Chapitre 17 - Partie 1 - Aveux

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Le malaise m'envahit soudainement d'autant plus qu'Elioth abordait une expression espiègle, voire amusée, mais avant que je ne pusse tenter de marmonner une réponse pas trop stupide, on frappa à ma porte.

« Vous avez de la chance, » me souffla Elioth, avant d'aller ouvrir la porte pour laisser entrer la docteure appelée par Alysea.

Elioth quitta alors la pièce, me laissant seule avec la jeune femme qui m'avait momentanément épargné une conversation embarrassante que j'avais pourtant lancée.

***

JOUR 12

« Alors, c'était vous depuis le début, Ewan ? »

L'interpellé, enfermé derrière des barreaux dans une pièce du commissariat, deux policiers étant situés de part et d'autre de la cellule, releva les yeux vers son interlocutrice et la foudroya du regard, avant de répondre avec haine :

« Vous ne méritez aucunement votre gloire, sotte comme vous êtes. Vous ne méritez pas d'être riche, d'être célèbre.

— Parce que vous croyez que le méritez davantage ? cingla Alysea. J'ai peut-être hérité d'une grande fortune, mais, vous, vous n'avez rien pour sauver votre misérable existence ! Ce n'est pas en cherchant à exploiter le talent des autres et en les faisant otages que vous auriez pu acquérir la moindre célébrité, Ewan ! Nous comptions sur vous, vous représentiez beaucoup pour nous, je ne comprends pas comment vous avez pu nous trahir !

— Je comptais pour vous ! ricana Ewan. Elioth et vous avez toujours été odieux et méprisants à mon égard !

— C'est faux !

— Parce que de toute façon, vous ne savez pas comment vous comporter autrement ! poursuivit Ewan, sans se soucier de la protestation d'Alysea. Vous êtes tous les deux des gamins pourris-gâtés, choyés par leurs parents, qui n'ont nullement conscience de la vraie vie ! Vous êtes hautains par nature, vous vous croyez les centres du monde, alors que vous n'êtes que des vies éphémères destinées à péricliter, comme n'importe quelle autre ! Comment ne peut-on pas vouloir détruire votre gloire et se l'approprier quand on vous voit aussi imbus de vous-mêmes ?!

— ASSEZ ! »

Alysea était à bout de patience, elle ne pouvait pas en supporter davantage, et elle peinait à maîtriser la colère qui l'envahissait. Elle lui avait fait confiance pendant toutes ces années, ces cinq dernières années précisément, et lui, il la trahissait sans arrêt. Il lui envoyait ces menaces de mort, et elle, elle s'était crue en sécurité dans l'agence... Quelle naïve sotte elle avait été ! Plus jamais elle n'octroierait aussi facilement sa confiance...

Elle se retourna vers Elioth, adossé contre un mur, observant la situation de manière fort passive, comme si les paroles de ce traître ne l'affectaient pas. Alysea ne parvenait à comprendre comment il faisait pour rester aussi calme ; lui aussi avait souffert pendant ces cinq dernières années à cause d'Ewan... Il avait longtemps recherché l'origine des menaces, il avait souvent été inquiet... Et pire que tout, il avait été attaqué par Ewan, il l'avait menacé de mort... alors comment faisait-il pour rester aussi calme ? Alysea ne parvenait pas à comprendre sa réaction, ou plutôt son absence de réaction...

Le silence s'était installé depuis déjà quelques minutes, Ewan dévisageant derrière ses barreaux les deux idoles avec une haine affreuse, lorsqu'Elioth prit la parole :

« Tu en as fini, Alysea ? »

La diva lui jeta un regard surpris et elle ne put s'empêcher de le questionner :

« Pourquoi restes-tu aussi impassible, Elioth ?

— Ewan est déjà jugé coupable, les preuves en sont largement suffisantes. Et je ne vois pas à quoi cela servirait de lui vouer une haine viscérale ; le passé ne peut pas être changé. Seul l'avenir peut l'être, tu le sais. »

Pour deux semaines et un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant