L'élégante entrée donnait sur un somptueux salon ouvert sur un grand balcon. Camilia ayant eu vent de notre arrivée m'accueillit à bras ouverts.
— Je suis heureuse que tu aies pu venir, me murmura-t-elle à l'oreille quand elle m'embrassa.
Elle jeta ensuite un regard méprisant à Ashley avant de s'arrêter sur Jimenez. Son visage s'éclaira.
— Bonsoir, je suis heureuse de vous revoir.
Ma mère faisait mine d'être surprise de la trouver ici alors qu'elle m'avait expressément demandé de venir accompagné de mon assistante, la veille.
— Alors, Ronney ? Comment se passent ces premiers jours avec mon fils ?
— Je ne peux pas encore vraiment me prononcer, madame Khan. Ce n'est pas de tout repos, c'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant.
— Je pense que beaucoup de monde t'attend, déclarai-je en jetant un regard d'impatience à ma mère.
Elle me parcourut d'un regard rapide puis s'adressa de nouveau à mon assistante :
— Ronney, venez donc avec moi. Je pense que vous passerez une meilleure soirée en ma compagnie. Je dois vous expliquer deux, trois petites choses importantes.
Mon assistante ne se fit pas prier et accepta cette proposition, ravie de pouvoir s'extraire de mes griffes. Ashley en profita pour essayer de briser la glace entre ma mère et elle :
— Madame Khan, je suis vraiment contente de vous voir, ici. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à venir me voir.
— Vraiment ? répondit Camilia avec un ton qui manquait de conviction. C'est gentil à vous, Cooper, mais Ronney est là pour ça. Je ne l'ai pas engagé pour qu'elle tienne le rôle de potiche.
Ashley se tourna vers moi avec un regard de naufragé. Ronney intervint pour épargner sa collègue de travail.
— Madame Khan, Ashley disait cela au cas où je devrais m'absenter quelques minutes durant la soirée.
— Nous devrions y aller. J'aimerais ne pas rentrer trop tard, ce soir, dis-je à Ashley, irrité par la situation.
J'observais la scène avec un brin d'agacement. Les femmes avaient ce don de se tirer dans les pattes pour n'importe quel prétexte. Je n'avais pas le temps de régler leurs différends ni aucune envie de me mettre à dos Camilia. Même si Ashley bouillonnait, elle avait tout intérêt à tenir sa langue devant moi. Je n'accepterais aucune critique concernant ma mère.
Je saluai Camilia d'un air glacial et partis me fondre au milieu des invités.
La musique s'épanouissait au milieu des convives. Si ces réceptions à la vacuité bourgeoise représentaient la plupart du temps des instants de réjouissance, des moments de partage et de joie, elles cachaient pourtant des messages et des enjeux financiers très importants. Durant la soirée, je serrais une multitude de mains. Ashley m'aidait à me rappeler de tous les noms et arrêtait les discussions qui s'éternisaient. Beaucoup de journalistes essayaient de m'approcher, mais Cooper les tenait à distance.
Tout ce beau monde venait pour se montrer et étaler l'étendue de leur richesse dans un déluge exagéré de luxe. Le lieu n'avait d'ailleurs pas été choisi au hasard. Ce manoir construit dans le début des années 1900 ne renonçait pas au confort moderne. Les cheminées en pierres sculptées donnaient un charme en plus à la pièce. Le faste, les couleurs, devaient éblouir tout le gratin de la société bourgeoise de la ville.
Je venais de faire un don important à l'association qui venait en aide aux étudiants défavorisés de Sheryl Valley. J'étais pour l'éducation des enfants et souhaitais qu'un maximum de gamins puisse poursuivre leurs études, peu importe la classe sociale dont il faisait partie. La Mitaras Almawt comptait beaucoup de diplômés dans ses rangs : avocat, chef d'entreprise, entrepreneur... Les études ne devaient pas être négligées, nous avions trop besoin des têtes pensantes pour faire marcher l'économie souterraine du pays.
Ashley s'approcha de mon oreille, interrompant la grande discussion que j'avais avec un homme d'âge moyen, propriétaire de nombreux puits de pétrole en Arabie Saoudite.
— Monsieur Khan, Ernesto Marconie est là et il souhaiterait s'entretenir avec vous.
Le chef de la police avait fait le déplacement jusqu'à cette soirée. Que pouvait-il bien avoir à m'annoncer d'important ?
— Dites-lui de me rejoindre sur le balcon.
Cooper acquiesça d'unsigne de tête avant de se faufiler parmi la foule d'invités.
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Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]
RomanceLa mafia et les gens normaux ne se mélangent pas à Sheryl Valley. Yeraz est le fils d'un des patrons du crime les plus brutaux des États-Unis. Il doit succéder à son père, assassiné quatre ans plus tôt, et prendre les rênes du royaume d'ici les six...