Chapitre 31-2

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La nuit était tombée. Pour oublier Ronney, je m'étais plongé corps et âme dans le travail. Une réunion d'urgence avait été organisée chez moi, dans mon bureau, pour parler du cas d'Esraa et de mes hommes qui continuaient de dormir en prison. Hamza avait été retenu avec Amir à cause d'un évènement familial. Derrière le bureau, j'écoutais mon équipe débattre sur le sujet. Lucas exprimait son désaccord avec les idées de Merwan et d'Alexander.

— Un attentat n'est jamais bon pour l'image d'une organisation. Ça pourrait créer un soulèvement au sein de la population. Il suffit de se rappeler les évènements de juillet 1992 en Sicile par exemple. Nous devons tirer des leçons de cette histoire.

L'un des coins de la bouche de Merwan se releva en un sourire arrogant puis il répondit à Lucas :

— Nous ne sommes pas là pour attirer les faveurs de la population. Nos hommes doivent sortir de prison. Il faut crever ce juge qui commence sérieusement à nous faire chier avec son intégrité de merde !

Une bonne partie de l'équipe approuvait les paroles de Merwan. Alexander applaudit pour soutenir son ami. Lucas se tourna vers moi en prenant un air convaincant :

— Nous devons nous immiscer davantage en politique pour faire gagner Palmer aux prochaines élections, après ça, tout rentrera dans l'ordre.

Un des hommes à la carrure imposante interpella Lucas plus loin :

— Toi, tu es là pour appliquer tes putains de textes de loi. C'est normal que tu parles politique, tu es avocat. Et si Palmer ne remportait pas les élections ? Enfin, merde, nous n'allons pas attendre le prochain mandat. C'est trop risqué.

Lucas, soutenu par une autre partie de l'équipe, insista :

— Il est important de rester invisible. C'est comme ça que nous avons toujours procédé et...

Le jeune homme n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Il fut interrompu par le bruit de la porte qui s'ouvrit avec fracas. Mes yeux se tournèrent avec une lenteur infinie vers l'entrée du bureau. En apercevant Ronney, arme à la main, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Ilyès se jeta sur Jimenez, mais elle dirigea le flingue sur lui ce qui suffit à l'arrêter dans son élan.

— Fais encore un pas et je t'explose le crâne, hurla-t-elle, déterminée.

Mon pouls tapait dans mes tempes. Il suffisait que Jimenez ait un seul instant d'inattention et mes hommes l'abattraient sans aucune hésitation. Je devais absolument éviter le pire.

— Putain, Ronney, qu'est-ce que tu fous ? m'écriai-je furieux.

Je me levai de mon fauteuil et me dirigeai vers elle d'un pas presser afin de la désarmer au plus vite avant que quelqu'un ne la tue. Lorsqu'elle pointa son arme sur moi, son regard me transperça la peau. J'eus l'impression d'être dévoré par la haine qui sortait de ses yeux. Je compris à ce moment que Ronney était venu chez moi avec l'intention de me descendre. Ronney décidée à me tuer était un truc que je n'avais pas prévu. Quoique, après tout ce que je lui avais fait subir ces dernières semaines, j'aurais dû m'en inquiéter. Ma seule préoccupation à cet instant était de la mettre en sécurité, loin de mes hommes.

— Sortez de la pièce ! rugis-je. C'est entre moi et miss Jimenez.

Ces criminels étaient dressés pour donner leur vie pour moi. Ronney ne leur faisait pas peur. Leur regard impitoyable attendait le moment de pouvoir lui sauter à la gorge. Jimenez ne se démontait pas. C'était tout elle, une véritable lionne.

— Foutez le camp ! insistai-je en battant mes bras dans l'air pour attirer leur attention.

À cran, je me dirigeai vers Alexander, attrapai le col de sa chemise et le poussai violemment sur d'autres de mes hommes. Soan et Lucas emmenèrent l'équipe à l'extérieur de la pièce. Ils ne voulaient pas non plus que mon assistante soit blessée ou tuée.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant