Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]

Chapitre 26-2

Mes trois gardes du corps me suivaient à l'entrée du magasin qui faisait penser à un immense hangar avec son plafond en taule et sa caisse de résonnance. Des lumières artificielles éclairaient très mal les allées désordonnées.

Derrière un comptoir, une Afro-Américaine d'une forte corpulence habillée tout en rouge tenait l'accueil. Elle donnait des informations aux clients et transmettait des messages avec son micro.

— Boss, voulez-vous que l'on se sépare pour retrouver miss Jimenez ?

— Il y a beaucoup trop de monde, répondis-je à Soan.

J'entendis soudain la dame, derrière le comptoir sur ma gauche, se racler la gorge. Mes hommes et moi tournâmes nos têtes en sa direction en même temps. Elle se figea puis secoua la tête pour reprendre ses esprits.

— Bon, les Mens In Black vous sortez ou bien vous rentrez ? demanda-t-elle sur un ton désinvolte.

Mes hommes se dirigèrent vers l'accueil. La bonne femme si sûre d'elle changea soudain d'expression. La bouche ouverte, elle n'arrivait plus à prononcer un seul mot. Mes hommes me lancèrent un regard interrogateur, prêt à donner les ordres à l'employée sur ma demande. Mon regard se posa sur le micro devant elle, c'est alors qu'une idée me vint en tête.

Après avoir expliqué à la femme ce que je voulais et ce qu'elle devait dire dans l'appareil devant elle, elle s'exécuta immédiatement sans poser de questions de peur des représailles.

— Votre attention, s'il vous plaît. Pour donner suite à un souci de sécurité, votre magasin doit fermer ses portes. Merci de vous diriger sans attendre vers les sorties, sans passer par les caisses.

Mes hommes se mirent à ricaner face à cette situation totalement improvisée. La foule par contre ne cachait pas leur mécontentement et l'exprimait violemment. Avec un signe de tête, j'intimai à l'employée de continuer.

— Miss Jimenez est tenue de rester à l'intérieur du magasin.

Tandis que la foule sortait en lançant des regards furieux aux personnes qui travaillaient ici, je faisais attention à ce que mon assistante ne se mélange pas à tous ces gens. Soan, lui, fit le tour de l'accueil pour consulter les images des caméras de surveillance.

— Ronney Jimenez est tenue de rester dans le magasin, répéta la femme au micro.

Je me penchai vers l'employée :

— Précisez qu'il y a deux "n".

Nouveau rire pour Ian et Jessim.

— Ronney avec deux « n », répéta l'employée.

— Elle est là ! s'écria Soan en fixant les écrans.

Un sourire diabolique apparut sur mes lèvres. Je levai mon visage en direction du haut plafond et fis craquer mon cou. Il été temps de remettre les choses à leur place.