face. Avec mon doigt, je remontai son menton pour attraper son regard. Mon cœur s'affola.
— Jamais je ne te ferais ça. Je ne suis pas ton ex.
Ses grands yeux me fixaient, réticents. Avec tous mes efforts, je ne parvenais pas à déchiffrer son regard qui recelait une part immense de mystère. Mes mots m'échappèrent :
— Parle-moi, Ronney.
Mon assistante tourna la tête sur le côté.
— C'est juste que c'est dur pour moi de te croire alors que tu as fait bien pire à ton frère.
Je lâchai son bras et me reculai comme si elle venait de me gifler.
— Crois-moi, je lui ai rendu service. Cette femme ne méritait pas Hadriel.
Elle revint planter ses yeux dans les miens avant de laisser échapper un petit rire mauvais puis déclara d'un ton acide :
— Vraiment, Yeraz ? N'y avait-il pas une autre façon d'agir ?
Jimenez secoua la tête et se toucha le front.
— Fais ce que tu veux avec Carolina ou avec les autres de mes cousines, je m'en fou !
Je ne comprenais pas le soudain changement de ses paroles. Moins sûre d'elle, Jimenez évitait de nouveau de me regarder. Je me surpris à penser qu'elle était jalouse. Non, c'était impossible.
Je pris une profonde inspiration puis demandai sur un ton plus léger :
— Ok, je commence par laquelle, alors ?
Ronney releva brutalement son visage vers moi et remonta ses lunettes. Ses joues rouges de colère se gonflèrent. Elle se retenait de ne pas me sauter à la gorge. Un sourire se dessina sur mon visage et elle lâcha prise comme s'il avait un pouvoir inexpliqué sur elle. L'espace d'un instant, j'eus envie de me rapprocher d'elle et de poser une main sur sa joue, de caresser ses lèvres avec mon doigt. Peut-être que c'est ce que j'aurais fait si Caleb n'était pas arrivé à ce moment-là.
— Oh, je dérange ?
Oui.
— Non, s'enquit Ronney qui tentait de remettre le temps en place.
Caleb se racla la gorge et me jeta un bref regard.
— Il manque le sucre pour le café.
Jimenez se tourna en indiquant le fond de la cuisine.
— Il est là-bas. Attends, je t'accompagne. Je suis trop petite pour atteindre le haut de l'étagère. Tu m'aideras.
Caleb hocha la tête en la dévorant des yeux avec appétit.
— Je te la rends tout de suite, me dit-il avec un air de victoire sur le visage.
Il était trop heureux de pouvoir l'accaparer. Je me gardai de répondre de peur d'utiliser le couteau posé sur le plan de travail, devant moi. Tous les deux s'éloignèrent. Près de lui, elle avait retrouvé sa bonne humeur. Et comme dans un rêve, j'observai cette scène qui se déroulait sous mon regard impuissant.
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Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]
Lãng mạnLa mafia et les gens normaux ne se mélangent pas à Sheryl Valley. Yeraz est le fils d'un des patrons du crime les plus brutaux des États-Unis. Il doit succéder à son père, assassiné quatre ans plus tôt, et prendre les rênes du royaume d'ici les six...