Chapitre 7-3

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Marre de cette conversation, de lui faire du mal avec mes mots, je me tournai brusquement vers Jimenez que je considérais à cet instant comme seule responsable de cette situation chaotique. Elle ne disait rien, mais elle avait l'air foutrement gênée dans son coin, près de la porte.

Je me dirigeai vers mon assistante en l'écrasant du regard. Dans un réflexe, elle recula d'un pas.

— Laisse là tranquille ! s'écria Camilia, prête à bondir pour se mettre entre nous.

Je me penchai si près de mon assistante que je sentais sa respiration saccadée contre ma peau.

— Pourquoi n'êtes-vous pas restée en retrait de tout ça, comme tout le monde avant vous ?

Elle eut un hoquet et répondit avec à peine un souffle qui lui venait des entrailles :

— C'est mon boulot.

J'accrochai ses yeux et m'y cramponnai. Je voulais qu'elle voie à cet instant le pire en moi.

— Bienvenue dans mon monde, miss Jimenez. Croyez-moi, j'aurais préféré vous épargner tout ça !

Je lui décrochai un sourire carnassier et diabolique qui cachait de sinistres projets que je lui réservais pour la suite.

Avant que ma mère ne s'interpose entre nous, j'ouvris la porte et la claquai avec fracas derrière moi avant de regagner la sortie d'un pas rapide.

Je me laissai retomber au fond de la voiture. Isaac, sentant que ce n'était pas le moment de me parler, attendait patiemment mes instructions. Toujours furieux, je desserrai ma cravate et haussai les épaules dans un mouvement de contrariété, le regard tourné vers la vitre. La berline restait à l'arrêt. Avec un coup de poing violent, je tapai sur l'appui-tête devant moi. Tu t'es trompé sur toute la ligne, Khan. Ton assistante n'est ni naïve ni conne cette fois-ci. Il va falloir que tu t'en débarrasses, et vite !

J'attrapai mon téléphone dans la poche de ma veste et composai le numéro de Lucas. Il répondit aussitôt.

— Je veux toutes les informations possibles sur Ronney Jimenez : adresse, lieu de naissance, l'adresse de ses parents, son lieu de travail le week-end, les noms des établissements scolaires qu'elle a fréquentés. Je veux tout ça dans les prochaines minutes ! aboyais-je avant de raccrocher rageusement au nez de mon interlocuteur.

Sans laisser le temps à Lucas de répondre, je raccrochai rageusement.

Mon téléphone sonna la seconde d'après. C'était Aaliyah. J'hésitai à répondre vu l'état dans lequel je me trouvai, mais mon instinct protecteur prit le dessus.

— Bon sang, Yeraz, mais où es-tu ? L'école vient de m'appeler et m'a dit que tu n'étais toujours pas venu chercher Jalen.

Merde ! j'avais complètement oublié ma nièce avec tout ça. Je me pinçai l'arête du nez, ma tête allait exploser.

— Je suis désolé, je ne vais pas pouvoir la récupérer cette fois-ci. J'étais avec notre mère et...notre entretien à durer plus longtemps que prévu. J'envoie tout de suite un de mes hommes à l'école.

Ma sœur riposta avec virulence.

— Il n'en est pas question ! C'est toi qui as décrété que tu partirais la chercher à l'école tous les vendredis. Tu la vois tellement rarement. Je refuse qu'elle grandisse sans connaître son oncle.

— Tu sais que Jalen passera toujours avant tout, répondis-je sur la défensive.

— Très bien, prouve-le tout de suite !

Aaliyah raccrocha. Elles commençaient toutes à m'agacer, aujourd'hui. Je lâchai un juron et replaçai mes lunettes noires sur mes yeux. Si Lucas ne réussissait pas à trouver ce que je lui avais demandé, c'est lui qui paierait les frais de cette interminable journée.

Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant