Chapitre 14

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Chapitre violent qui peut heurter la sensibilité.

Jo

À l'instant où l'expression dans ses yeux change, je regrette d'avoir posé la question. Elle prend une grande inspiration et avant même que je n'ai le temps de lui dire de ne pas répondre à ma question indiscrète elle commence. 

"-"Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". C'est cette phrase qui résonna dans ma tête lorsqu'il me demanda d'être sienne et au moment où il me passa la bague au doigt.

J'y croyais de toutes mes forces, je ne voyais pas d'autres issues possibles à notre futur beau mariage. Et puis un beau jour je n'ai plus reconnu mon mari. A partir de ce moment là, tout commençe, les autres femmes qu'il amenait sous notre toit, l'alcool et les coups. Tous ces soirs où il rentrait tard, à peine passé la porte je savais qu'il avait bu, et je savais que je sentirai ses mains s'abattrent sur mon corps, sur mon visage et me couvrir d'ecchymoses. Tous ces soirs où il m'emmenait dans notre grand lit en me disant que tout serait mieux si on avait un enfant. Tous ces soirs où il me violait en utilisant ce prétexte. Mais jamais je ne serais enceinte car jamais je ne laisserai un enfant à sa merci, jamais je ne laisserai grandir un enfant en ayant comme figure paternel une personne comme lui.

Ce soir il n'est pas rentré tard mais particulièrement énervé. Il venait de découvrir que je prenais toujours la pilule et que cela expliquait l'échec de nos "essais bébé" comme il les appelait. Il m'a giflé une fois, tellement fort que mon corps s'est effondré sur le carrelage de notre cuisine. Après avoir senti sa main j'ai senti son pied sur mes côtés, son tibia et son pied venir fracasser ma cage thoracique. Et enfin j'ai à nouveau senti ses mains moites mais cette fois sur ma gorge, et il a serré. Je n'arrivais même plus à me débattre.

"Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Je croyais à ce conte de fées mais ce jour là j'étais persuadée que ma vie venait de s'envoler. Il l'était également. Alors il a quitté notre logement me laissant pour morte.

Je me suis réveillée trois semaines plus tard dans un lit d'hôpital avec de nombreuses blessures. J'avais notamment des cotes et le nez cassés, je ne m'étais pas rendue compte sur le moment mais il avait tenté de m'égorger, d'où la cicatrice sur mon cou. Il avait serré tellement fort mon cou que ça avait laissé des lésions au niveau de la trachée et des cordes vocales. Quand je me suis réveillée, j'ai essayer d'enfermer ces souvenirs dans un coin de ma mémoire en espérant qu'ils disparaissent sauf que je n'ai pas réussi. Ils m'ont submergé. Je me coupée pour me vider de mon sang afin de mettre fin à ce cauchemar. Je suis restée plusieurs mois à l'hôpital."

Mon cœur se brisait au fur à mesure des mots qu'elle prononçait. Elle avait raconté son passé sans verser la moindre larme et je comprenais que c'est parce qu'elle ne voulait pas se laisser submerger. Et encore moins devant moi ce que je comprenais totalement.

Cette femme est incroyable, elle a une force indescriptible. Elle porte le poids de son passé sur ses épaules et dans sa peau. Elle me fascine de plus en plus. Je veux pouvoir la protéger de cet homme, de tous les hommes, de ses démons.

Amochés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant