Chapitre 53

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Raph

J'ai à peine le temps de lui dire de faire attention à lui qu'il me raccroche déjà au nez.

La semaine va être longue.

Je vire de chez moi la fille qui est dans mon lit et avec qui j'ai passé la nuit, je cours vers la douche pour me réveiller. L'eau chaude me fait du bien mais je ne m'y éternise pas pour arriver le plus tôt possible chez Jo.

J'enfile un jean et un sweat. Pas besoin de faire d'effort Alix sait que je suis le plus beau.

Je monte en voiture. Je m'arrête à la boulangerie pour prendre des beignets et des viennoiseries pour qu'Alix puisse grignoter. Je remonte en voiture, je pose la nourriture sur le siège passager et en m'attachant j'ai une sensation étrange, comme un mauvais pressentiment.

Je chasse cette sensation en appuyant sur l'accélérateur, plus j'arriverai vite plus je verrai qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter.

Je me gare enfin devant la maison et ce pressentiment me prend aux tripes.

J'arrive à la porte. Je toque mais pas de réponse.

La porte est ouverte donc j'entre. La maison est calme.

Il n'y a aucun bruit. Quelque chose ne va pas.

Je pose mes achats sur l'ilot central. J'appelle Alix mais elle ne me répond pas. Je monte rapidement les escaliers.

Je l'appelle encore une fois mais toujours pas de réponse.

La porte de leur chambre est ouverte. Je reste à l'écart et je toque pour quelle m'invite à entrer. Mais rien.

Je passe donc la tete pour voir ce qui s'y passe. Il n'y a personne.

Cependant la valise ouverte sur le lit et remplie de vêtements me force à m'interroger.

Je sors de cette chambre et je me dirige vers la salle de bain.

Quelque chose ne va vraiment pas et j'ai peur de ce sur quoi je pourrais tomber.

La porte de salle de bain est ouverte et la lumière allumée.

Je continue d'appeler Alix et de rester sans réponses.

Mon cœur bat vite et l'air a du mal à atteindre mes poumons. Je prends mon courage à deux mains et je me mets en face de la porte.

Mes yeux tombent immédiatement sur elle.

Putain j'avais raison d'avoir un mauvais pressentiment.

Je me précipite à ses cotés.

Elle est là allongée par terre baignant dans une marre de sang. Je pose mes doigts sur son cou pour voir si elle respire encore tandis que de l'autre main j'appelle les secours.

"-oui bonjour, en quoi puis-je vous aider ?

-envoyez vite un médecin, jeune femme évanouie d'une vingtaine d'année, elle baigne dans du sang. Faites vite.

-bien monsieur, j'ai envoyé quelqu'un. Dites m'en plus. Est-ce qu'elle respire ? D'où vient le sang ?

-euh oui elle respire mais difficilement, elle saigne du nez et quelque part vers le bas du ventre, je ne vois rien elle est habillée.

-d'accord très bien. Continuez de vérifier sa respiration. Je reste en ligne en attendant que les secours arrivent.

-courage Alix, je suis là ça va aller maintenant. Respire.

Je mets sa tète vers l'arrière pour éviter quelle s'étouffe avec sa langue.

Et puis le silence me met une baffe. Pourquoi je ne l'entends plus respirer ??

Je pose mes doigts pleins de son sang sur son cou et je ne sens plus rien.

-PUTAIN ELLE NE RESPIRE PLUS. ELLE NE RESPIRE PLUS.

-d'accord Monsieur, essayez de rester calme et commencez un massage cardiaque.

-ok ok, je sais faire ça.

Je prends une grande inspiration. Je place mes mains sur sa poitrine et je commence à appuyer.

-faites des séries de 10, une fois que vous êtes à 10 souffler 3 fois dans sa bouche en pinçant son nez.

-du bouche à bouche ?

-oui c'est ça monsieur. Les secours ne vont pas tarder.

-PUTAIN ALIX, TU NE PEUX PAS NOUS LAISSER. REVIENT MERDE.

Je pose mes lèvres sur les siennes. Elle est froide et rigide. J'ai l'estomac au bord des lèvres.

Je continue mon massage cardiaque. Et puis j'entends un craquement.

-PUTAIN C'ÉTAIT QUOI ÇA ??? C'ÉTAIT QUOI CE CRAQUEMENT ? QU'EST-CE QUI VIENT DE CRAQUER BORDEL ?

-calmez vous monsieur, il est possible que vous lui ayez cassé quelques côtes, mais c'est pas grave continuez le massage.

-quoi ?? Non je ne peux pas continuer, je vais la blesser encore plus. Je ne veux pas lui faire de mal...

-Monsieur où êtes-vous ? Crie une voix dans l'entrée.

-a l'étage, dans la salle de bain. Venez vite elle ne respire plus. Ça va aller maintenant beauté, les secours sont là, ils vont t'aider.

-ok monsieur, c'est très bien ce que vous faites mais écartez vous maintenant on va prendre le relais. Me disent les secours en arrivant dans la salle de bain.

Je me recule et ils me bousculent afin de s'occuper d'elle.

Ils l'intubent, découpent son teeshirt et posent le défibrillateur sur sa poitrine.

Une des secouriste se tourne vers moi.

-Monsieur vous ne devrez pas regarder.

J'entends un autre dire de dégager et la décharge secoue le corps d'Alix. Voir son corps sans vie se mouvoir de cette façon me brise le cœur.

Mon cœur me fait souffrir pendant que le sien ne bat plus.

Ils la choquent encore 3 fois avant que son cœur ne redémarre.

-c'est bon j'ai un pouls. Elle respire. Maintenant faites sortir monsieur, je vais lui enlever son short pour voir ce qu'il se passe.

-venez monsieur, on va descendre.

-non non je veux rester à côté d'elle, je n'en veux pas la laisser seule. Et je veux savoir ce qu'elle a.

-tout va bien maintenant, elle respire, c'est le plus important. On va se mettre dans la pièce à côté comme ça on pourra entendre tout ce qui se dit.

On se dirige vers la chambre. Mon regard se pose encore une fois sur la valise qui est sur le lit. Elle est pleine de vêtements, ils sont tous à Alix. Le dressing est dans un sale état aussi, ses habits jonchent le sol.

Je ne comprends rien. Je fais les cents pas en attendant.

J'entends la voix du secouriste qui annonce avoir trouvé la cause du saignement et je sens mon corps me lâcher.

Mes jambes se dérobent et je me retrouve à genoux en plein milieu de la chambre.

Je baisse les yeux vers mes mains rouges. Mes mains sont pleines de son sang.

Amochés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant