Chapitre 2 - Partie 3 - Ouverture

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« Alors quelle est ta discipline préférée pour ce stage ? »

Aucune ? De toute façon, il ne me laissa pas le temps de répondre car il commença à détailler ses plans de carrière ; je n'avais pas la moindre envie de l'écouter, mais je me forçais à acquiescer silencieusement certaines de ses remarques, ne souhaitant pas passer pour impolie – du moins, pas dès le début du stage. Je finis par donner un discret coup de coude à Sophy, en espérant qu'elle me sortirait de cette conversation inintéressante. Ma meilleure amie et Cherise se tournèrent alors vers Josh, et tous les trois se mirent à parler avec grand enthousiasme du stage. Il était désagréable d'être au milieu de trois personnes discutant avec frénésie, si bien que je fus soulagée quand, quelques minutes plus tard, une silhouette féminine apparut sur la scène...

***

Tous les bavardages dans le public cessèrent, les projecteurs s'allumèrent soudainement, entourant Mlle Rowann vêtue d'une autre robe noire moulante et reluisante, aux manches asymétriques. L'idole ramena le micro argenté juste devant elle, une musique entraînante retentit soudainement et Mlle Rowann commença sa chanson à toute allure :

« Le monde s'endort, le visage toujours incolore,
Tapi dans son fort, oui, il se résigne à son triste sort,
Loin des efforts, il veille encore... »

Ses paupières recouvertes d'eyeliner noir pailleté étaient à moitié fermées comme pour gagner en concentration, et Mlle Rowann entama ce qui me semblait être le refrain de sa chanson, d'une voix toujours aussi claire :

« Quitte ce sommeil,
Cet état de veille !
Vois-tu les merveilles,
Éclairées par le soleil ?

L'univers sombre dans l'obscurité,
Croyant en la belle liberté,
Afin d'éviter,
Toute forme de difficulté.
Quelle naïveté !
Là n'est point l'éternité,
Ni la vérité, ou la réalité.

Le monde s'endort, toujours loin de la belle aurore,
Choyant son confort, oui, il manque tous ces trésors,
Luisant dehors, prêts à éclore.
Étranger des vastes décors, il se reclut au bord,
Au-dessus du gouffre de la mort, pourquoi s'infliger tout ce tort ?

Quitte ce sommeil,
Cet état de veille !
Vois-tu les merveilles,
Qui scintillent sans pareil ? »

Une très brève pause se fit et Mlle Rowann reprit, toujours aussi vivement :

« L'univers sombre dans l'obscurité,
Dépourvu de toute volonté,
Recherchant toujours la facilité
Ou peut-être la douce tranquillité
Mais pourtant, pourquoi hésiter
Face à la belle éternelle immensité ?

Le monde s'endort, toujours loin de la belle aurore,
Choyant son confort, oui, il manque tous ces trésors,
Luisant dehors, prêts à éclore.
Étranger des vastes décors, il se reclut au bord,
Au-dessus du gouffre de la mort, pourquoi s'infliger tout ce tort ?
Il s'endort... ! »

Un chant préenregistré accompagnait la performance de Mlle Rowann, rendant ce pré-refrain encore plus vivant que les précédents, et l'illustre diva enchaîna de sa voix mélodieuse légèrement rauque :

« Plus de bonté, ou de vitalité,
Emporté fort loin du palais enchanté,
Le monde hanté est laissé de côté...
Vois-tu les merveilles,
Dans leur éclat vermeil ?

Le monde s'endort, toujours loin d'une lueur d'or,
Cherchant un renfort, oui, il plonge dans le remord,
Sans support, ni réconfort.
Étranger des vastes décors, il se reclut au bord,
Au-dessus du gouffre de la mort, pourquoi ce tort ?

Pour deux semaines et un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant