Sans cesser de triturer ses boucles d'oreilles saphir en forme de cœur, Veronica releva ses yeux bleu céruléen vers Alysea et elle lâcha dans un murmure les paroles que je redoutais tant :
« Sophy... »
***
JOUR 10
Mon cœur manqua un battement face à la déclaration de Veronica, je sortis immédiatement mon téléphone de mon sac à main – dans la précipitation, je me trompai bien évidemment sur le nouveau mot de passe – et j'envoyai un message à ma meilleure amie :
« Sophy, où es-tu ? Réponds ! »
J'attendis quelques secondes, espérant follement que la petite coche qui témoignait que mon message s'était bel et bien envoyé se dupliquât puis changeât de couleur... Vainement... Il n'y avait toujours qu'une seule coche grisée...
« Elle ne le reçoit pas... » soufflai-je presque inaudiblement.
Je sentis à cet instant un regard insistant posé sur moi et je relevai les yeux pour découvrir Elioth qui me fixait. Au moment où nos regards se croisèrent, il détourna immédiatement le sien, je m'éloignai de lui d'un pas et seule la suspicion m'envahit face à ce comportement. Il venait tout juste de revenir dans la salle et voilà qu'il restait étrangement stoïque face à la situation... Il ne semblait même pas surpris par l'annonce que venait de faire Veronica...
« Non, Evy, ne tire pas des conclusions hâtives ! me sermonna instantanément mon esprit. Reste calme, ne cède pas à la panique, cela n'aidera nullement à retrouver Sophy ! »
Mais à qui pouvais-je faire confiance à présent ? Sophy était la seule ici à qui je pouvais parler en toute liberté... Maintenant, il ne me restait plus personne à qui je pouvais me fier aveuglément... Si seulement Allan était là... Pourquoi ce voyage tournait-il autant au cauchemar ?!
Je jetai un nouveau regard à mon téléphone, constatant avec désespoir que Sophy n'avait bel et bien pas reçu mon message... Elle, qui, d'habitude avait toujours son téléphone allumé – même la nuit, ce qui avait longtemps été un sujet de débat entre nous et où j'avais fini par lâcher l'affaire devant la ténacité de ma meilleure amie pour accepter d'avoir un cancer du cerveau prématurément... Elle, qui, répondait toujours en moins de deux secondes au moindre message...
« Le deuxième enlèvement ! clama à cet instant Bella de sa désagréable voix suraiguë empreinte d'affolement. Qui sera le prochain ou la prochaine ? Cela pourrait être l'un d'entre nous ! Il faut nous protéger, appelez la police, faites quelque chose ! »
Le troisième plutôt avec celui de Cherise... Des cris s'étaient répandus face à ces paroles et je sentis l'énervement prendre possession de moi ; ne pouvait-elle pas penser à autre chose qu'à sa propre petite personne pendant plus de cinq minutes ?! Sans compter qu'elle avait admirablement réussi à répandre la panique dans toute la salle.
« Assez avec vos piaillements ! s'exclama alors Elioth sur un ton glacial. Vous ne ferez nullement avancer les choses en paniquant ainsi ! »
Un silence encore plus morbide que le précédent s'installa à la suite de la déclaration de l'idole qui fit volte-face vers la sortie de la salle.
« Où vas-tu, Elioth... ? souffla Alysea d'une voix hachée.
— Oh, mon cher Elioth, quel preux chevalier faites-vous pour oser sortir de l'agence en ces temps si instables ! » s'exclama au même moment Bella en adressant à Elioth un regard empli d'admiration.
L'interpellé les ignora toutes les deux et sortit de la pièce sans même se retourner. Et de nouveau, je ne pus m'empêcher de penser qu'il nous cachait quelque chose... Je n'eus pas véritablement le temps de m'interroger davantage car M. Neveen prenait la parole d'un ton qu'il voulait calme, malgré une pointe d'inquiétude perceptible :
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Pour deux semaines et un jour
RomanceVingt participants. Vingt idoles. Deux semaines. Le programme « Dans la peau d'une Idole » est lancé, et en quelques secondes, toutes les places sont réservées. Parmi elles, Evy, une ingénieure rationnelle et travailleuse, entraînée de force dans ce...