Chapitre 56

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Alix

J'ouvre à nouveau les yeux. Je suis encore dans cette chambre.

Ça n'était donc pas un cauchemar.

Cette fois, il fait nuit.

Je balaye la chambre des yeux et je tombe sur Jo, il dort sur le fauteuil à côté de mon lit. Je le détaille rapidement, il a l'air épuisé mais qu'est-ce qu'il est beau.

J'essaye de ne pas faire trop de bruit pour ne pas le réveiller, mais j'ai besoin d'un verre d'eau j'ai l'impression d'étouffer.

Bon malheureusement on repassera pour la discrétion. Je suis littéralement entrain de cracher mes poumons. Jo se réveille en sursaut.

"-putain Alix ça va ? Je vais appeler les infirmières ça va aller.

Je secoue la tête et lui montre le verre d'eau.

-ok je te donne un verre.

Il me fait boire doucement et j'arrive enfin à respirer.

-ça va mieux ?

Je tousse encore une fois.

-oui ça va. Merci.

Je me rallonge doucement.

-essaye de te rendormir Alix, tu as besoin de te reposer.

-toi aussi tu devrais te rendormir, tu as l'air crevé.

-je suis juste inquiet pour toi.

-ne le sois pas, je vais bien.

-tu mens Alix, tu ne peux aller bien. Tu as fait un déni de grossesse, une fausse couche, ton cœur s'est arrêté et tu as 2 côtes cassées.

-c'est vrai que dit comme ça c'est pas incroyable. Tentais-je de plaisanter sans résultat. Tu as raison, ça ne va pas.

-je me sens tellement coupable.

Je lève les yeux vers lui. Son regard est plein de larmes.

Je prends doucement sa tête et la pose délicatement sur mon ventre en tentant d'éviter mes côtes douloureuses. Je garde les doigts dans ses cheveux. Il verse quelques larmes silencieusement.

-je m'en veux tellement Alix.

-il ne faut pas, tu n'y es pour rien.

-si, c'est de ma faute. J'ai été horrible avec toi ce matin. C'est à cause de moi que tu es ici.

-c'est de la faute de personne. C'est un accident, ça arrive. C'était pas ta journée, je comprends que ça n'a pas été facile.

-tu sais tout ce que j'ai dit, je ne le pensais pas... je t'aime. Bien sûr que je t'aime, même si j'ai mis beaucoup trop de temps à me l'admettre. Je t'aime Alix, comment ne pas t'aimer. Tu es incroyable, même après les horreurs qui sont sorties de ma bouche tu me défends encore. Je suis sincèrement désolé de t'avoir privé de cette chance d'être maman.

-Je t'aime aussi Jo. Tu ne m'as privé de rien du tout. Je ne suis pas prête à avoir un bébé.

Jo se relève et plonge son regard dans le mien.

-mais si il n'y avait pas eu cette fausse couche, qu'est-ce que tu aurais fait ?

-j'aurai aimé cet enfant, bien sûr. Et je veux une famille avec toi. Mais pas maintenant, je ne suis pas prête et je pense que tu ne l'es pas non plus.

-ça veut dire que tu ne vas pas me laisser ?

-non je ne vais pas partir.

-mais cette valise dont parlait Raph ?

-c'était à cause de la colère. Je ne vais pas partir. On ne règle pas les problèmes en partant.

-j'ai eu tellement peur quand je suis arrivé ici et que je t'ai vu allongé dans ce lit. J'ai cru que j'allais te perdre toi aussi.

-je vais bien. Je vais bientôt pouvoir sortir d'ici. Je m'en veux de t'imposer ça une seconde fois, encore plus aujourd'hui.

-arrête tu n'y es pour rien.

-je t'aime Jo.

-je t'aime aussi mon ange."

Il pose enfin ses lèves sur les miennes. Ça m'a tellement manqué.

Je me décale et lui fait une place dans mon lit. Il vient coller son corps au mien et je me sens mieux.

On s'endort.

La nuit est tout sauf reposante, on la passe à se battre avec les fils de la perfusion et le fil qui permet de surveiller mon cœur et ses battements.

Amochés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant