Chapitre 17 - Partie 2 - Aveux

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— Non merci, Alysea, déclina Elioth. Je... je vais rester avec Evyna aujourd'hui.

— Vraiment... ?

— Oui, c'est mon travail. Et tu n'as pas d'autre travail à me confier. Ou du moins, si tu en avais un, tu ne l'as pas dit explicitement. Et c'est trop tard, rajouta Elioth avec un léger sourire énigmatique, voyant qu'Alysea s'apprêtait à protester. Les plans de ma journée sont déjà faits et je n'ai pas envie de les changer maintenant. Sans compter qu'il faut que je rende à Evyna toutes les affaires qu'Ewan lui a prises. »

Les épaules d'Alysea s'affaissèrent : tant pis, elle allait devoir s'occuper de la paperasse toute seule... Mais bon, elle ne pouvait pas non plus exiger d'Elioth qu'il fasse tout à sa place... Après tout ce qu'il avait fait pour elle, il avait le droit de prendre du bon temps... même si cela surprenait la diva qu'Elioth accepte de consacrer du temps à sa stagiaire alors qu'il abhorrait ce programme...

***

Une douleur vive à l'épaule me réveilla ce matin et instantanément tous mes souvenirs me revinrent en mémoire. Je me relevai rapidement pour cesser de prendre appui sur mon épaule meurtrie – quelle manie avais-je à prendre des positions pas possibles en dormant ?! – ; la docteure hier m'avait simplement désinfecté la plaie, avant de la bander, en m'assurant qu'au bout de quelques semaines, je n'aurais plus rien.

Veillant à ne pas faire de mouvements brusques avec mon bras droit, je me levai avant de me rendre dans la salle de bain pour l'habituelle toilette du matin. Une heure plus tard, j'étais enfin prête et, lorsque je sortis de ma chambre, j'eus la surprise de découvrir Elioth, adossé contre le mur en face, sur son téléphone. Il releva instantanément ses yeux vairons vers moi, rangea son téléphone et s'enquit avec une sympathie encore toute nouvelle qui me surprenait particulièrement :

« Comment allez-vous, Evyna ?

— Bien, merci.

— Et votre épaule ?

— Ce sera bientôt guéri.

— Tant mieux. »

Un court silence se fit entre nous, jusqu'à ce que je ne demande :

« Ewan Neveen a-t-il été arrêté ?

— Oui, tout comme une grande majorité de ses sous-fifres. Et il a déjà été reconnu coupable, Alysea et moi avons organisé tout ceci ce matin. D'ailleurs, cela me fait penser... »

Il me tendit un petit sac à main vert émeraude et je le reconnus immédiatement :

« Merci beaucoup ! »

Je le saisis, avant de l'ouvrir pour y trouver mon téléphone, ma montre et mon porte-monnaie. J'attrapai le dernier pour en sortir la clé de ma chambre, et je tombai par inadvertance sur un papier violet clair inhabituel, glissé parmi quelques billets : je le sortis avant de découvrir avec stupeur qu'il s'agissait... d'un chèque de cent mille euros... signé par Elioth. Comment ?! Je relevai immédiatement les yeux vers lui et il ne me laissa pas le temps d'en placer une :

« Mlle Brackle, Mlle Clayon et M. Eyvel en ont également reçu un ; considérez-le comme un dédommagement pour les événements des deux jours précédents.

— Mais ce n'est pas à vous de le faire...

— Si, car personne d'autre ne le fera.

— Je n'ai rien payé pour ce stage, c'est Sophy qui m'a offert la place – à ses dépends... –. Je ne peux pas accepter.

— Vous êtes libre de faire ce que vous voulez de cet argent, Evyna. »

Il détourna le regard, signe que toute discussion était close, et malgré tout mon déconfort, je finis par remettre le chèque dans mon portefeuille. Je fermai alors la porte de ma chambre et, après avoir rangé les clés, je mis mon sac en bandoulière – veillant à ce que le fil n'appuie pas sur l'éraflure –.

Pour deux semaines et un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant