La Mercedes remonta la Cienega boulevard à tout allure puis Olvera Street avant de finir sa course devant chez moi. Isaac vint m'ouvrir la portière et partit chercher mes affaires dans le coffre pendant que je rentrai dans la maison vide de tout employé.
Je traversai le salon et ouvris les fenêtres pour laisser la lumière entrer. En ce samedi matin, un magnifique soleil brillait déjà haut dans le ciel.
Isaac attendait mes ordres à l'entrée du salon.
— Merci, vous pouvez y aller. Je n'aurais plus besoin de vous pour aujourd'hui.
Je me tournai de nouveau vers les fenêtres et fixai le parc au loin où seul le chant des oiseaux venait troubler le silence.
J'avais passé une semaine chargée à New York. Cependant, je l'avais trouvé moins harassante que d'ordinaire. Loin de ma famille, d'Hamza et de mon assistante, cette semaine ressemblait à une balade de santé. Les journées avaient été une succession de rendez-vous avec les collaborateurs afin de rétablir un socle de confiance pour échapper à l'impact de crise après l'histoire des Diamants volés et des dizaines de millions de dollars perdus.
Suite à ce fâcheux problème, nous avions décidé d'opérer un changement plus fréquent des pratiques de management et ainsi réinitialiser les éléments fondateurs de notre organisation, dont les initiatives de diagnostic. J'avais compris que le management était une matière évolutive, qui pouvait se désagréger si nous tentions de la figer.
Heureusement, j'avais décompressé la nuit avec les nombreuses escortes, fournies en cadeaux lors de ce voyage d'affaires
Je posai ma veste sur le bord du canapé et sortis mon portable de ma poche pour consulter mes messages. Rien d'urgent n'était prévu aujourd'hui. Ma mère s'entêtait à vouloir organiser un repas de famille pour tous nous réunir, mais je reculais sans cesse la date. Encore une fois, elle me relançait. Trop fatigué, je décidai de me débarrasser plus tard de ces obligations familiales.
Il était à peine onze heures et je démaillotai déjà une bouteille de Whisky. Le verre à demi rempli, je me laissai choir dans le canapé. Il était temps que je me repose un peu, une journée off ne me ferait pas de mal. Mes paupières étaient aussi lourdes que des poids en plomb. J'étais sur le point de m'endormir lorsqu'un petit clignotement sur l'enceinte Bluetooth, au-dessus de la cheminée, attira mon attention. Elle était apparemment toujours connectée à la tablette posée à côté. Irritée par le manque de professionnalisme de mes employés, je me levai et partis appuyer sur le bouton qui clignotait pour éteindre l'appareil. C'est alors que la musique éclata dans la pièce, le volume à fond. Je sursautai comme un mort qu'on réveillait. Putain de merde ! hurlai-je. La voix d'Elvis Presley jaillissait de l'enceinte.
"Tiens-moi près de toi, tiens-moi serré jusqu'à me faire tressaillir de plaisir"
Impossible de faire taire ce connard. Je m'acharnai à appuyer sur tous les boutons pour faire taire ce type.
"Je te veux, j'ai besoin de toi, je t'aime de tout mon cœur"
Ivre de rage, j'étais sur le point de casser l'enceinte avec la tablette. Elvis ne fermait pas sa gueule et criait tout son amour à une femme.
"Chaque fois que tu es près de moi, tous mes soucis disparaissent. Je te veux, j'ai besoin de toi, je t'aime de plus en plus".
Au bord de la crise de nerfs, je posai violemment mon verre de Whisky sur la cheminée. Bien réveillé, je remis ma veste sur les épaules et quittai le salon, laissant Elvis chanter ce qu'il voulait derrière moi. J'attrapai mes clefs de voiture sur le meuble dans le hall et ouvris la porte d'entrée. J'avais prévu de te laisser tranquille, aujourd'hui, Jimenez, mais c'était avant que tes goûts musicaux m'explosent en pleine figure.
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Ugly Ronney T 2 : Yeraz [Français]
RomanceLa mafia et les gens normaux ne se mélangent pas à Sheryl Valley. Yeraz est le fils d'un des patrons du crime les plus brutaux des États-Unis. Il doit succéder à son père, assassiné quatre ans plus tôt, et prendre les rênes du royaume d'ici les six...